Financement du Labex EFL.

Les perspectives de cette opération sont enrichies par le dialogue avec le Labex EFL (dont font partie Florence Lefeuvre et Gabriella Parussa) et l’opération de recherche Marco dirigée par Lisa Brunetti et Evangelia Adamour.

Cette opération de recherche a un double objectif, selon que la perspective est de type synchronique ou diachronique.

i) En synchronie, nous cherchons à délimiter le périmètre des mots ou expressions pouvant répondre aux critères des marqueurs discursifs. Pour ce faire nous nous appuyons sur les travaux de Dostie (2004 et 2007 notamment et Dostie et Lefeuvre 2017) et en complément, sur le plan syntaxique, de Lefeuvre 2013, 2017. Nous retenons comme critères notamment le caractère périphérique et par conséquent souvent facultatif de ces marqueurs dans la phrase, la perte d'une valeur sémantique au profit d'une valeur discursive. Pour le discours oral informel, 3 types de marqueurs ont été relevés parmi les plus fréquents:

les marqueurs résomptifs (bon, eh bien, vrai, sérieux, quoi) liés à la caractérisation du discours ou la reformulation du discours

les marqueurs d’interaction (tiens, écoute, tu sais),

les connecteurs logiques (alors, donc, enfin).

Le CFPP2000 fait partie des corpus d’étude pour affiner les valeurs en discours de ces marqueurs (appel, renforcement, polémique etc., liste non exhaustive).

L’approche synchronique des marqueurs discursifs permet également de prendre en compte les problématiques suivantes:

• L’étude de la segmentation qu’établissent les marqueurs discursifs sur la chaîne linguistique (cf. Lefeuvre 2013). Il s’agit de tester l’hypothèse selon laquelle les marqueurs discursifs délimitent des unités prédicatives autonomes. Une docteure (Vu Hieu) travaille sur les unités prédicatives averbales dans le discours oral et examine le rôle des marqueurs discursifs dans cette délimitation.
• L’étude des unités résomptives selon le modèle proposé dans le précédent quadriennal autour de la période discursive constituée d’une unité prédicative autonome et d’une unité résomptive, cette dernière se caractérisant par une perte d’autonomie: c’est vrai (unité résomptive), il arrive toujours en retard (unité autonome).  

ii) En ce qui concerne l’approche diachronique, nous disposons déjà d’un certain nombre de travaux concernant différents marqueurs discursifs (comme allons, dis, écoute, tiens/tenez, voire, voirement/vraiment…) – cf. entre autres Oppermann-Marsaux (2010, 2012, 2016, 2017) et Rodríguez Somolinos (2006, 2011, 2013, 2016). Notre objectif est ainsi d’une part de compléter la description des MD employés dans l’ancienne langue, et, d’autre part, de proposer des analyses fines sur une diachronie large, en incluant, à côté de la période médiévale et préclassique, également les 18e – 21e siècles, donc une diachronie plus récente moins étudiée jusqu’à présent. Plus précisément, il s’agit: - de répertorier et d’étudier les MD caractéristiques du théâtre médiéval et préclassique (1300- 1650), afin de mettre en évidence des marqueurs peu (ou pas du tout) décrits jusqu’à présent et,à travers eux, des propriétés de la langue ancienne dans des discours destinés à une performance

orale;

• de compléter la description des MD attestés en français depuis la langue médiévale (ou préclassique), tels que par ex. va et voyons (pour les MD d’origine verbale);
• d’insister sur l’étude de MD plus récents qui se sont développés à partir des 18e / 19e siècles. On s’intéressera alors notamment aux MD avec réduplication – par ex. voyons, voyons ! (attesté dans Frantext à partir du 18e s.), voilà, voilà ! (19e s.), tiens, tiens ! (19e s.)… - et à des structures partiellement lexicalisées remplissant un rôle discursif, comme « si je peux me permettre », « au risque de me répéter »… Nos études s’appuieront sur le Corpus de Dialogues en Français élaboré au sein du Clesthia ainsi que sur les bases textuelles en ligne (BFM, Frantext).

Manifestations scientifiques et publications

• JE Les mots résomptifs en discours, 6.11.2020
• Publication: Les mots résomptifs en discours, F. Lefeuvre (éd.), https://studiidelingvistica.uoradea.ro/arhiva-fr-12-1-2022.html
• Colloque: Le français innovant, mars 2018, à la Sorbonne Nouvelle.
• Publication: Diémoz F., Dostie G., Hadermann P., Lefeuvre F. éds 2020: Le Français innovant, Peter Lang Sciences pour la communication (400 pages).
• Colloque: Types d’unités et procédures de segmentation, juin 2017, à la Sorbonne Nouvelle
• Publication: Béguelin M.-J., Corminboeuf G., Lefeuvre F. éds 2019, Types d’unités et procédures de segmentation, Lambert-Lucas (272 pages).
• JE Réduplication et combinatoires de marqueurs discursifs en synchronie et diachronie, 8.09.2022, Université Sorbonne Nouvelle
• Thèse: La doctorante Liping Zhao travaille sur les unités résomptives en préposition + quoi (sa thèse sera soutenue dans le courant de l’année universitaire)

Équipe: Badiou-Monferran Claire (PU – Sorbonne Nouvelle), Lefeuvre Florence (PU – Sorbonne Nouvelle), Oppermann-Marsaux Évelyne (MCF – Sorbonne Nouvelle)

Associés: Parussa, Gabriella (PU – Sorbonne Université)

Externes: Capin Daniéla (MCF – Strasbourg), Dostie Gaétane (Sherbrooke), Gómez-Jordana Ferary Sonia (Université Complutense, Madrid), Rodríguez Somolinos Amalia (Université Complutense, Madrid), Saiz-Sánchez Marta (Université Complutense, Madrid).

Doctorants: Zhao Liping, M. Abid, I. Ghidali, Y. Peng, F. Colaluca, , Vu Thi Hieu

Docteurs: Vermander Pierre