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du 28 novembre 2019 au 30 novembre 2019
Organisation : Françoise Lavocat, EA 172 - Centre d'Études et de Recherches Comparatistes (CERC)
Présentation
I. « Fiction » : différents mots, différents sens ?
II. La fiction en tant que production de l’imaginaire n’a pas toujours été appelée « fiction », et ce n’est pas sous ce nom qu’elle est désignée dans de nombreux pays du monde.
Quels sont les mots qui désignent la fiction dans d’autres époques et dans des cultures différentes ? Quelle histoire, quelles conceptions recouvrent ces choix linguistiques ? Doit-on considérer qu’il y a différentes conceptions de la fiction, correspondant à des mots particuliers et des pratiques spécifiques, ou s’agit-il d’une compétence universelle, au-delà de la variété linguistique ?
III. La fiction change-t-elle le monde ?
Le Barbier de Séville a-t-il précipité la Révolution française ? Werther et René ont-ils déclenché une épidémie de suicides ? La Case de l’oncle Tom a-t-il mis fin à l’esclavage ? The Matrix a-t-il favorisé un retour planétaire du religieux, dans une perspective New Age ? Les jeux vidéo ont-ils produit une génération plus violente que la précédente ?
De telles assomptions dont l’histoire littéraire et culturelle abondent, ne tiennent évidemment aucun compte de la « feintise ludique partagée », pierre de touche de la définition de la fiction, surtout à partir des années 1990. Une telle définition, dans une démarche de réhabilitation de la fiction, était propre à désamorcer la hantise de l’emprise des simulacres, héritée de la longue tradition du platonisme et fondamentalement hostile aux fictions (Schaeffer, 1999). Trente ans plus tard, l’apport de la psychologie, des sciences cognitives et des théories évolutionnistes a contribué à populariser des thèses qui mettent en évidence, et peut-être exagèrent les effets, généralement considérés comme bénéfiques, des fictions sur les hommes et les sociétés. Si les religions et les régimes autoritaires se sont presque toujours méfiés des fictions, les créditant par conséquent du pouvoir de modeler les esprits, les théories concernant les artefacts culturels sont en fait divisées. Un des objectifs de ce colloque pourrait être de cartographier ces mouvements de balancier, concernant les effets que l’on prête, au non, à la fiction sur le monde, positifs ou négatifs, en tenant compte des époques, des genres, des disciplines. On favorisera une dimension comparatiste, éventuellement intermédiale. Les cas d’étude extra-européens sont bienvenus. La dimension collective des effets de la fiction est privilégiée. Le colloque vise aussi la confrontation de pratiques disciplinaires différentes.
mise à jour le 26 novembre 2019