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Médaillons (poèmes-portraits)

Écrire avec les livres - 2017


Charles Baudelaire

Bérangère Langer

 

            Un refus de l’autorité

Né sous le bélier, jeune ton père a trépassé

De ton beau-père tu te défileras et tu défieras

Tu as pris ton baluchon tu quittes Louis le grand pour une vie de débauché

Le quartier latin devient ton nouvel habitat.

 

            Un dandy


Ton sang et l’autre ne t’appréciaient guère

C’est pour cette vie de galère que tu es parti en galère

Mais tu ne cesseras pas le combat, on t’arrache a ta terre

Tu t’envoles sur l’albatros dans l’air

Tu vivras ta vie sans compter

Ton amour de Duval te fera placer

Sous tutelle judiciaire

Ton mal tu l’expieras dans les fleurs.

 

            Ses débuts littéraires

 

Alan Edgar Poe, une même passion, une même obsession

Le sado maso

Blague à part, votre déchainement pour le mal dans l’art

Tu enchaineras les passantes, les corps et le lard.

 

            Une œuvre controversée, son talent ignoré

 

Outrage, O outrage de la morale, des bonnes mœurs, des bonnes gens

Un titre on ne peut plus princier

L’extase du corps que l’on achète te tuera par la syphilis

Doublée de tes problèmes d’argent

De toute ta belle et misérable vie parsemée de paradis artificiels, tu as sombré peu à peu dans l’éternité.
 


Allen Ginsberg

Bérangère Langer

 

Né pour être béni, né d’un poète du New Jersey et d’une militante coco juive.

Jeune, tu t’es imprégné du sang, de la chair et de l’esprit tordu de ta mère, tu visais déjà le New York Times

Défendant le droit du travail, le droit des ouvriers et pour tous les combattants de la seconde guerre mondiale

Imprégné dès l’adolescence de Walt Whitman, quelle coïncidence que tu sois tombé dans la drogue et que tu t’écris « Ecstasy Is Holly »

Au lycée, tu as continué à débattre, l’injustice t’intoxiquait

Le cambriolage ne t’as pas vraiment aidé, faut pas voler Allen non ! Faut pas braquer Allen non !

Plaidé fou pour s’en sortir, quelle ironie pour un tel génie. Enfermé sept mois dans un hôpital psy

Tu as aussi pris ça de ta mère, paranoïaque, ton écriture psychédélique en a laissé la trace

L’année de l’université, c’est le coup de grâce tu rencontres tes moitiés : Kerouac, Burroughs, Holmes et Cassidi, tous ces génies un peu barrés

Avec eux tu crées la nouvelle vision, c’est la new génération

Dans cette vision tu rencontres ton amour Corso à New York in the Pony Stable Bar. Il sortait de prison et toi tu te battais pour ceux qui osait sortir du placard.

C’est le début de la Beat Génération. Tu te livres à des activités plus ou moins sordides ; Les traits de coke, l’écriture sous LSD et tellement de drogues que j’en passe

Est-ce que le bouddhisme t’est apparu dans ces moments d’érudition ?

Tu rejoins le peace and love mouvement

Tu t’es enfui en Inde, au Mexique, en Tchécoslovaquie pour défendre ceux qui en avait besoin. Voyageur des voyages, citer des lieux dans le manifeste du rythme c’était ton dada.

Récompensé pour ton travail acharné, pour tes idéaux si beaux. Allen Ginsberg, you are Holly.
 


La chanteuse aux boucles cerises

Piera Fauriant

 

Elle est assise sur la scène,

Avec ses boucles d'oreilles cerises,

Ses paroles obscènes

Et sa belle chemise.

 

Derrière son air enfantin,

Se cache une insoumise

Et dans ses paroles pour gamin

On entend une vraie crise.

 

Elle chante pour les femmes,

Pour les enfants,

Elle veut toucher les âmes

Et changer le règlement.

 

Elle dit des gros mots,

Et parle de choses qui fâchent.

Elle s'adresse aux pas beaux

Et n'a pas peur d'être trash. 

 

À Giedré, 

À ma chanteuse préférée,

À celle qui, dans mon adolescence, m'a guidée,

À celle qui m'a donné envie de chanter. 
 


