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Programme dînactique du 14 juin 2021. Version longue

Poésie et arts dans l’enseignement-apprentissage des langues.

Dînactique du 14 juin 2021 – 17h-19h.

Lien de visioconférence

Sorbonne Nouvelle

 

 

Pour des ateliers du poème en (français) langue étrangère : enjeux théoriques, d’apprentissage et de formation

Olivier Mouginot (MCF, CRIT, Université de Franche-Comté)

Résumé de l’intervention

Agencements très divers d’expériences individuelles-collectives en lien avec les arts du langage, les ateliers du dire (O. Mouginot, 2018) se rencontrent de plus en plus fréquemment dans les classes de français langue étrangère (Fle), dans les cursus universitaires en didactique des langues, ou encore dans un vaste entour social-institutionnel associé à l’intégration linguistique.

Parmi ces montages de lectures-écritures placées sous le régime de la voix haute, de nombreuses propositions viennent interroger les représentations et les habitus attachés d’ordinaire à la littérature et à la poésie en classe de français ou de langue : en effet, ces ateliers du dire sont souvent des ateliers de littératures et, plus particulièrement, des ateliers avec des poèmes – voire des ateliers du poème. Si de telles pratiques s’appuient sur des œuvres littéraires, c’est notamment pour y puiser un faire langage exemplaire en termes de subjectivation langagière. Ce dernier impératif permet de garantir des conditions optimales d’expression à toute personne engagée dans un apprentissage linguistique-culturel.

Ce qui rend possible un tel faire langage avec les œuvres, ce sont non seulement les poèmes eux-mêmes mais aussi les modalités d’interaction et de travail spécifiques à l’atelier du dire comme dispositif d’écoute et de réénonciation. Pour concevoir de tels parcours expérientiels et relationnels avec les poèmes, l’enseignant-animateur cherche à fournir un accompagnement spécifique à travers des manières de faire atelier qui relèvent en partie d’une gestualité tactique.

Se proposant de revenir sur le bornage théorique-disciplinaire des ateliers du dire en Fle, cette présentation prendra appui sur l’évocation de pratiques personnelles, développées notamment auprès de publics d’étudiants en didactique du Fle ou d’enseignants étrangers en formation continue.

Références

Mouginot, O. (2018). Les ateliers du dire (lectures, écritures, littératures) : enjeux et expériences de la voix en langue(s) étrangère(s). Thèse de doctorat. Université Sorbonne Nouvelle Paris 3.

Mouginot, O. (2018) « Deux ateliers du poème pour "essayer dire" en français langue étrangère ». Dans Pratiques : linguistique, littérature, didactique n°179-180. CREM, Université de Lorraine. 

Mouginot, O. (2020) « L’atelier du sujet du poème chez Ritman : inventer "et corps et langage" pour vivre en voix ». Dans Nu(e) (« Serge Ritman », coord. Y. Miralles). Poezibao.

Mouginot, O. (2020) « Ateliers d’écriture et didactique du français langue étrangère : enjeux théoriques et pratiques des essais de voix en contexte de formation universitaire ». Dans Synergies Italie n°16 (« Les ateliers d’écriture à l’Université : une pratique pédagogique entre contrainte et expérience », coord. B. Monginot et S. Orlandi). GERFLINT, Université de Turin.

Olivier Mouginot est MCF en sciences du langage et en didactique du FLE/S à l’UFR SLHS de l’Université de Franche-Comté. Membre du Centre de Recherches Interdisciplinaires et Transculturelles (CRIT, EA 3224). Ses domaines de recherche concernent actuellement les pratiques didactiques et les parcours expérientiels avec les œuvres littéraires et poétiques, les rapports entre arts du langage et éducation, ou encore l’agir enseignant et les médiations d’ateliers.

La poésie comme moteur linguistico-artistique : retours d’expérience

Claire Hélie (MCF, Claire Hélie (MCF-UdL, Université de Lille)

Résumé de l’intervention 

Cette brève communication s’attachera à décrire le dispositif pédagogique mis en place autour de la poésie avec des étudiant.es en M1 Arts plastiques mené à l’université de Lille en 2019-2021, une fois en présentiel et une fois en distanciel. La poésie (d’abord la poésie de Simon Armitage, puis la poésie ekphrastique) est au cœur d’une recherche individuelle et d’un projet artistique commun qui poussent les étudiant.es à travailler toutes les compétences langagières.

