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Recompositions économiques, politiques, sociales et culturelles des espaces européens

Coordinateur de la thématique 2: Aurélien Evrard, Maître de Conférences en Sciences Politiques Chercheurs de la thématique 2 : V. Delteil, P. Dieuaide, M. C. Esposito, A. Evrard, L. Fontaine, S. Moussakova, N. Prokovas, X. Richet, T. Sandu.

Le thème « Recompositions économiques, politiques, sociales et culturelles des espaces européens » repose sur un constat largement partagé selon lequel le processus d’intégration économique et monétaire en Europe ne peut être poursuivi sans aller vers une intégration politique.

D’un côté, le décloisonnement des activités et des marchés, la circulation des produits, des idées et des personnes suscitent de nouvelles interdépendances, bouleversent la géographie économique, favorisent de nouvelles mobilités, encouragent les mixités et l’émergence de contre-pouvoirs. Les frontières politico-administratives des Etats, issues de l’histoire diplomatique et militaire, coïncident de moins en moins avec les frontières économiques, sociales et culturelles.

De l’autre, le monde « bascule » : la montée des émergents, le déplacement du centre de gravité économique des États-Unis vers les économies d’Asie, appellent un repositionnement de l’Europe dans les relations internationales. En interne, la domination de la finance de marché induit une concurrence entre territoires et fait pression sur les modèles socio-nationaux. Les régulations deviennent plus complexes et incertaines ; la politique économique, et plus généralement, les politiques publiques s’avèrent peu efficaces, parfois source d’injustices, faute de s’inscrire dans des architectures institutionnelles cohérentes.

Ce constat invite non seulement à discuter du projet politique implicite dont l’Europe est porteuse, notamment dans sa dimension économique et monétaire, sans exclure d’autres domaines, mais aussi à s’interroger sur les forces, les processus et les dynamiques d’intégration qui, pendant longtemps, ont présidé à l’approfondissement de ses institutions et à l’élargissement de ses frontières, en particulier vers le sud-est de l’Europe, et qui, aujourd’hui, suivent des trajectoires divergentes.

Souvent occultées dans les débats sur la construction européenne, ces dynamiques ainsi que les contraintes qu’elles suscitent et les opportunités qu’elles génèrent, appellent une réflexion renouvelée sur les objets et les cadres d’analyse. Pour mener à bien ce travail, quatre domaines de recherche retiendront plus particulièrement l’attention : les dynamiques économiques transnationationales et leurs conséquences sur l’espace social européen ; les nouvelles régulations politiques ; les transformations de l’action publique et des modes de représentation des intérêts ; les politiques publiques et privées ainsi que les partenariats européens dans les domaines culturels, artistiques, éducatifs.

- Projet BALKINT « Économie et géopolitique des récents et futurs élargissements européens. Une analyse comparée des modalités des élargissements dans les Balkans »
 
Coordination
 : - Xavier Richet, Professeur d’économie

Chercheurs de l’ICEE participant au projet : V. Delteil, A. Evrard, P. Dieuaide, M.C. Esposito, C. Manigand, S. Moussakova, N. Prokovas, X. Richet, E. du Réau, T. Sandu

Autres chercheurs : Catherine Horel (Paris I), Yorgos Rizopoulos (Paris 7)

La recherche s’inscrit dans une démarche pluridisciplinaire et coopérative : pluridisciplinaire en réunissant des chercheurs relevant de différentes disciplines, notamment économie, science politique, histoire, droit ; coopérative, en associant des chercheurs de différents centres, de France, et, prioritairement de Bulgarie, Croatie, Roumanie, mais aussi de Bosnie-Herzégovine, Monténégro, ARYM, Albanie, Kosovo.

Si la Croatie sera sous peu le 28ème membre de l’Union européenne, plusieurs États des Balkans de l’Ouest sont en cours de négociation (Monténégro, Ancienne République Yougoslave de Macédoine – ARYM) et d’autres (la Serbie) ont été dernièrement reconnus comme susceptibles de revêtir la qualité d’Etat candidat. Quant à l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine et le Kosovo, la question demeure particulièrement complexe. La Turquie, partagée entre sa volonté de rejoindre l’Europe et sa montée en puissance en Asie de l’Ouest, subit toujours les rebuffades de pays occidentaux.

Ces élargissements en cours et à venir prennent place dans des environnements internationaux, régionaux et locaux particuliers. L’économie mondiale est en crise et l’Europe n’est pas épargnée. Elle manque actuellement de souffle et l’idée de futurs élargissements ne semble pas être une des grandes priorités de son action pour beaucoup d’Européens. Les bénéfices d’intégrations antérieures ne sont pas encore très visibles. Le contexte régional est marqué par une certaine désillusion quant aux bienfaits attendus de l’intégration à l’Union. L’évolution institutionnelle et législative est indubitable mais bien trop récente pour pouvoir conclure, dès aujourd’hui, à une amélioration concrète du système judiciaire, en matière de corruption notamment. Il ressort que l’intégration de la Roumanie et de la Bulgarie a été plus problématique, leur mise à niveau plus lente, la réforme institutionnelle plus difficile à mettre en œuvre que dans les autres ex-démocraties dites populaires ayant intégré l’Union.

Il importe donc de se référer à cette expérience pour analyser les modalités, les conditions, les trajectoires des intégrations futures qui vont prendre forme dans les Balkans de l’Ouest.

- Projet FootEurope : le football et la construction d’un espace politique et social européen

La recherche sera menée par une collaboration entre deux équipes du PRES : ICEE (Sorbonne Nouvelle – A. Evrard ; P. Dieuaide ; N. Prokovas) et CERAL (Paris XIII - T. Ribémont) ainsi qu’avec des collègues extérieurs (F. Louault, ULB ; M. Delori, CNRS centre Emile Durkheim Bordeaux).

L’objectif de ce projet est d’analyser de façon systématique les dynamiques par lesquelles le football participe de la construction d’un espace politique et social européen. Il s’intéressera en particulier au rôle du football dans la construction identitaire de l’Europe.

- Projet « Coopération culturelle internationale : politiques, partenariats et réseaux culturels », piloté par Svetla Moussakova

Le projet proposé dans cet axe est consacré aux politiques, partenariats et réseaux culturels et plus spécifiquement à leur rôle dans les transferts et les circulations des modèles culturels entre l’Est et l’Ouest de l’Europe. Des enquêtes auprès des institutions culturelles, comme les centres culturels étrangers à Paris (ie Heine Institut, Goethe Institut, Centre culturel de Bulgarie, Centre culturel de Roumanie, Centre culturel de Serbie), les alliances françaises, les fondations culturelles et artistiques sont en cours de réalisation. Nos interrogations portent principalement  sur les convergences possibles entre les politiques publiques et privées dont l’objectif est l’émergence d’un partenariat européen dans les domaines culturels, artistiques et éducatifs. La problématique des frontières linguistiques, le rôle de la diversité culturelle et du multilinguisme, de la transformation globale du marché éducatif, des dynamiques des transferts des savoirs et des compétences au cours des vingt dernières années, seront également au centre de ce projet. L’apport des différentes disciplines et les études croisées d’historiens, de littéraires, de linguistes, de géopoliticiens, de démographes seront confrontés aux avis des experts des institutions culturelles et des organisations internationales.


mise à jour le 8 décembre 2015


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