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Opération "Interrogatives et marqueurs discursifs"

Responsables: Myriam Bergeron-Maguire, Florence Lefeuvre et Evelyne Oppermann-Marsaux

Nous souhaitons centrer notre réflexion sur deux types d’unités dont l’emploi s’inscrit dans l’interaction verbale et qui relèvent de ce fait de la langue orale et/ou de l’oral représenté: les propositions interrogatives directes et les marqueurs discursifs. Ces deux formes et structures seront examinées dans différents corpus à partir de questionnements distincts mais qui pourront se recouper.

 

— Grammaire et régionalité

Cette opération a pour objectif d’étudier quelques faits de langues propres aux espaces québécois, congolais et tunisien. Elle permettra d’enrichir notre connaissance des particularismes grammaticaux de ces aires géographiques, du point de vue de leur distribution contextuelle, géographique et de leur profondeur historique. Seront ainsi étudiés:

1)     les interrogatives directes dans leur diversité à partir du Corpus de Français Parlé au Québec (avec Gaétane Dostie).

2)     les marqueurs discursifs, marquant l’inversion du sujet clitique (vois-tu, sais-tu) pour le français au Québec, de totalité (et tout au Congo, à partir du corpus de Français parlé au Congo), ou épistémiques (la vérité dans un corpus de français parlé en Tunisie).

Par exemple, pour les interrogatives en français québécois, nous vérifierons l’hypothèse selon laquelle les faits de langue examinés proviennent de structures observées dans un état plus ancien de la langue du français hexagonal. Nous chercherons leur présence en français hexagonal dans des corpus de peu lettrés (corpus ANR Macintosh, Corpus 14) ainsi que dans le CoDiF ou autres textes d’oral représenté retraçant le français populaire (cf. Favart 2010 et Favart et Petitjean 2012)

Deux doctorants sont investis dans cette opération.

Livrable: 1 numéro de revue (Langue française)

 

— Grammaire et oral représenté  

Nous poursuivrons notre réflexion sur les structures spécifiques de l’oral représenté en ciblant des corpus du XVIIIe siècle au XXe siècle, notamment le CoDiF. Nous creuserons l’hypothèse selon laquelle les structures étudiées sont issues de l’oral et/ou d’un français informel, en nous appuyant sur la comparaison de leurs emplois (cf. Lefeuvre & Parussa (eds) 2020):

- avec les emplois de corpus oraux d’aujourd’hui 

- avec des corpus plus anciens, notamment en ce qui concerne le français informel de peu lettrés (corpus 14 ou corpus issu du projet Macintosh de Myriam Bergeron Maguire) des siècles considérés.

Plusieurs formes et structures seront examinées (parfois en lien avec la thématique précédente):

  • les marqueurs discursifs ah çà, oh ça, vois-tu, sais-tu
  • les Interrogatives totales, notamment celles en -ti ou à inversion du sujet clitique (une classe de verbes est-elle particulièrement employée (être, avoir, les modaux ou auxiliaires?), en relation avec d’autres structures à inversion du sujet clitique
  • les interrogatives totales témoignant de l’ordre des mots S –V de la proposition déclarative.

Nous centrerons nos recherches sur une diachronie encore peu décrite (XVIIIe – XXe s.), en nous intéressant plus particulièrement à la spécificité de l’oral représenté.

Pour appuyer ces recherches, le corpus CoDiF (resp. F. Lefeuvre et G. Parussa) sera augmenté, avec une mise en ligne sur la plateforme sur Ortolang via Huma-Num. Des liens avec le Crisco (Caen) se sont noués afin de mutualiser les données et d’accompagner l’unité dans cette démarche de mise en ligne. Le corpus est en cours de balisage afin de pouvoir opérer des recherches.

 

Livrables: 1 numéro de revue (Travaux de linguistique)

1 extension du corpus CoDiF avec une mise en ligne sur la plateforme sur Ortolang via Huma-Num


mise à jour le 14 septembre 2023


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