Références

Goethals, H. & Haberer, A. (2001). Can poetry make anything happen? Presses universitaires de Lyon.

Kuligowska-Esnault, M. (2019). Poésie et enseignement – apprentissage des langues, sous la direction de Marie-Françoise Narcy-Combes et Georges Letissier. Soutenue le 27 septembre 2019 à l'Université de Nantes.

Claire Hélie est Maîtresse de Conférences en LANSAD à l'Université de Lille où elle intervient au Département des Arts. Spécialiste de poésie et de théâtre britanniques contemporains, elle s'intéresse à la variation linguistique, et notamment dialectale, dans la production littéraire. 

Développer son estime de soi pour améliorer ses compétences langagières – l’exemple de l’atelier slam

Catherine Gendron (enseignante d’anglais d’anglais-lettres dans un lycée professionnel du bâtiment à St Brieuc (Bretagne) ; formatrice académique et chercheuse rattachée au PREFICS (Rennes 2)

Résumé de l’intervention : « Le slam c’est avant tout une bouche qui donne et des oreilles qui prennent. C’est le moyen le plus facile de partager un texte, donc de partager des émotions et l'envie de jouer avec des mots (…) le slam est sûrement un Moment… Un moment d’écoute, un moment de tolérance, un moment de rencontres, un moment de partage. » (Grand Corps malade, in 129h, 2007 : 31)

Lancer un slam, c’est construire du lien social avec l’autre. Slamer c’est se mettre en scène, se raconter à l’autre pour aller à sa rencontre et entrer dans une relation de partage avec lui.

Mais se raconter à l’autre, se mettre en scène devant lui, c’est aussi s’exposer à son regard et à son jugement, ce qui occasionne des émotions intenses, parfois éprouvantes, surtout à l’adolescence (Le Breton, 2016). On sait que le mal-être adolescent peut avoir des répercussions néfastes sur les comportements et les apprentissages (Gueguen, 2018). Monter un atelier slam en classe de langue est l’occasion d’accompagner les élèves dans le dépassement de cette peur de la « confrontation » avec l’autre et dans la gestion de leurs émotions en développant leur empathie.

Après avoir présenté le déroulé-type d’un atelier slam, cette communication se propose, par la présentation de quelques activités ciblées, de montrer en quoi le slam permet à chaque élève de prendre conscience d’un ressenti partagé par le groupe, l’amenant à envisager les camarades comme d’autres versions possibles de soi (Zanna, 2016), développant ainsi son empathie.

De là naît un esprit de groupe marqué par une entraide spontanée jusqu’à la fin du projet, et même au-delà. Porté par le groupe, chacun acquiert alors une confiance en soi qui renforce son sentiment d'efficacité personnelle (Bandura, 2007). Les émotions positives alors ressenties (Capron Puozzo, 2013) stimulent la motivation et l’implication des élèves, favorisant l’amélioration de leurs compétences langagières.

Bibliographie indicative

129H, Petit guide méthodologique pour l’animation d’ateliers slam, 2007, p.31. En ligne : https://www.129h.com/slam-formations

Bandura, A. (2007). Auto-efficacité. Le sentiment d'efficacité personnelle. Bruxelles : De Boeck.

Capron Puozzo, I. (2013). Pédagogie de la créativité : de l'émotion à l'apprentissage, Éducation et socialisation, 33 : https://journals.openedition.org/edso/174

Gueguen C., (2018). Heureux d’apprendre à l’école. Comment les neurosciences affectives et sociales peuvent changer l’éducation. Paris : Les arènes.

Le Breton D. (2016). Corps et adolescence. Yapaka.be. Récupéré sur : http://www.yapaka.be/auteur/david-le-breton.

Zanna O. (2016). Le corps dans la relation aux autres. Pour une éducation à l’empathie. Rennes : Presses universitaires de Rennes.

Catherine Gendron est enseignante d’anglais-lettres dans un lycée professionnel du bâtiment à St Brieuc (Bretagne). Elle est également formatrice académique et chercheuse rattachée au PREFICS (Rennes 2). L’un de ses centres d’intérêts porte sur les bénéfices à tirer de l’intégration de pratiques artistiques oratoires (slam, rap) dans l’enseignement/apprentissage des langues vivantes.

 

 


mise à jour le 13 mai 2021


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