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Opération "Les clitiques dans les langues romanes 2. Du concept noyau aux marges: variations, évolutions, acquisition"

Responsables: Olivier Iglesias et Anne Salazar Orvig


Cette opération fait suite à la précédente opération consacrée principalement à la variation dans l’emploi des clitiques (principalement les pronoms clitiques) dans une perspective pan-romane qui a donné lieu à une journée d’études en décembre 2022. Au-delà des résultats ponctuels des travaux de cette première opération, a emergé la nécessité de questionner la notion traditionnelle de «clitique», dans sa nature, dans son extension, dans son fonctionnement syntaxique et pragmatique. Cette étude sera conduite dans les langues romanes, tant au niveau synchronique que diachronique ou diatopique et ainsi que à travers l’acquisition du langage dans une approche multidimensionnelle.

En effet, comme on le sait, la définition et l’extension de ce qu’on appelle « clitique» varie selon les approches et les langues concernées, pouvant être restreint à certains pronoms ou englobant tout morphème lié prosodiquement à un hôte. A contrario, il est à noter qu’au terme «clitique», la Grande Grammaire du français préfère celui de «proforme personnelle faible» (Abeillé et Godard 2021: 1008 et suivantes). Dans cette opération nous revisiterons la définition même des «clitiques» en étudiant ses propriétés morphophonologiques,  morphosyntaxiques et pragmatiques afin de réfléchir aux limites de ce concept:

  • À partir de quand peut-on parler de clitique? Les recherches en acquisition du langage (avec le processus d’acquisition de ces proformes), ainsi que les recherches en diachronie (notamment en observant le processus de cliticisation des pronoms sujets en français, par exemple) peuvent nous permettre de mieux comprendre ce concept;
  • Jusqu’à quand peut-on parler de clitique?  D’une part, se pose la question du continuum entre clitique > affixe > forme zéro sur le plan morphosyntaxique et pragmatique, observable dans la comparaison entre langues et/ou sur le plan diachronique et qui donne lieu à des trajectoires acquisitionnelles contrastées. A l’opposé, se pose la question de la perte de valeur référentielle de certaines formes: par exemple, peut-on encore parler de «clitique» dans les cas de duplications pronominales en castillan contemporain (notamment avec discordance entre le clitique et son antécédent: «Le dije a mis padres»).

Pour cela, cette question sera examinée à travers les axes suivants:

  • Comparaison et description des variétés diatopiques, diastratiques et diaphasiques des clitiques dans les langues romanes;
  • Analyses contrastives des clitiques dans deux ou plusieurs systèmes linguistiques;
  • Analyses contrastives des clitiques en diachronie dans un ou plusieurs systèmes linguistiques: syntaxe et processus de cliticisation et de grammaticalisation, point de vue grapho-phonique en diachronie;
  • Stabilisation des convergences émanant du contact des langues (langues mixtes, créoles, interlangues);
  • Étude de l’acquisition des clitiques chez les enfants et phénomènes proto-morphologiques.


Livrables: Les travaux du groupe viseront un projet de publication collective permettant de confronter des données issues de diverses langues romanes et des approches théoriques.

Équipe

  • Clesthia:Carmen BALLESTERO DE CELIS, Eric BEAUMATIN, Élodie BLESTEL, Franck FLORICIC, Olivier IGLESIAS, Larissa MARANHÃO CASTRO, Anne SALAZAR-ORVIG, Andrea VALENTINI
  • Membres externes: Marc OLIVIER-LOISEAU (Oxford University), Anna PARADÍS (Oxford University), María SÁNCHEZ PARAÍSO (Johns Hopkins University).

 

Antécédents à CLESTHIA

  • Journée d’Études: «Les clitiques à l’épreuve de la variation panromane», 9 décembre 2022. Université Sorbonne Nouvelle.

mise à jour le 13 septembre 2024


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