Portrait d’un poète : Michel Houellebecq

Benjamin Duburcq

La venue de la Venus de nuit
La chambre est vidée
L’amour est hésitant
Sur les traces d’une ancienne espérance 

Le long du fil de l’oubli

Il retrouve un épi de blé
Les marches des ponts de Venise
Tous les pavés
Et celle qui s’appel Lise
Ses yeux de cristal
Ses mains de métal
Il n’a plus le droit aux larmes
Près d’un réfrigérateur
Il boit une Badoit
Et fume une gauloise sans filtre
Tout recourbé sur une spleen
De métro, d’abstinence involontaire, de doux nuages, D’une maison aux volets bleus.
Le réveil sonnera tôt
Cérémonie du soleil levant
L’anneau de désirs
Sur la passion et la chaleur oublié
Il est le roi de la bohème moderne
D’un univers lyrique et pathétique.
 


P. de Grand Corps Malade

Astrid Génermont

 

Il s'appelle Fabien Marsault, il mesure 1m96

Et il est passionné de sport,

Jusqu'à ce qu'il plonge bêtement

Dans une piscine

Où le niveau de l'eau est trop bas.

Il devient handicapé

Et depuis il est Grand Corps Malade.

 

On l'appelle Grand Corps Malade,

Lui, le porte-parole du 21e siècle

Dont les chansons bercent le quotidien

De milliers de personnes

Et de moi la première...

 

Roméo kiffe Juliette, Rachid Taxi

Des paroles qui collent à la peau.

C'est un grand observateur,

Un chercheur de phrases,

Un funambule !

 

Tout droit venu de la banlieue,

Il traque la moindre rime.

Il slame, il fait bouger les choses

Et c'est bien le rôle de l'art !

Il respire, il inspire, il transpire,

Il transmet.

 

Il a de l'encre plein la bouche

Pour écrire à l'oral.

Le monde change

Et ce n'est pas toujours très rose

Mais on ne peut que se réjouir

Tant que les gens font l'amour.

On l'appelle Grand Corps Malade.
 


Jean-Michel Maulpoix

par Gilgamesh

  

Dans la paume du rêveur, la parole est fragile.

Un dimanche après-midi dans la tête, ne cherchez plus mon cœur :

Mais le Soleil Levant, l’hirondelle rouge,

Et qui sait, une histoire de bleu…

 

Dans l’interstice du journal d’un enfant sage

Des papiers froissés dans l’impatience.

On y découvre le voyageur à son retour,

Des pas sur la neige.

Passager clandestin

 

La parole est fragile

Et la plume de l’écrivain, imaginaire.

Mi-froid, mi-chaud

En rit-on ?
 


Poème sur Baudelaire

Christelle Akoh

 

En mille huit cent vingt et un vint Baudelaire

À Paris il connut le déclic poétique

Le remariage de sa mère avec Aupick

Car à six ans, il devint orphelin de père

 

À Louis le Grand il se destinait à l'étude

Mais les autorités dictèrent son renvoi

Une vie de bohème l'attendait, l'émoi

Au loin fit naître un sentiment de plénitude

 

De retour il écrit, publie dans des revues

Mais il ne connaît pas le succès attendu

Les Fleurs du Mal marquent son parcours de poète

 

Tradition et modernité sont célébrées

Il part en Belgique pour échapper à ses dettes

À Paris meurt et passe à la postérité
 


Nicolas Carton


Rappelez-vous le poète que nous vîmes, mon âme,
Ce beau matin d'avril si doux :
Au détour d'un sentier naître infâme
Sur un lit brodé de bijoux,

Les jambes en l'air, avec une femme lubrique,
Brûlante et lapant les flacons,
S'ouvrait d'une façon nonchalante et cynique
Son ventre plein d'inspirations.

Le soleil rayonnait sur les peintures,
Comme afin de le cuire à point,
Et pour rendre catapulte cette grande Nature
De tout l'ensemble empreint ;

Et le ciel regardait la tignasse superbe
Comme une âme s'épanouir.
Le parfum était si fort, que sur l'herbe
Vous crûtes vous évanouir.

Les mouches bourdonnaient sur ce centre putride,
D'où sortaient des vers bataillons,
Des larmes qui coulaient comme un épais liquide
Le long de ces vivants millions.

Tout cela descendait, montait comme une dague
Où s'élançait postillonnant
Le procureur et son corps, enflé d'un souffle dit vague,
Qui bêlait tout en argumentant.

