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Publications 2010-2015


Les manuscrits, témoins de lecture
C. Croizy-Naquet, L. Harf-Lancner et M. Szkilnik
Paris, Presses Sorbonne Nouvelle, 2015
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Ce recueil s’intéresse à la matérialité du manuscrit médiéval pour en analyser les éléments constitutifs et les enjeux et faire l’histoire de ses usages. Les manuscrits sont les précieux témoins de lectures diverses dont ils ont gardé la trace. Les articles couvrent une large période, des manuscrits carolingiens aux premiers incunables, et portent sur des textes aussi bien latins que français. Au fil des pages surgissent deux figures complémentaires, celle du lecteur, lecteur réel qui annote le manuscrit ou le salit lorsqu’il le consulte, ou lecteur modèle que l’écrivain projette dans son texte pour en assurer une réception conforme à ses attentes ; et celle de l’auteur, silhouette imaginée par les compilateurs qui ont réuni ses œuvres dans un recueil manuscrit, ou dessinée par l’écrivain lui-même qui adopte des postures variées. Les enluminures sont également prises en compte puisqu’elles témoignent, par un autre medium, de la réception des œuvres.
Mises en recueil, mises en images, traductions, gloses sont appréhendées ici comme autant de moyens de saisir la manière dont les textes ont été lus et compris tout au long du Moyen Âge.

 

Des saints et des rois – L’hagiographie au service de l’histoire
Michelle Szkilnik, Françoise Laurent et Laurence Mathey
Paris, Champion, 2014

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Compte rendu dans les CRMH

Compte rendu dans Perspectives Médiévales

Depuis les années soixante-dix, la littérature hagiographique de l’Antiquité tardive et médiévale suscite un intérêt croissant et tend à être réhabilitée. Loin d’être rejetée du côté de la légende, elle se définit par sa relation avec la forme historiographique et entretient des affinités profondes avec l’Histoire, avec laquelle elle a pu être confondue. Tracer une frontière entre vita et historia relève souvent de la gageure car au Moyen Âge, la plume de l’hagiographe rejoint celle de l’historiographe, tandis que l’historien emprunte volontiers au discours hagiographique sa matière et son écriture. En effet, le genre hagiographique n’est-il pas, à l’origine, une sorte d’historiographie spirituelle ? Le discours sur les saints ne représente-t-il pas l’expression la plus usuelle d’une certaine historiographie ? En outre, la conception providentialiste d’une Histoire placée entre les mains de Dieu ne favorise-t-elle pas la convergence de l’écriture de l’histoire avec l’hagiographie ? Les études ici réunies s’emploient à répondre à ces questions en montrant dans quelles circonstances et selon quelles modalités se réalise l’alliance entre les deux formes de discours, hagiographique et historiographique, autour de deux grands axes de réflexion : les enjeux politiques de l’hagiographie d’une part, la relation entre figures de saints et figures de rois d’autre part.


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Mémoire du Moyen Âge dans la poésie contemporaine
KOBLE Nathalie, MUSSOU Amandine et SÉGUY Mireille (dir.)
Editions Hermann, 2014
ISBN 9782705684466, 460 pages – 170 x 240 mm
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Ce livre, suivant la proposition d’Apollinaire, « prend au sérieux les fantômes » : il explore un phénomène insistant de « revenance » - celui de la référence médiévale, qui occupe une place importante dans la poésie contemporaine. Cette place, affichée, est loin d’être circonscrite : la mémoire du Moyen Âge traverse aujourd’hui des œuvres relevant d’univers poétiques multiples. Très présente dans la poésie de langue française, elle est sans frontière : on la retrouve dans la plupart des langues européennes ainsi que sur le continent américain. Souvent convoquée par des œuvres perçues comme expérimentales, elle peut être paradoxale, nous obligeant à penser cette apparente contradiction : l’invention contemporaine et la résurgence médiévale comme procédant d’un même geste - anachronique, inventif et prospectif.

C’est ce geste que ce volume voudrait restituer, en saisissant les lignes de force de la rencontre du texte poétique et du matériau médiéval. Particulièrement accueillante au fonctionnement de la mémoire, l’expérience poétique ne délivre pas le passé « tel qu’en lui-même » : le présent du poème le recompose par bribes et le fait exister autrement.

Pour mettre au jour la nature de cette invention poétique et la spécificité de la référence médiévale qui s’y joue, le parcours proposé fait dialoguer les vivants et les morts, mêle les voix, critiques et poétiques, et recueille des poèmes inédits, du Moyen Âge et d’aujourd’hui.



(Re-)commencer
Journée doctorale organisée par Magali Cheynet et Aurélie Houdebert (ED 120) le 20 avril 2013

Avec ce thème conçu comme un prolongement de la réflexion sur les “Seuils de l'oeuvre dans la littérature médiévale” menée par l’équipe du CEMA, nous interrogerons les notions de début, de genèse, mais aussi de frontière et de limite. Le livre manuscrit peut offrir une succession de débuts, marqués par la mise en page ou l’aménagement de signaux textuels. Un recueil, une compilation ou un manuscrit cyclique développent leurs stratégies d’intégration ou de séparation des œuvres, au cœur de la continuité textuelle et thématique. Comment la linéarité narrative s’accommode-t-elle de cette série de commencements ?

Dans une littérature où la naissance de l’œuvre ne s’effectue jamais ex nihilo, écrire c’est aussi réécrire. Le début d’une réécriture est un nouveau départ, le commencement un recommencement. La reprise est-elle dissimulée ou exposée ? La réitération n’est jamais une répétition, mais s’expose comme un renouveau ou tente de se faire passer pour une restauration. Les frontières initiales peuvent être déplacées : quel moment de la diégèse choisit-on pour ouvrir la reprise d’un récit, pour démarrer une chronique ?

