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du 28 juin 2018 au 29 juin 2018
Nathalie Kremer
Jean-Paul Sermain
François Rosset
Marc Escola
La comédie demande un dénouement des intrigues, la nouvelle une « chute » qui surprend et donne pourtant le sens de l’histoire ; l’essai une conclusion ; le roman adopte chacun de ces modèles et même les combine; il peut en outre les déplacer et en faire des fins intermédiaires.
Pour deux raisons principales. La première tient au mode de composition des intrigues romanesques : la longueur et la multiplicité des intrigues créent plusieurs foyers et autant de perspectives ; sur ce long parcours, le terme est oublié, en particulier dans une publication sur plusieurs années, par « parties séparées », ou du fait d’une composition par épisodes ou séquences qui requièrent autant de fins intermédiaires ; ou au contraire, le terme se trouve anticipé, avec des versions provisoires ou contradictoires, qui persistent en suggérant diverses lignes de fuite et d’interprétation, créant ainsi plusieurs romans emboîtés dans un seul livre. Il peut arriver aussi qu’un auteur développe son roman en plusieurs versions successives qui peuvent postuler des clôtures narratives différentes, ou encore qu’un roman soit republié plus tard dans un nouveau contexte où on lui fait subir des transformations dans l’intrigue qui peuvent faire de la fin postulée à l’origine une fin provisoire (ou le contraire)….
D’autre part, le roman tend à suivre et associer deux lignes complémentaires, l’une narrative qui concerne les intérêts des personnages et leurs conflits, et l’autre discursive où l’auteur tire lui-même une réflexion et un savoir plus ou moins problématiques. On peut alors parler pour le roman de conclusion : le terme permet de prendre en considération la visée discursive et le processus dramatique. Le roman se donne souvent la liberté d’en offrir plusieurs à divers moments de son déroulement.
En prenant pour objet les fictions narratives des XVIIe et XVIIIe siècles (romans mais aussi bien contes, fables, compositions hybrides…), et le cas échéant des narrations non fictionnelles (mémoires), on s’essaiera à examiner ce jeu des fins intermédiaires, interruptions, continuations et redéploiements, sous tous ses aspects : conclusion anticipée et écartée, suspendue, convenue, ironique, alternative, plurielle, en considérant leurs modes de figuration et les effets ainsi produits, dans la perception de l’histoire, des intrigues, des personnages, dans leur interprétation, dans l’articulation du projet didactique et des phénomènes narratifs, des incitations à l’émotion ou à la distance, des valeurs réflexives et poétiques.
JEUDI 28 JUIN 2018
lieu : Salle Bourjac en Sorbonne (17, rue de la Sorbonne, Ve)
13h15 – 14h : Accueil et café
14h – 14h15 : Mot d’ouverture par Jean-Paul Sermain
14h15 – 14h30 : Mot d’introduction par Nathalie Kremer
14h30 – 15h30 : Première séance. Composer avec Marivaux
Président de la séance : Marc Escola (Université de Lausanne)
14h30 : Audrey Mirlo (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3) :
L’accumulation des fins intermédiaires dans les Journaux de Marivaux
14h50 : Christelle Bahier Porte (Université Jean Monnet - Saint-Étienne) :
« La manière la plus délicate de composer des Aventures » : Les Effets surprenants de la sympathie de Marivaux
15h10 : Discussion
15h30 – 16h : Pause
16h – 17h : Deuxième séance. Compliquer la suite
Présidente de la séance : Catherine Ramond (Université Bordeaux Montaigne)
16h : Hans-Jürgen Lüsebrink (Universität des Saarlandes) :
Le Compère Mathieu de Henri-Joseph Dulaurens : intrigues et paradoxes d’un roman philosophique subversif
16h20 : François Rosset (Université de Lausanne) :
Au commencement était la fin : romans de rêves au temps des métafictions
16h40 : Discussion
17h – 18h : Troisième séance. Continuer avec Perrault
Présidente de la séance : Hélène Merlin Kajman (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
17h : Jean Mainil (Université de Gand) :
« Le Bel au Bois dormant », ou Des implications de fins intermédiaires, parfois à l’insu de l’auteur
17h20 : Pierre-Emmanuel Moog :
Les Mémoires de Perrault, éléments de réflexion sur la vie bonne
17h40 : Discussion
VENDREDI 29 JUIN 2018
lieu : Salle Athéna, Maison de la Recherche (3, rue des Irlandais, Ve)
9h – 10h30 : Quatrième séance. Ouvrir la fin
Président de la séance : Marc Hersant (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
9h : Lucia Omacini (Professeure retraitée de l’Università Ca’ Foscari – Venise) :
« Je m’arrête à ce dernier acte qui a précédé l’envahissement total de la France par les armées étrangères, et c’est là que je finis mes considérations historiques » (Mme de Staël)
9h20 : Jennifer Ruimi (Université de Lausanne) :
« La plume me tombe des mains » : la fin ouverte des Mémoires de Mlle Clairon et la réponse de Mlle Dumesnil
9h40 : Michèle Bokobza Kahan (Université de Tel-Aviv) :
L’inachèvement dans les romans d’émigration féminins
10h : Discussion
10h30 – 11h : Pause
11h – 12h : Cinquième séance. Mourir avec Rousseau
Présidente de la séance : Nathalie Kremer (Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3)
11h : Paul Pelckmans (Université d’Anvers) :
Les trois suicides de Saint-Preux
11h20 : Antonia Zagamé (Université de Poitiers) :
Clôture du roman et mort du héros : les lecteurs de Rousseau et la mort de Julie dans La Nouvelle Héloïse de Rousseau
11h40 : Discussion
12h – 14h : Déjeuner
14h – 15h30 : Dernière séance. Recommencer avec Prévost
Présidente de la séance : Antonia Zagamé (Université de Poitiers)
14h : Jean Sgard (Professeur émérite de l’Université de Grenoble - Les Alpes) :
Les épilogues de Prévost
14h20 : Aurelio Principato (Professeur émérite à l’Université de Rome) :
L’interruption des romans de Prévost et le tournant de son écriture romanesque au cours des années 1730
14h40 : Marc Escola (Université de Lausanne) :
Deux ou trois conseils pour amender Manon Lescaut
15h : Discussion ‘finale’
15h30 : Pot de l’amitié
mise à jour le 9 mai 2018