La JIEB 2009 voudrait interroger les relations entre le savoir et le pouvoir, plus précisément entre trois figures « savantes » et le champ politique dans la Bolivie d'aujourd'hui. Le couple formé par Evo Morales et Alvaro Garcia Linera renvoie à la dichotomie à bien des égards structurante entre « la gente preparada » et les leaders issus du mouvement paysan indigène. Intellectuel(le)s de gauche, journalistes, expert(e)s ou personnel des ONG, ils (elles) ont en commun de posséder une formation universitaire dans un pays où l'accès à l'éducation supérieure reste un privilège et le taux d'analphabétisme connu pour être l'un des plus haut du continent. Le chercheur, la chercheuse, l'intellectuel(le) et l'expert(e) sont par ailleurs emblématiques d'une division théorique des tâches entre trois rôles distincts quant à leur relation au champ politique : le chercheur(se) se cantonne à produire du savoir dans son champ limité, l'intellectuel(le) s'engage, l'expert(e) conseille. Pourtant, ces distinctions se révèlent en partie illusoires et les passages de l'une à l'autre de ces fonctions sont courantes. Une telle approximation renvoie plus largement à la question du statut du savoir universitaire et du chercheur en sciences sociales dans un contexte politisé. En quoi le degré de politisation conditionne-t-il la production scientifique ? Et symétriquement, en quoi le savoir influe-t-il sur le pouvoir ?
Type :
Colloque / Journée d'étude
Lieu(x) :
Auditorium Maison de l'Amérique Latine, 217 bd Saint Germain, Paris 7e.