Accueil >> Vie de campus >> Vie étudiante >> Portraits

International, Recherche

Rencontre avec Camille Deprez, Docteur de la Sorbonne Nouvelle en études cinématographiques et audiovisuelles

le 11 janvier 2011

Rencontre avec Camille Desprez de passage à la Sorbonne Nouvelle mardi 4 janvier 2011 dernier pour animer un séminaire de l'IRCAV en compagnie de Kristian Feigelson et Laurent Creton.

Camille

Camille Deprez, pouvez-vous nous présenter votre parcours universitaire ?

 

J'ai tout d'abord obtenu une Maîtrise d'histoire contemporaine à Lyon 2, puis un DULCO - Diplôme Unilingue de Langue et Civilisation Orientale d'Hindi (3 ans) aux Langues O'. A l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, j'ai étudié en DEA (sur la télévision indienne) et  en Doctorat (sur Bollywood)  dans le département d'études cinématographiques et audiovisuelles.

 

Vous avez reçu en 2001 le prix de l'Inathèque pour votre DEA soutenu avec le Professeur Feigelson, quel était le thème de vos travaux de recherche ?

 

Ce DEA portait sur la télévision indienne, envisagée comme un modèle d'exception culturelle face aux médias audiovisuels occidentaux. Première recherche de ce genre en France, ce travail proposait un panorama historique des évolutions du secteur audiovisuel indien, ses atouts/faiblesses/enjeux contemporains majeurs, ainsi qu'une enquête de réception en milieu rural, réalisée dans 2 villages du Rajasthan, dans le Nord de l'Inde.

 

Concrètement, que vous a apporté ce prix ?

 

La possibilité, rarement accordée d'ordinaire, de publier mon DEA et de faire connaître mon travail auprès de chercheurs français, d'étudiants, de férus de l'Inde...

 

Quel est votre parcours professionnel depuis lors ?

 

 Ma vie personnelle m'a amenée à Hong Kong, où j'ai rédigé ma thèse de doctorat, soutenue le 29 juin 2006, sous la direction conjointe de Laurent Creton et Kristian Feigelson. J'ai obtenu un poste de maître de conférence invitée à l'Université Lingnan (située à Hong Kong) pour l'année 2007-2008. J'y enseignais des cours sur l'histoire du cinéma, la théorie du cinéma et l'analyse filmique, ainsi qu'un cours sur Philosophie et Cinéma dans le programme d'études visuelles (Visual Studies Programme), du département de Philosophie. Ce programme est aujourd'hui devenu un département à part entière. Depuis 2008, j'enseigne régulièrement des cours d'histoire et cinéma (Cinéma Mondial, Histoire du Cinéma, Cinéma hollywoodien, Cinéma européen) à la Film Academy (département Cinéma) de Baptist University.

 

Vous enseignez actuellement à la Bapthist Université de Hong Kong, quelle matière enseignez-vous et quel est le niveau de vos étudiants ?

 

J'y enseigne 2 cours pour le niveau "undergraduate" (étudiants en 1è, 2è ou 3è année) : Cinéma hollywoodien et Histoire du cinéma et un cours de master intitulé "World Cinema", abordant non seulement le cinéma européen, mais aussi d'autres cinématographies à travers le monde (Japon, Inde, Iran...).

 

Quel regard portez-vous sur l'enseignement à Hong Kong :

 

J'ai bénéficié de 2 expériences professionnelles à Hong Kong. L'université Lingnan fonctionne selon le modèle américain des "Liberal Arts", mettant l'accent sur les petits effectifs et l'interactivité avec les étudiants en cours, et une grande disponibilité des enseignants en dehors des cours. Je connaissais tous mes étudiants par leur prénom et pouvait pratiquement répondre à leurs besoins au "cas par cas", un luxe quand on pense aux grands amphis anonymes français. L'équipe enseignante était très cosmopolite et prête à communiquer, un contexte idéal pour entamer une carrière de professeur.

 

Baptist University offre un environnement de travail plus traditionnel, si les amphis n'existent pas, les classes avoisinent les 45 étudiants, les rapports sont donc moins personnels, même si la disponibilité des professeurs reste la même pendant et hors des cours. Il s'agit cette fois-ci d'un département cinéma à part entière, qui à la différence des programmes français, propose une formation à la fois pratique et théorique à des étudiants qui se destinent à une carrière dans le milieu cinématographique et audiovisuel. Les cours pratiques sont enseignés par des professionnels, souvent connus à Hong Kong voire dans le monde entier (John Woo et Hou Hsiao Sien sont honoris causa). Les cours théoriques sont enseignés par des universitaires, dont je fais partie. Les enseignants chinois proposent plutôt des cours sur le cinéma asiatique, on me demande plutôt de jouer ma carte "européenne" ou "occidentale", je parle donc le plus possible de cinéma français (Cinéma muet, Renoir, Godard, mais aussi Caro et Jeunet). Tout cela permet d'offrir une formation très complète aux étudiants. Le département est très actif et propose toutes sortes de rencontres avec des cinéastes chinois (Tsai Ming Lian, les acteurs du dernier film de Zhan Yimou sont par exemple venus présenter leur travail ce semestre).

Quels souvenirs conservez-vous de vos années passées à l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 ?

 

J'ai suivi autant de cours que possible sur le cinéma lorsque je faisais des études d'histoire, mais aussi aux Langues O'. Mes années à la Sorbonne Nouvelle m'ont permis de véritablement me plonger dans les études cinématographiques et de découvrir avec passion différentes approches de l'analyse filmique (grâce en particulier aux cours d'Alain Bergala, Jean-Louis Leutrat, Jacques Aumont) et de la théorie du cinéma (cinéma et psychanalyse, cinéma et sociologie, cinéma et économie etc.). Il m'arrive même de ressortir quelques commentaires marquants de mes professeurs de l'époque à mes étudiants chinois ! 

 

Avez-vous un message à faire passer auprès des étudiants de notre université ?

Je constate avec regret que le monde universitaire reste bien souvent très cloisonné. Les enseignants, les chercheurs, les publications circulent finalement assez mal d'un pays à un autre. On remarque par exemple une certaine méconnaissance des publications françaises dans le monde anglophone. Je conseillerais donc aux étudiants de l'Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3 de s'ouvrir sur l'étranger: ne lisez pas uniquement des ouvrages et des articles en français, profitez autant que possible des possibilités d'études/de recherche/de conférences à l'étranger, voyagez !

 

 


Type :
Portrait, Distinction / prix

mise à jour le 7 février 2013


Â