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Poèmes par la fenêtre


sur une suggestion de Michel Collot, poète invité
(depuis la salle de classe D13)

Par delà la fenêtre de l’université
Mathieu Coucaud 
 

Volet gris, volet blanc, à demi baissés ou totalement

Jeunes gens, étudiants qui embrassent le vent.

 

La France et l’Europe en guise d’étendard,

D’où je distingue les mièvres bavards

Face à l’incompréhensible administration

Je guette cette multitude de piétons.

 

De jeunes pouces encore fragiles.

Le soleil pointe le printemps.

Les insertions sonores

Et l’hiver qui me manque tant.


Flora Yahmi

 

De ma fenêtre
D'autres fenêtres
Bouquins, dossiers rangés
Drapeau bleu, blanc, rouge    
Drapeau bleu, d'étoiles recouvert
Pigeons toujours
Chewing-gums depuis longtemps piétinés
Laissent trace d'un temps passé
Lettres capitales
Donnent nom à l'endroit dont je parle
UNIVERSITÉ SORBONNE NOUVELLE, tu parles.


Auguste Djagouri

Je ne vois pas le monde, je ne vois que ceux que je suis

Du regard, le teint vitreux se voir


Tel qu'on est réellement est au départ dégueu

Oui je débloque mais seulement stades de ce jeu

Dehors, des fenêtres ouvertes sur le monde discutent ....

Certaines renfermeraient un Trésor !


Moi ? Je fais front à cette bâtisse
....

tout en prenant la même direction


POEME DE FENETRE
Mina Castellatta

Je vois passer les gens qui courent et qui rient

En joie.

Pas Moi.

De la fenêtre est écrit ce mot : "université".

Si j'avais su.

Dans le bâtiment d'en face, il y en a d'autres,

Comme Moi.

Un ticket de métro qui traîne,

Deux arbres en guerre ayant besoin de soutien,

Vieux.

Les pigeons qui marchent, picorent.

Moi je rêve, Moi je dors.


POEME DE FENETRE
Mina Castellatta

 

Fume ta cigarette, jeune homme.

Un rayon de soleil vous met en joie.

Les arbres frémissent,

Une fenêtre, un être.

Trop tard,

Les nuages.

Mettons les rideaux,

Mettons les voiles.

 

Enfermé dans une prison sans barreau,

Une vitre qui empêche le corps.

Eux il rient,

Un rayon de soleil peut bien vous mettre en joie,

Moi je plie sous le poids.


La Cheminée (Vitry-sur-Seine, place de la Libération)
Ines Khemira
 
Milieu du centre, croisement périlleux
Pour réchauffer la ville, on a une cheminée
Restaurant japonais, grec, pizza et poulet
Si t'attrapes le bus, tu es vraiment chanceux
 
Cheminée difforme, qui ressemble à un steak
Ronde des voitures et la cloche qui résonne
Place du marché, mais il n'y a plus personne.
Sauf deux gars qui se croisent, et très fort ils se tchèkent.
 
Pierre un peu difforme, personne ne comprend,
Mais moi je trouve que t'es un gigot marrant.
Aux couleurs un peu froides, tu ne réchauffes pas.
 
T'as cassé l'ambiance "neuf kat katcent Vitry",
Qu'inventent ces rappeurs, qui s'y croiraient déjà.
Tu rappelles le passé, du temps de l'industrie.

Par la fenêtre
Ines Khemira

 
On se tient la porte,
On se laisse passer.
 
Un petit briquet et un café,
Sous les drapeaux, devant la porte,
 
Derrière la fenêtre,
À glander.



Joanna Gourdin
Par la fenêtre

Les deux battants s'ouvrent sur la chaleur utérine qui m'inonde de douceur, de l'échine jusqu'aux os.

Volubiles et résonnantes, les nervures de la ville dansent et s'entremêlent dans un somptueux chaos.

C'est un creux de l'oreille qui vient ensuite se promener l’ode discordante pleine de bruits et d'échos.

Enfin si j'ose remplir de son air mes narines, cette insidieuse coquine me rappelle tous mes maux.
 


POEME "PAR LA FENETRE"
Julia de Reyke

 

Université Sorbonne Nouvelle

Lundi 21 mars 

Le bâtiment se dresse comme un bloc de glace 

Elle s'allume une cigarette et lui la regarde 

Un pigeon marche,

Marche,

Marche,

Puis disparait du cadre. 



Poème à ma fenêtre
Ninon Cantaloube

 

Tout est vert.

L’ennui le battant ouvrit

La branche de pin le Pantin cueillit.

Les pigeons se posent

Les mésanges volent.

Le soleil doucement chauffa

Le Pin le Pantin berça.

Des lapins sautent

Le Grand Jaune se trotte.

Un sourire de lune l’éclaira

Le Pantin s’éveilla.
 


Par ma fenêtre
Charles Mauduit

 

Par ma fenêtre

des argentins, figés, marbrés au fond du parc.

Des écoliers handicapés, jouent au ballon, Joel et Marc

Par ma fenêtre

Offrent des bibles, juste devant les abribus.

L'épicerie, vend ma douleur et du vin jusqu'au terminus

 

Ma fenêtre j'sais plus où la mettre, mais ce n'est pas là l'important...

 

Par ma fenêtre

Deux S.D.F, sont encastrés l'un contre l'autre.

Un petit monde alcoolisé, sur le trottoir bossu se vautre.

Par ma fenêtre

Un vieux bonhomme, remplit de suc, gorgé de tise.

Va peut-être aux putes des bois, c'est pas par là, là c'est l'église.

 

Ma fenêtre j'sais plus où la mettre mais ce n'est pas là l'important.

 

Par ma fenêtre

Une timbrée, hurle à la mort, au quotidien.

Des arbres ternes, à la chair nue, servent de gogues, a quelques chiens.

Par ma fenêtre

Des vieux taxis traînent des jeunes, en plein Œdèmes

Et un fleuriste, italien, fait rabais sur les chrysanthèmes.

 

Ma fenêtre j'sais plus où la mettre mais ce n'est pas là l'important...

 

Car...

 

Par ma fenêtre,

Je vends des crêpes à certains oiseaux omnivores

Et je me laisse couvrir de pluie, passivement, et pendre aux stores.

Par ma fenêtre

Je parlerai, bientôt de tout, à plus personne.

Ce sera moi que l'on verra, du beau matin jusqu'à l'automne.

 

Par ma fenêtre

Les choses vaines, et la misère et les étoiles.

Brisé le verre, brise légère, ciel dégagé, je met les voiles.

 

Ma fenêtre j'sais plus où la mettre mais ce n'est pas là l'important.

Je me fous bien de ma fenêtre, puisque demain c'est le printemps.

mise à jour le 21 juillet 2016


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