Par delà la fenêtre de l’université
Mathieu Coucaud
Volet gris, volet blanc, à demi baissés ou totalement
Jeunes gens, étudiants qui embrassent le vent.
La France et l’Europe en guise d’étendard,
D’où je distingue les mièvres bavards
Face à l’incompréhensible administration
Je guette cette multitude de piétons.
De jeunes pouces encore fragiles.
Le soleil pointe le printemps.
Les insertions sonores
Et l’hiver qui me manque tant.
De ma fenêtre
D'autres fenêtres
Bouquins, dossiers rangés
Drapeau bleu, blanc, rouge
Drapeau bleu, d'étoiles recouvert
Pigeons toujours
Chewing-gums depuis longtemps piétinés
Laissent trace d'un temps passé
Lettres capitales
Donnent nom à l'endroit dont je parle
UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE, tu parles.
Je ne vois pas le monde, je ne vois que ceux que je suis
Du regard, le teint vitreux se voir
Tel qu'on est réellement est au départ dégueu
Oui je débloque mais seulement stades de ce jeu
Dehors, des fenêtres ouvertes sur le monde discutent ....
Certaines renfermeraient un Trésor !
Moi ? Je fais front à cette bâtisse ....
tout en prenant la même directionJe vois passer les gens qui courent et qui rient
En joie.
Pas Moi.
De la fenêtre est écrit ce mot : "université".
Si j'avais su.
Dans le bâtiment d'en face, il y en a d'autres,
Comme Moi.
Un ticket de métro qui traîne,
Deux arbres en guerre ayant besoin de soutien,
Vieux.
Les pigeons qui marchent, picorent.
Moi je rêve, Moi je dors.
Fume ta cigarette, jeune homme.
Un rayon de soleil vous met en joie.
Les arbres frémissent,
Une fenêtre, un être.
Trop tard,
Les nuages.
Mettons les rideaux,
Mettons les voiles.
Enfermé dans une prison sans barreau,
Une vitre qui empêche le corps.
Eux il rient,
Un rayon de soleil peut bien vous mettre en joie,
Moi je plie sous le poids.
On se tient la porte,
On se laisse passer.
Un petit briquet et un café,
Sous les drapeaux, devant la porte,
Derrière la fenêtre,
À glander.
Joanna Gourdin
Par la fenêtre
Les deux battants s'ouvrent sur la chaleur utérine qui m'inonde de douceur, de l'échine jusqu'aux os.
Volubiles et résonnantes, les nervures de la ville dansent et s'entremêlent dans un somptueux chaos.
C'est un creux de l'oreille qui vient ensuite se promener l’ode discordante pleine de bruits et d'échos.
Enfin si j'ose remplir de son air mes narines, cette insidieuse coquine me rappelle tous mes maux.
POEME "PAR LA FENETRE"
Julia de Reyke
Université Sorbonne Nouvelle
Lundi 21 mars
Le bâtiment se dresse comme un bloc de glace
Elle s'allume une cigarette et lui la regarde
Un pigeon marche,
Marche,
Marche,
Puis disparait du cadre.
Poème à ma fenêtre
Ninon Cantaloube
Tout est vert.
L’ennui le battant ouvrit
La branche de pin le Pantin cueillit.
Les pigeons se posent
Les mésanges volent.
Le soleil doucement chauffa
Le Pin le Pantin berça.
Des lapins sautent
Le Grand Jaune se trotte.
Un sourire de lune l’éclaira
Le Pantin s’éveilla.
Par ma fenêtre
Charles Mauduit
Par ma fenêtre
des argentins, figés, marbrés au fond du parc.
Des écoliers handicapés, jouent au ballon, Joel et Marc
Par ma fenêtre
Offrent des bibles, juste devant les abribus.
L'épicerie, vend ma douleur et du vin jusqu'au terminus
Ma fenêtre j'sais plus où la mettre, mais ce n'est pas là l'important...
Par ma fenêtre
Deux S.D.F, sont encastrés l'un contre l'autre.
Un petit monde alcoolisé, sur le trottoir bossu se vautre.
Par ma fenêtre
Un vieux bonhomme, remplit de suc, gorgé de tise.
Va peut-être aux putes des bois, c'est pas par là, là c'est l'église.
Ma fenêtre j'sais plus où la mettre mais ce n'est pas là l'important.
Par ma fenêtre
Une timbrée, hurle à la mort, au quotidien.
Des arbres ternes, à la chair nue, servent de gogues, a quelques chiens.
Par ma fenêtre
Des vieux taxis traînent des jeunes, en plein Œdèmes
Et un fleuriste, italien, fait rabais sur les chrysanthèmes.
Ma fenêtre j'sais plus où la mettre mais ce n'est pas là l'important...
Car...
Par ma fenêtre,
Je vends des crêpes à certains oiseaux omnivores
Et je me laisse couvrir de pluie, passivement, et pendre aux stores.
Par ma fenêtre
Je parlerai, bientôt de tout, à plus personne.
Ce sera moi que l'on verra, du beau matin jusqu'à l'automne.
Par ma fenêtre
Les choses vaines, et la misère et les étoiles.
Brisé le verre, brise légère, ciel dégagé, je met les voiles.
Ma fenêtre j'sais plus où la mettre mais ce n'est pas là l'important.
Je me fous bien de ma fenêtre, puisque demain c'est le printemps.mise à jour le 21 juillet 2016