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du 18 novembre 2024 au 19 novembre 2024
Ve Centenaire de la naissance de Luís de Camões (c. 1524-1525)
Commémorations - Acte 1
Lusitanas, Camonianas, et autres anas.
Protohistoires des Littératures
Cycle « Républiques des Lettres – Mondes Lusophones, XVIe-XXe siècles »
Organisation :
CREPAL (Centre de Recherches sur les Pays Lusophones)
RLL – Department of Romance Languages and Literatures, U. Harvard
Bibliothèque Sainte-Geneviève
Ilda Mendes dos Santos, Caio Esteves de Souza
Contact : ilda.dos-santos@sorbonne-nouvelle.fr
Contact : caioestevesdesouza@g.harvard.edu
Commission scientifique : André Simões, Adma Muhana, Caio Esteves de Souza, Isabel Almeida, Ilda Mendes dos Santos, José Miguel Martínez Torrejón, Vanda Anastácio, Zulmira Santos
Comité d’organisation : Caio Esteves de Souza, Carolina Torrejón, George Gomes, Helena Queirós, Ilda Mendes dos Santos, Laura Padrão, Matheus Vila Nova
Lundi 18 novembre - 18h. Bibliothèque Sainte-Geneviève, 10 place du Panthéon, 75005 (sur réservation) – Visite du Cabinet de Curiosités et de la Réserve
Exposition bibliographique - Luís de Camões, textes et contextes : imprimés & manuscrits du fonds ancien et du fonds Ferdinand Denis
Avec Nathalie Rollet-Bricklin (Chef du département de la Réserve de la Bibliothèque Sainte-Geneviève), Marc Scherer (directeur scientifique de la Bibliothèque Sainte-Geneviève), Antoine Boustany (conservateur de la Bibliothèque Sainte-Geneviève). Commissariat : Ilda Mendes dos Santos, Caio Esteves de Souza
« Camões, poète portugais », collection de la Bibliothèque Sorbonne Nouvelle (BSN) – Campus Nation – Exposition Camões la semaine du 18 novembre, 2e étage
Bibliothèque nationale de France - https://gallica.bnf.fr/blog/03042024/luis-de-camoes-la-renaissance-litteraire-au-portugal?mode=desktop
Présentation :
Inscrite dans une série de rencontres internationales réfléchissant sur les modes de circulations humaines, intellectuelles, matérielles, la rencontre proposée le lundi 18 et le mardi 19 novembre 2024 à la Sorbonne Nouvelle pointe la construction de « bibliothèques-Histoires des lettres » qui s’élaborent, sous forme manuscrite et imprimée au 17e siècle, englobant des espaces transnationaux et reposant sur diverses formes livresques. Ces gestes de production et de réception, pluri-genrés et polyglottes, s’inscrivent dans une volonté politique de construction de mémoire où les pluricontextes résonnent fortement. Ils engagent des acteurs restés souvent dans l’ombre, voire oubliés. Ils relèvent d’un terme clé – fama, « réputation » – et, pour ce, mobilisent les sources d’informations, les énergies des érudits et des institutions (lettres-circulaires) et multiplient les actions d’écriture.
Plusieurs formes livresques construisent la « Fama » d'un homme ou d’une femme de lettres : des listes de gens illustres ; des catalogues et inventaires ; des forges de collections ; des mémoires et commentaires critiques ; des parnasses ; des vie « savantes » et des biobibliographies ; des entreprises éditoriales ; des recueils, miscellanées et compilations ; des Histoires institutionnelles et, bien entendu, des « bibliothecas portuguezas » et « lusitanas » allant du petit ouvrage à la somme encyclopédique.
Dans ce colloque, on se propose de discuter ces façons de construire la réputation.
L’époque moderne est le temps privilégié de cette rencontre, en raison de son importance dans l’essor de ces protohistoires mais le regard sur le premier quart du XXe siècle est intéressant en raison des échanges diplomatiques qui redéfinissent la bibliothèque lusophone.
Entre cœur et ombre portée de la rencontre, il y a de fait Luís de Camões (1524/1525-1580) dont les commémorations viennent de s’ouvrir. Les « camoniana » prennent leur essor au temps de la double monarchie ibérique (1580-1640) et de la Restauration (1640-1668) ; elles deviennent fabrique stratégique d’auteur national au XIXe. siècle. En 1924 (date mobile de la naissance de ce poète voyageur), les célébrations sont l’occasion du lancement de chaires d’études portugaises. Il en est ainsi de la « semaine camonienne » de 1924 à l’Université de Paris qui acte la fondation officielle d’une bibliothèque et d’un centre d’études luso-brésiliennes en Sorbonne (dont USN est l’héritière).
Les intervenants sont invités à explorer ces problématiques en croisant études de cas et théorisation, et en s’interrogeant sur le bien-fondé, l’actualité ou l’inactualité des histoires littéraires, et… lesquelles ?
Quels fondateurs des Protohistoires littéraires du 17e siècle ? Francisco Manuel de Melo, João Soares de Brito, João Franco Barreto, Manuel Severim de Faria, Manuel de Faria e Sousa ; Manuel Pires de Almeida, D. Vicente Nogueira ; cercles académiques du XVIIIe (dont La Lusitana de Barbosa Machado), etc.
Forges d’écritures : collections, catalogues, miscellanées, compilations, correspondances ; Parnasses laudatifs ou satiriques ; traductions ; « livrarias » et « bibliothecas », biographies et autobiographies de…
Auctorialités comme polyauctorialités ; mécénat ; clientèles – regard sur frontispices, paratextes, marginalia…
Acteurs invisibilisés ? On accordera ici un intérêt spécifique aux femmes comme actrices, réceptrices et promotrices ; les « vies », les cercles de sociabilités religieux et profanes ; les mises en histoire des écritures féminines
Modes de circulations et de lectures. Rôle de la « querelle » ; quels critères d’élection, d’adhésion, d’exclusion, d’effacement ; quels espaces de luttes d’influences au sein du « capital culturel » ?
Camões XVIe-XXIe siècle : canon/ « pas canon »… Réceptions et transmissions…
Polyglottisme et polycentrisme du « canon »
Fabrique et gestion de la réputation : individuelle ; institutionnelle ; « nationale » ; internationale ?
Le cycle autour de ces questions (conférences, table-rondes, expositions, publications etc.) se poursuivra en 2025 et 2026, en France et à l’étranger, avec les universités et institutions partenaires en réseau.
Il s’attachera à la mise à l’honneur du livre (matérialité, contextes de production et réception) et aux figures « canoniques » / pas canoniques des littératures pour interroger :
L’œuvre de Camões, de ses contemporains et extra-contemporains, constituera un point d’assise pour faire retour sur ces éléments, interroger les inter-influences culturelles, s’interroger sur les usages de Camões et d’ouvrages clés de la littérature, et sur la place d’une transmission, ou recréation, d’un « patrimoine » – et lequel ? et de/à qui ? et sous quels supports ? –, de forme revisitée.