Et ce monde rendait une étrange musique,
Comme l'eau stagnante et le vent,
Où la main qu'un créateur d'un mouvement mythique
Agite et tourne dans son sang.

Les anciens s’effacent et ne sont plus qu'un rêve,
Modernité lente à venir
Sur le spleen tu t'insères, et l'artiste t'achève
Seulement par nos souvenirs.

Derrière les années une chute inquiète
Te regardait d'un oeil fixé,
Epiant le moment de reprendre au squelette
Le morceau qu'elle allait toucher.

- Et pourtant vous êtes dissemblable à cette ordure,
A cette sublime infection,
Etoile à tous yeux, soleil littérature,
Toi faux ange, lui faux démon !

Oui ! tels vous errez, dans l'arène si grasse,
Après les derniers égarements,
Et vous irez, sous l'air des onctions et des grâces,
Moisir parmi les ossements.

Alors, ô majesté ! dites à la vermine
Qui vous mangera de baisers,
Que j'ai gardé la forme et l'essence divine
De ce poète décomposé !
 


Arthur rimant au milieu des ombres fantastiques

Louise Papelard

 

La sibylline invitation au voyage,   -

La bouche d'or des "lyres",    -

En une onirique alchimie du mot inconnu,    -

Façonnent le dessin bohème d'or rimbaldien.

Iconoclaste subjuguant en son horizon surréaliste,   -

Créé une libre effusion poétique d'un futur liberticide,   -

En cette culture de choix légendaire rimbaldienne,  -

Touchent de la pointe du doigt ici nos ombres fantastiques.

Illuminations offre des Sensations infinies,   -

 

Dont l'unique nature de romance voyante a su succomber à la fraîcheur de nos soirs bleus d'été

Le poème en ascendance à ton enchanteresse révolte -

A l'ivresse poétique de la plume d'une sœur.
 


Ressemblance et Rêve

Louise Papelard

 

         Sa beauté convulsive au tableau d'une exhortation rêveuse ,   -

         Les portes du merveilleux de sa terre orange bleue,   -

         Me donnent à fermer les yeux.

         Mon Eluard aux Mains Libres hétéroclites,   -

         Fille noire et femme exceptionnelle inhabitée,   -

         Je suis une mère et Le Don surréaliste.

         1912 et nos Montagnes suisses,

         Toi mon fils Eugène Emile Paul Grindel donnait à sentir ton Eluard ou une nouvelle identité.

         Symbolisme ou saisir l'instant présent,   -

         Inspiration classique ou aspiration créative de ton énigmatique modèle Gala.

         Notre tremplin en regard à ton originalité poétique,

         Les bris de glace de ce fil et de son aiguille,

         Dont l'absence de liberté est ta nécessité de parler et non le désir d'être entendu.


Silence ou Lumière ?

Louise Papelard

 

Fraîcheur et sillon de Lumière,

Ressentent le Fil de l'eau et nos souvenirs.

Père de l'épiphanie d'un silence à l'ascension de génie -

Tu découvres le nouveau Temps -

Et l'ivresse d'une parole empreinte du Réel.

Lysiane Rakotoson, Nature, Désobéissance -

Donnent en dessein un jaillissement à la couleur bleue et rose.

Fruit doux de mon sceau de lumière -

Partagerons-nous à l'infini un tel saut réel d'un temps qui échappe au temps ?

Et tout le reste est littérature.
 


Poétique Calligramme

Louise Papelard

 

Le Créateur d'un tout autre journalisme anarchiste,

Je découvre le pseudonyme nouveau de la poésie Italienne.

Je suis le frère d'un Apollinaire lecteur des Méditations esthétiques -

Picasso et les lecteurs rêveurs voyageaient pour tes premiers ouvrages.
 


Poète assassiné

Louise Papelard

                                                                                                                                                                                                                                         

La Paix ou la Guerre, qu'aurais-tu clamé en premier si le mot t'en semblait juste et surtout témoignage de poésie ?

S'il se voguait une littéralité en dessin poétique actuelle et féminine, il t'en plairait.

Rome était le berceau d'une écriture rêveuse , dessinée, blessée, une Grande Ecriture -

Je ne me sentais plus moi-même à la vue comme à l'écoute ou au toucher de ses vers inconnus. 

le Père Lachaise

Poésie du Jet d'eau ou Une Colombe poignardée.
 



mise à jour le 25 juillet 2017


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