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International, Recherche
du 13 septembre 2024 au 14 septembre 2024
Se tient aussi à Montréal, du 21 au 23 novembre 2024
Le colloque international 2024-2025 du Partenariat Des nouveaux usages des collections dans les musées d’art est organisé en collaboration avec le Musée des beaux-arts de Montréal, la Chaire de recherche UQAM en études et pratiques curatoriales, le Laboratoire Arts des images et art contemporain (AIAC – UR 4010) de l’Université Paris 8 et le Laboratoire international de recherches en arts (LIRA – UR 7343) de l’Université Sorbonne Nouvelle.
Faut-il repenser le statut de propriété des objets et des œuvres d’art ? Selon quels termes ? Si la collection se présente comme une ressource précieuse et une accumulation de « trésors », peut-on se départir du concept de « chef-d’œuvre » et d’une vision canonique de l’histoire et choisir d’exposer les objets les moins lisibles, voire les plus sensibles ou les plus risqués ? Comment les montrer ? Faut-il renoncer à puiser dans les vestiges d’un patrimoine en situation d’anachronisme vis-à-vis les enjeux actuels des musées, des sociétés et des cultures ?
Ces questions obligent à revoir les fondements du musée et l’héritage de ses collections. À l’usage qui voudrait que les musées soient constitués de collections patiemment acquises et proposées au public dans des bâtiments spécialement conçus à cet effet, s’est substituée une nouvelle configuration où tant la forme du musée que l’idée de collection sont mises en doute. Les collections ont pourtant longtemps été vues comme la raison d’être du musée, comme une richesse, une sorte de trésor sacré, voire un « actif » susceptible de générer des bénéfices. Mais l’aspiration des collections à l’exhaustivité achoppe aujourd’hui sur leur prétention à l’universalité : d’une part, l’étude des collections soulève des points aveugles et des replis de la mémoire à l’endroit des mouvements d’œuvres et de la genèse de toute collection et, d’autre part, les stratégies d’acquisition visent souvent à combler les manques, à compléter des séries et parfois à réparer les erreurs, à compenser (ou à panser) les oublis. Peut-on rendre compte de l’histoire des musées, avec ses oublis et ses pertes, tout en répondant aux exigences de transparence et de restitution ? Comment concilier ce rapport aux strates archéologiques, considérées comme de potentiels trésors, avec la nécessité de relire, de manière radicalement différente, les liens que les musées d’art souhaitent bâtir avec les publics, les communautés, les groupes citoyens ? Comment partager tous ces blocs immergés de l’histoire, comment raconter les oblitérations que contient toute collection et quels comptes doit-on rendre, redistribuer, restituer ? En considérant que toute collection est lacunaire, fragmentaire, amnésique, pouvons-nous transformer ces fantômes en puissants leviers pour repenser le rôle des musées ? Le fardeau de l’amnésie ne pourrait-il pas offrir de nouvelles opportunités ?
L’intitulé et la formulation du colloque prennent volontairement une forme interrogative afin, d’une part, de rompre avec l’autorité des discours muséal et académique et, d’autre part, d’ouvrir un espace de dialogue et d’échange.
Le colloque se déroule en deux phases : la première a lieu le 14 septembre à Paris et la seconde du 21 au 23 novembre à Montréal.
mise à jour le 17 septembre 2024