Il s'agit d'étudier les représentations d'un monde (à la fois oriental et septentrional) ayant suscité différents types de discours, allant de la rêverie primitiviste à la description scientifique, aussi bien dans des œuvres de fiction que dans la presse, dans des essais ou dans des récits de voyage. Bien que déjà connu antérieurement la Sibérie est « inventée » à partir du début du XVIIIe siècle, c'est-à-dire qu'elle fait l'objet d'un véritable enjeu épistémologique dans les sciences humaines : comment penser l'extrême ? comment concilier l'imaginaire du « barbare » avec celui du « bon sauvage » ? comment cette terre de punition (on y envoie déjà les exilés) peut-elle en même temps être une sorte de terre promise (comme le désert, d'ailleurs) ? comment représenter à la fois l'immensité glaciale et l'extrême diversité des peuples vivant en Sibérie ?
Pour la première fois seront réunis autour de l'objet « Sibérie » (c'est-à-dire ses représentations, les stéréotypes qui les constituent, l'imaginaire et les discours qui les traversent, etc.), des spécialistes russes (dont certains viendront de Russie) et français, - littéraires, historiens et ethnologues, dans un souci de croiser les disciplines pour éclairer ce qui apparaît comme un champ de recherche encore largement inexploité.
Le colloque fait partie du festival de l'art contemporain russe, la Sibérie inconnue, organisé à Lyon du 13 au 21 novembre 2010 par la Fondation Mikhaïl Prokhorov dans le cadre de l'année France - Russie 2010.