Clesthia >> CLESTHIA >> Projets et valorisation
Recherche
Responsables: Andrea Valentini (Clesthia EA 7345, Université Sorbonne Nouvelle) et Gabriella Parussa (STIH EA 4509, Sorbonne Université, membre associée Clesthia EA 7345)
Faisant suite à une opération de recherche du précédent quinquennal et à une journée d’étude qui réunissait des philologues et des spécialistes de génétique textuelle ("L’édition de textes: regards croisés sur les théories et les pratiques", 21 mai 2016), deux membres de l’équipe qui s’intéressent aux questions d’ecdotique ont décidé de poursuivre les recherches dans ce domaine en faisant intervenir d’autres membres de Clesthia, mais aussi des chercheurs extérieurs. Dans la continuité des réflexions menées au sein des conférences et séminaires organisés par l’équipe autour de la notion de variance (Jean-Michel Adam, Stefania Maffei-Boillat, Rudolph Mahrer), il a été décidé de prendre comme objet d’étude la "variante auctoriale", afin de faire converger les théories et les méthodes de la philologie traditionnelle et de la génétique textuelle.
Il est vrai que la critique génétique en France est née et s’est affirmée contre la philologie traditionnelle (Segre 2010), mais ce projet voudrait démontrer que continuer d’opposer les deux méthodes revient à une simplification infructueuse. Les philologues, confrontés à des traditions textuelles complexes, ont commencé à se poser, à partir au moins des années 1980, des questions au sujet de l’interprétation de cette variance particulière aux manuscrits médiévaux qui ne permet pas de distinguer les auteurs des copistes remanieurs (Cerquiglini 1989; Nichols 1990). La notion de "variante d’auteur", d’ailleurs, est exploitée depuis longtemps y compris par les philologues les plus orthodoxes (Pasquali 1952) et, dès le début du 20e siècle, elle avait déjà fait naître le doute chez Joseph Bédier quant à l’efficacité de la méthode lachmanienne pour des configurations textuelles particulières.
Bien que des textes médiévaux et renaissants il ne reste presque aucun brouillon, à partir du Moyen Âge tardif plusieurs manuscrits produits sous le contrôle des auteurs ont pu être conservés. Il est donc possible, en se fondant sur ces témoins, d’étudier le processus de correction et d’innovation (morphosyntaxiques, lexicales, orthographiques, stylistiques) que certains auteurs ont fait subir à leurs textes. En ce sens, la philologie peut s’apparenter étroitement à cette branche de la génétique qu’on appelle critique génétique éditoriale ou textuelle (Adam 2009), ou encore à la philologie d’auteur (Stussi 2015: 147-249). Les textes de Christine de Pizan (ca 1365-1430), sur lesquels travaillent plusieurs membres de l’équipe, sont à cet effet un cas exemplaire, mais d’autres auteurs se prêtent à ce type d’analyse.
Le but du projet est donc de confronter les pratiques, le métalangage, les éditions des deux disciplines afin de trouver des solutions communes et d’établir un dialogue entre elles. Il s’agira aussi de réfléchir aux moyens techniques permettant de mettre en ligne les dossiers textuels ainsi que les transcriptions, afin de réaliser des éditions qui permettent de voir le travail d’écriture et de réécriture de la part des auteurs du corpus choisi.
Bibliographie
Équipe:
Membres titulaires Clesthia: Myriam Bergeron-Maguire, Andrea Valentini
Membres associées Clesthia: Claire Doquet (INSPE Bordeaux), Gabriella Parussa (Sorbonne Université)
Membres externes à l’équipe: Paola Cifarelli (Université de Turin), Maria Colombo Timelli (Université de Milan), Christian Del Vento (Université Sorbonne Nouvelle), Frédéric Duval (École nationale des Chartes), Barbara Ferrari (Université de Milan), Massimiliano Gaggero (Université de Milan), Ioana Galleron (Université Sorbonne Nouvelle), Anne Régent-Susini (Université Sorbonne Nouvelle), Anne Schoysman (Université de Sienne), Raymund Wilhelm (Université de Klagenfurt)
Séminaires
Journées d’études et colloques
Publication en lien avec le projet
mise à jour le 19 mars 2023