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Le sujet des Rencontres Jeunes Chercheurs 2019

Le thème de cette année, La variation en sciences du langage : approches, données et usages” donnera l’occasion de s’intéresser à différents aspects de l’élaboration des recherches en linguistique.

La variation touche à de nombreux domaines de la recherche en sciences du langage, que ce soit d’un point de vue théorique ou appliqué. Elle soulève de nombreuses interrogations :

  • Comment se positionner face à la pluralité des “variations” en sciences du langage ?
  • Quelles peuvent être les différentes interprétations des termes variation, variété et variante ?
  • La variation s’inscrit-elle nécessairement en référence à une norme ?
  • Comment les variantes méthodologiques ou théoriques peuvent-elles influencer l’analyse des résultats ?
  • Comment aborder la variation à l’intérieur de nos données et comment peut-on la traiter ?

 
Les problématiques de la perception de la variation, des représentations des variétés, de la standardisation et de la norme pourront être envisagés, problématiques qui ont par ailleurs été soulevées par Françoise Gadet (2007) ou encore par Sonia Branca et Nicole Ramognino (2007) dans un numéro spécial de Langage et Sociétéintitulé “Les normes pratiques”.

 

Tous ces questionnements peuvent être abordés dans différentes thématiques :

 

  • En phonétique expérimentale la variation est au cœur des débats. Comme l’a clairement formulé Meunier (2005), les phonéticiens se sont toujours accordés à dire que la parole est variable. En effet, que la prise de données soit réalisée en condition spontanée comme contrôlée en laboratoire la parole reste un objet d’étude instable à de nombreux niveaux : fréquence fondamentale, intensité, débit, contexte, prosodie, qualité de voix et expressivité, inter alia. Les possibles statuts de cette variabilité ont été discutés à plusieurs reprises, comme lors des “Journées d’Etudes sur la Parole” de 1984, qui étaient globalement concentrées sur la thématique de la variation et de l’invariance. La mise en lumière de la dualité “invariants et variation” pourrait également être le terrain d’une meilleure compréhension de la variation phonétique.
  • En diachronie, il s’agit bien souvent de rendre compte de l’évolution d’une langue dans le temps. Nous pouvons, entre autres, citer les travaux de Marchello-Nizia sur le français. Elle parvient dans son ouvrage Le français en diachronie : douze siècles d’évolution (1999) à traiter un large ensemble de processus linguistiques, passant de considérations morphosyntaxiques à des observations phonologiques. Les autres ordres de l’architecture dia (diatopie, diastratie et diaphasie – ou tout autre ordre qui pourrait être identifié, comme la diamésie), seront aussi envisagés.
  • En traitement automatique des langues, on cherche à rendre possible un traitement systématique de données souvent hétérogènes. Les variations présentes dans ces données peuvent par exemple concerner le domaine ou le registre des textes, ou encore provenir de réalisations graphiques, morphologiques, syntaxiques. Ces variations nécessitent de développer des solutions afin de les détecter et de les catégoriser. Des travaux actuels se penchent sur la recherche de prétraitements et d’outils pour l’annotation de corpus hétérogènes, comme ceux de Guibon et al. (2016). La normalisation est aussi étudiée pour limiter l’impact de la variation graphique et morphologique. D’autres cherchent à identifier les différentes variations présentes dans un corpus, comme dans une tâche de détection du dialecte.
  • En traductologie, si on part du principe que le traducteur est avant tout lecteur, son interprétation d’un texte sera nécessairement subjective, ce qui justifie les variations qui se vérifient dans la traduction d’un même contenu.
  • En ce qui concerne l'enseignement-apprentissage des langues-cultures, ses acteurs sont couramment confrontés aux problématiques de la variation. Les prises de position par rapport à la pluralité linguistique et culturelle, le traitement des différents niveaux de langue, de registre, et finalement, le flottement entre des systèmes linguistiques en matière d’interlangue en sont quelques exemples.
  • En acquisition, le développement du langage varie d’un enfant à l’autre, dans les âges décrits et dans les stratégies communicatives mobilisées, comme Kail et Bassano l’ont montré dans leurs travaux. Bien qu’une norme soit établie, une multitude de pratiques sont cependant observables. De plus, ces variations se retrouvent aussi bien dans le développement typique que dans les cas pathologiques. Dans l’acquisition du langage, il peut être difficile de distinguer une variation d’un trouble langagier. Tel est le but de Claude Chevrie-Muller et Juan Narbona, à savoir d'offrir un vaste panorama de l'acquisition et du développement du langage et de le mettre en relation avec sa contrepartie pathologique pour éclaircir les différences, très souvent subtiles, entre ces deux dimensions du langage.

Tous ces questionnements seront au cœur des communications et des discussions de cette 22èmeédition des Rencontres Jeunes Chercheurs. Les thématiques abordées ci-dessus ne sont que des illustrations de possibles communications. Nous vous appelons à envoyer des propositions sur tous les domaines et sous-domaines des sciences du langage.
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mise à jour le 23 octobre 2018


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Colloque :
  • 3 & 4 juin 2020

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