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L'œuvre à l'approche. Journée d'étude internationale sur l'attention esthétique

le 15 novembre 2008

Organisateur : EA 3979 LECEMO, EA 1484 CIM-APPLA & CO, EA 185 IRCAV

Contact : Nassim Aboudrar, Pierre Civil et Marie-Dominique Popelard,
pierre.civil@univ-paris3.fr, popelard@free.fr, bnaboudrar@wanadoo.fr


colloque l'oeuvre à l'approche
L'enseigne de Gersaint (Watteau) montre des amateurs le nez contre la peinture et la regardant par la médiation de lunettes et de faces-à-main. Ce " regard rapproché " a pu depuis être promu, par Daniel Arasse, en méthode d'approche des œuvres d'art.

Si la juste distance a longtemps qualifié l'attitude esthétique, le mot d'ordre aujourd'hui semble être au lointain, voire au global, à l'échelle du globe, là où se déterminent les grandes masses. Méthodologiquement, une approche pragmatique paraît convenir à un tel mot d'ordre en proposant un regard globalisant sur les objets.




Programme 

9h 30 : Accueil des participants

9h 45 : Bruno Nassim ABOUDRAR - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Lettre sur ceux qui voient à l'usage des aveugles 
Au centre de la composition de Jésus guérissant les aveugles, de Poussin, un témoin de la scène s'en approche, ainsi que font les myopes, au point de la toucher presque ; d'autres la considèrent de loin et comme distraitement. Mésusages de la vue ? A quelle - bonne - distance doit-on accommoder au miracle, au tableau ? Une dizaine d'année plus tard, Philippe de Champaigne semble répondre à Poussin.

10h 30 : Fréderic COUSINIE - Université de Provence

Inframince, proximité, infini : Le Christ mort de Philippe de Champaigne
Où il est question des plaies, du sang, d'une hyper-proximité exigée par l'œuvre et d'un au-delà de la toile (et de la vue) qui est, par traversée imaginaire de la surface, le coeur de la divinité et la « face » de Dieu.

11h 15 : Pause

11h 45 : Marie-Dominique POPELARD - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

Voir un tableau comme en miniature
S'il n'est pas sûr que la vision rapprochée convienne à toute œuvre, on peut assez facilement présumer qu'elle est pertinente pour Fra Angelico dont l'œuvre de miniaturiste garantit son souci du détail. À regarder de près l'Annonciation qui figure dans l'Armadio degli Argenti au Musée du couvent San Marco à Florence, se déclare une efficacité de la représentation que seul le grossissement des images autorise.

12h 30 : Déjeuner

14h 30 : Anthony WALL - Université de Calgary (Canada)

Ouvrages sans titre: le livre peint au XVIIIe siècle
Plusieurs portraitistes français du XVIIIe siècle montrent une personne en train de lire. Contrairement à leurs prédécesseurs italiens et hollandais, ces peintres ne montrent que rarement ce que la personne lit. On est tenté de regarder de plus près dans l'espoir de découvrir quelques indices : un doigt stratégiquement placé entre les pages racornies et une jaquette étalée devant nos yeux semblent nous y inviter. Mais rien n'est montré ouvertement : quelles leçons pouvons-nous tirer de ces ouvrages sans titre?

15h 15 : Peter BEXTE - Kunsthochschule für Medien [khm], Cologne (Allemagne)

Dans la position du peintre
Dans un dessin de Pieter Brueghel, on voit un peintre avec son pinceau. Derrière lui se presse un connaisseur. Ce dessin représente une scène à laquelle succéderont beaucoup d'autres. On trouvera d'autres connaisseurs, pornographes, historiens de l'art, etc.

16h : Pause

16h 30 : Marie-Pierre GAVIANO - Université de Franche-Comté

A la loupe, à l'approche? Paradoxes méréologiques
En partant entre autres de quelques gravures du xvie siècle, dont le format est si réduit et la densité si grande qu'elles exigent la loupe (ou l'agrandissement sur un écran) pour se prêter même à la plus simple « identification iconographique », on tentera d'explorer des méréologies apparemment paradoxales où le tout est une partie parmi d'autres ou bien où s'annule la vieille distinction entre parties subjectives et parties intégrantes.

17h 15 : Pierre CIVIL - Université Sorbonne Nouvelle - Paris 3

De quelques « vues » de Tolède dans la peinture religieuse du Greco
Le Greco a inscrit plusieurs de ses Immaculées Conceptions et de ses portraits de saints sur un fond lointain de paysage tolédan. Le principe a été interprété comme l'hommage appuyé rendu par l'artiste crétois à sa ville d'adoption. Pourtant, en « creusant » ainsi le regard du spectateur, ces « vues » de Tolède font plus qu'établir un lien symbolique entre le monde visible et la figure idéale. Elles déterminent dans la tension verticale du tableau le sens d'un dispositif de représentation qui aspire à abolir le réel dans l'image même du divin.

 


Type :
Colloque / Journée d'étude
Lieu(x) :
Maison de la recherche

mise à jour le 13 février 2009


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