Colloque international

Organisateur(s) : PPF-CIEH, Traian SANDU

Contact(s) : 01 45 87 41 82, traian.sandu@univ-paris3.fr

L'apport théorique et méthodologique des tenants du new consensus dans l'étude des fascismes est fondamental et justifie sa double ambition d'avoir produit un discours novateur et convaincant sur la nature et les dynamiques du fascisme, et universellement applicable à chacune des formes de cette idéologie. Ce colloque n'a pour autre but que de déplacer le point d'application italien et allemand des études du new consensus vers l'espace centre-oriental du continent, qui a produit au moins deux mouvements fascistes importants - en Hongrie et en Roumanie. Ce faisant, les analyses du new consensus s'enrichiront tout en se nuançant, puisque le ton un peu fataliste adopté envers une idéologie présentée comme imparable dans l'état des sociétés choquées par la Grande Guerre et par la Grande Crise, se confronte à des mises en échec du fascisme par les conservatismes autoritaires, à de résistibles ascensions dans le contexte de sociétés encore retardées d'Europe centre-orientale.
Il existe en réalité une ambiguïté lorsqu'on évoque la religion dans le cas des fascismes centre-européens. Religion politique et religion en politique se télescopent et brouillent apparemment les cartes. Ayant surgi dans des sociétés agraires et traditionnelles, la religion fait partie intégrante de la synthèse fasciste régionale davantage que chez ses congénères athée et païen. Le déplacement du sentiment religieux vers les leaders fascistes s'effectue donc à la fois plus aisément en pratique, en tant que nouveau Messie, mais aussi plus difficilement dans la distinction, en tant qu'interprétation des registres du transfert de sainteté. Le caractère révolutionnaire des fascismes centre-européens pose moins problème et ressort de leur affrontement radical, bien qu'ambigu, avec le pouvoir établi.