Colloque

Lieu : Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3, Maison de la recherche, 4 rue des Irlandais, Paris 5ème
Organisateurs : Paolo Tortonese, Didier Philippot et Jean-Louis Cabanès - EA 3423 CRP 19 (ED 120)
Contact : crp19@univ-paris3.fr

Présentation

Au seuil du XIXème siècle siècle se dressent côte à côte les idées de Mme de Staël sur les rapports entre littérature et identité et les réflexions de Cabanis sur les rapports entre l'esprit et le corps, les méditations de Chateaubriand sur les douloureuses énergies du moi et les observations de Pinel sur les causes morales de la folie. Dès ses premiers pas, le siècle prend conscience de sa nouveauté par un énorme effort pour saisir l'esprit humain dans son fonctionnement et dans son dérangement. À cet effort collaborent une nouvelle littérature, le romantisme, et une nouvelle discipline scientifique, l'aliénisme.
Aliénisme et littérature avancent ensemble tout au long du siècle, empruntant sans cesse l'un à l'autre. Que s'échangent-ils ? des sujets de réflexion, des descriptions de cas, des notions, du vocabulaire, mais également des structures de pensée, des paradigmes permettant de concevoir l'âme humaine. Ces modèles sont parfois réductibles à de simples structures logiques, ou à des métaphores récurrentes, qui envisagent le fonctionnement de l'esprit selon des paramètres spatiaux ou actantiels.
Mais d'abord la nosographie aliéniste et la typisation romanesque collaborent sur le plan des notions qui permettent de classer les pathologies : mélancolie, monomanie, démence deviennent des mots familiers au lecteur de romans. Ensuite le vocabulaire de la clinique se répand aussi : des termes comme surexcitation, lésion, délire, hallucination entrent massivement dans la littérature. Plus largement, de grands schémas de pensée s'imposent à travers les disciplines et les pratiques.