On s’intéressera aussi à la façon dont la littérature médiévale exploite ce thème du commencement et du recommencement, dans une perspective narratologique ou selon des critères génériques en pleine élaboration : le roman arthurien, les vies de saints, le recueil poétique, l’historiographie, le théâtre interrogent tous cette notion essentielle de la littérature médiévale, emblématique du double mouvement de duplication et de renouvellement qui la caractérise.
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Publication en Open Access :

Quand l'image relit le texte. Regards croisés sur les manuscrits médiévaux
Sandrine Hériché-Pradeau et Maud Pérez-Simon (éds)
Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2013
ISBN 978-2-87854-580-7, 15 x 21, 392 pages
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Le texte et l’image, qu’ils aient été pensés ensemble ou séparément, coexistent souvent dans les manuscrits médiévaux. Ce recueil, qui réunit 19 contributions d’historiens de l’art ou de spécialistes de la littérature et de l’iconographie médiévales, a pour vocation d’envisager les cas où l'image semble s'opposer au texte, le contredire, en compromettre le sens au point d'en faire naître une nouvelle lecture.
 
Il propose une réflexion sur la question, particulièrement sensible au Moyen Âge, de la réception de l'Antiquité, avant d’offrir une approche plus large de l'image comme indice d’une démonstration – qu'elle soit théologique, intellectuelle, politique –, qui suppose le déploiement de modes d’expression proprement rhétoriques, en accord avec le texte ou s'y opposant. Au-delà des cas particuliers étudiés, dont celui des images pédagogiques, on interrogera pour finir la notion problématique des « erreurs » chez les enlumineurs.
 
Dans le corpus analysé comme dans les méthodes privilégiées, la perspective textuelle et l’analyse iconographique sont ici inséparables l’une de l’autre, grâce à un travail précis sur la tradition écrite et sur la matérialité des manuscrits.


Miracles d'un autre genre. Réécritures en dehors de l'hagiographie
Olivier Biaggini et Bénédicte Milland-Bove (éds)
Rústica, Collection de la Casa de Velázquez no 132, 2012
ISBN 9788496820807, 17x24 - 358 pp
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Que devient le miracle, motif traditionnellement associé au récit hagiographique, dès lors qu'il est transposé dans d'autres « genres » plus ou moins éloignés du contexte religieux initial ? Ce volume, portant sur les domaines français et espagnol, explore permanences et transformations du miracle sur une large période, en envisageant un vaste échantillon de nouveaux contextes : littérature juridique, historiographie, exempla, poèmes, textes fictionnels... On pourra ainsi suivre le cheminement de tel miracle célèbre, mais aussi retrouver les échos des mutations intellectuelles qui ont affecté la conception de ce phénomène.
L'approche ici proposée est délibérément de nature poétique : ce que mettent en lumière ces aventures du miracle, ce sont les processus d'adaptation et de transfert qui sont au coeur des pratiques d'écriture médiévales et relativisent nos représentations modernes de la séparation entre profane et sacré.


Regards croisés sur le Tristan de Béroul
Catherine Croizy-Naquet, Anne Paupert,
Cahiers Textuel n° 66, 2012.



Faire court. L’esthétique de la brièveté dans la littérature du Moyen Age
Catherine Croizy-Naquet, Laurence Harf-Lancner, Michelle Szkilnik (éds), PSN, 2011.
Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2011
ISBN 978-2-87854-549-4, 15 x 21, 360 pages
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Compte rendu dans Studi Francesi

Les hommes du Moyen Âge ont eu la passion des sommes encyclopédiques dans lesquelles ils espéraient réunir l’ensemble des connaissances humaines. Mais paradoxalement ils ont aussi eu le souci de la brièveté. Partagés entre le désir de dire tout ce qu’il leur fallait dire et celui de bien dire dans un exposé ramassé et synthétique, les écrivains ont trouvé un équilibre entre les deux pôles de l’amplification et de la brièveté en faisant jouer ensemble les notions plutôt qu’en les opposant. C’est à cette tension, à la manière dont les auteurs du Moyen Âge l’ont appréhendée, dépassée et utilisée à leurs propres fins que ce recueil d’articles est consacré. Analysée sous différents aspects, rhétoriques, esthétiques ou philosophiques, la notion de brièveté engage une réflexion sur l’efficacité du discours, sur le temps, sur la mémoire, sur l’inconscient individuel et collectif.


La grâce de Thalie ou la beauté du rire
Philippe Heuzé, Christiane Veyrard-Cosme (éds)
Presses de la Sorbonne Nouvelle, 2011
ISBN-978-2-87854-425-1, 208 pages
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Le rire est-il, par nature, accouplé à la laideur ? Le « propre de l'homme » se trouve-t-il irrémédiablement sali par cette tare ? Aristote le dit dans sa Poétique, dont si grande fut l'autorité dès la Renaissance. Opinion définitive ? Les auteurs de ce volume ne le pensent pas. Poussés par l'insatisfaction, mais aussi attirés par la grâce rayonnante de Thalie, muse du rire, ils ont relu les œuvres, d'Homère à Claudel, testé les idées et les pratiques, jugé les censeurs, convoqué les maîtres (Démocrite, Horace, Rabelais, Molière…) et réfléchi aux enjeux et aux formes. En composant ce recueil, ils ont contribué à mettre en évidence les nuances et l'intensité avec lesquelles peut luire et resplendir l’éclat du rire.





Charles d’Orléans : une aventure poétique
C. Croizy-Naquet, Anne Paupert (éds)
Université Paris VII, Cahiers Textuel n° 34, 2011.

mise à jour le 9 juin 2022


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