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Vie étudiante, Culture
le 2 décembre 2020
Pour sa 25e édition, le Prix de la Nouvelle connaît une participation record : plus de 365 étudiantes et étudiants ont soumis une nouvelle sur le thème "BULLE" !
« Le mot choisi pour cette année, BULLE, pouvait paraître bien léger, peu en accord avec l‘actualité… Il s’est révélé inspirant, ouvert. Si l’action privilégie le monde contemporain et parfois le passé, certains textes se situent dans un avenir plus ou moins lointain, 2025, 2050 ou l’indéfini. Quant à la tonalité dominante, elle oscille entre gravité, humour, mélancolie, dérision ou, au contraire, atonie. Exception faite de la bulle papale, la présélection offre toutes sortes de traitement. Elle porte trace du confinement, quand la bulle se fait analogie du masque ou image d’enfermement. La violence sociale ou sociétale apparaît avec le désir de révolte, l’écologie, la maltraitance familiale, ou la contrainte molle d’une société anesthésiante. Dans ce panorama figure à l’occasion un meurtre ou un suicide, mais, paradoxalement, il est peu de textes d’où l’espérance soit absente. Enfin, il est remarquable que la plupart des textes échappent à une influence mutilante. [...]
Par la construction ou les intentions, bien des nouvelles ont capté l’attention. Mais il reste que la nouvelle est un exercice de haut vol. « Il n’y a pas d’exemple de belle nouvelle qui ne soit techniquement réussie » affirmait un spécialiste du genre. Les trois textes primés comportent tous un foyer narratif, s’intègrent à une composition ferme, créent une ambiance singulière. Ils ont su provoquer et dépasser la majorité absolue. »
Marc Dambre
Fondateur du Prix de la Nouvelle et président du jury
Louis-Philippe Dalembert, prix 1995 : « Je suis flatté que les organisateurs aient pensé à moi pour les 25 ans du concours de la nouvelle de Paris 3. Vingt-cinq ans ! C'est le temps écoulé depuis que j'ai pris part à la première édition du concours. L'année suivante, à deux mois près, je publiais mon premier roman, et soutenais - ce qui est moins important au vu de mon parcours - ma thèse en littérature comparée. C'est en partie grâce à ce concours que je suis devenu écrivain de profession. Il a contribué à me confirmer dans la voie intuitivement choisie. »
Philippe Vilain, prix 1996 : « Je suis heureux que ce prix prenne cette dimension. Je suis de tout cœur avec vous tous, n'oubliant pas qu'avec ce prix, tout a commencé pour moi. »
Miguel Bonnefoy, prix 2009 : « Aucun prix, aussi important et prestigieux soit il, n’égale le premier. J’avais alors vingt-trois ans et, encore aujourd’hui, dix ans plus tard, je considère l’émotion de cette discrète reconnaissance comme une des plus violentes et des plus inspirantes qu’il m’a été donné de vivre. Dans ce texte maladroit, il y avait en germe, et dans d’autres qui sont venus à la même période, tout ce que je ferai plus tard, une sorte de concentré d’obsessions, qui attendait d’être développé. Peut-être que chaque écrivain conserve, dans ses débuts, un texte qui rassemble ce qu’il fera plus tard. C’est un message orphelin, une écriture secrète, que lui-même ne parvient pas à déchiffrer. Là se trouve ramassée la racine profonde de ses audaces à venir, de ses trébuchements et de ses outrances, comme une cristallisation grossière de son travail futur. Ce texte primitif, qui a tout d’une nature apocryphe, est sa mélasse première. Sans forme ni couleur, elle se compose d’un tas de boue mielleux, un brassage de mille lectures désordonnées, de nuits blanches et de tyrannies silencieuses, de rapprochements et de déviations. Ces fragments racontés ne sont peut-être qu’un même fragment. J’ai encore tout à écrire. Tout à faire. J’ai tant de choses à apprendre. Cependant, je veux voir dans ce prix un présage mystérieux : cette nouvelle s’appelle La Maison et le Voleur. Je me demande si la Maison n’était pas la Sorbonne et si le voleur, dans une jeunesse gauche, n’était pas moi-même. Merci de m’avoir donné le premier souffle. »
mise à jour le 8 janvier 2021