Accueil >> Recherche >> Actualités >> Colloques - journées d'études
Recherche
du 12 octobre 2017 au 13 octobre 2017
Si l’on cherche à prendre la mesure des bouleversements qui affectent le paysage politique occidental du début du XXIe siècle, l’évolution des modes de présentation de soi chez les dirigeants politiques offre un terrain d’analyse prometteur. Certaines personnalités politiques occidentales cultivent un style radicalement nouveau, précisément pensé pour heurter certaines conventions et signifier ainsi une forme de nouveauté (N. Sarkozy, E. Macron, J.-L. Mélenchon). De façon plus poussée encore, des figures très médiatisées fondent leur popularité sur des comportements qui valent avant tout parce qu’ils prétendent rompre avec l’habitus politique commun (B. Grillo, P. Iglesias Turrión, D. Trump, et de manière plus incertaine ou plus ambivalente M. Le Pen). Dans les slogans comme dans les attitudes, c’est bien l’idée de rupture (avec le passé, avec les conventions, avec le « système ») que mettent en avant, comme un argument politique en actes, ces différents acteurs.
Ce colloque se propose de mettre en relation cette construction de la rupture comportementale comme argument politique et le concept aristotélicien et post-aristotélicien d’ethos tel qu’il est reçu dans la tradition rhétorique, la tradition linguistique, celle de l’analyse du discours (D. Maingueneau) et de la Critical Discourse Analysis (N. Fairclough, F.H. Van Eemeren), dans une perspective diachronique choisissant ses objets de l’Antiquité à nos jours. L’enjeu est à la fois de situer historiquement cette prétention à la rupture comportementale dans le temps long (les Cyniques du IVe siècle athénien offrant une sorte de matrice historique du phénomène), et d’en analyser les ressorts précis sur des cas d’étude sélectionnés.
mise à jour le 6 octobre 2017