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Jean-Philippe Uzel, titulaire de la Chaire d'Etudes du Québec contemporain

le 25 février 2013

Diplômé de l’IEP Grenoble et en sciences de la communication, Jean-Philippe Uzel est installé au Québec depuis 1995. Il est titulaire de la Chaire d'études du Québec contemporain pour l'année universitaire 2012/2013.

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Jean-Philippe Uzel, pourriez-vous présenter ?

Je suis originaire de Grenoble où j’ai réalisé la plus grande partie de mon parcours universitaire. Celui-ci est atypique pour deux raisons. Tout d’abord parce que j’ai suivi en parallèle un double cursus, en science politique (diplôme de l’IEP Grenoble et doctorat) et en science de la communication (1er cycle, licence et maîtrise) ; ensuite parce que c’est par le biais de ces deux disciplines, et non par celui de l’histoire de l’art, que je me suis intéressé à la question de l’art moderne et contemporain. C’est ainsi que j’ai consacré ma thèse au soft power des grandes expositions d’art au XXe siècle. L’interdisciplinarité m’a toujours attiré et j’ai été impressionné lors de mon premier séjour au Québec en 1991-1992, réalisé dans le cadre d’un échange étudiant, de constater que le Département d’histoire de l’art de l’Université du Québec à Montréal était composé de sociologues de l’art, de sémioticiens, de muséologues, etc. C’est une des raisons qui m’a poussé à m’installer au Québec en 1995 où j’ai obtenu quelques années plus tard un poste de professeur dans ce même département de l’UQAM. C’est également pour cette raison que j’ai contacté l’année dernière le Département de Médiation culturelle de la Sorbonne Nouvelle pour m’accueillir à titre de titulaire de la Chaire d’études du Québec contemporain puisque on y retrouve également ce même genre d’interdisciplinarité.

Justement, pourriez-vous nous présenter le mode de recrutement de la Chaire d’études du Québec contemporain dont vous êtes titulaire cette année ?

La Chaire d’études du Québec contemporain à l’Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3, créée en 2007, accueille chaque année un professeur québécois en année sabbatique après appel à candidature. Les professeurs intéressés soumettent un dossier composé entre autres d’un projet pédagogique (le candidat retenu doit donner au moins une charge de cours par semestre dans un des départements de la Sorbonne Nouvelle) et d’un programme d’activités de la Chaire (conférences, colloques, publications, etc.). L’objectif de la Chaire est de mieux faire connaître aux étudiants et au public français un ou plusieurs aspects du Québec contemporain. Ajoutons enfin qu’il s’agit d’une « chaire miroir » qui a son équivalent québécois, la Chaire d’études de la France contemporaine de l’Université de Montréal qui accueille chaque année un professeur français.

Quel est le thème de la Chaire et les principales activités et qu'avez-vous proposé cette année ?

Le thème de la Chaire porte cette année sur l’art contemporain autochtone d’Amérique du Nord. Je trouvais important de montrer que la production artistique des Autochtones est aujourd’hui à mille lieux des idées toutes faites qu’on peut en avoir, idées qui semblent parfois ne pas avoir dépassé les représentations que le photographe Edward Curtis ou le cinéaste Robert Flaherty nous ont transmises au début du XXe siècle. La production visuelle des artistes amérindiens, métis et inuits (les trois groupes qui composent les « Autochtones » d’Amérique du Nord) est extrêmement dynamique et les plus grands musées d’art moderne et contemporain leur ouvrent leurs portes. Ces artistes qui utilisent la vidéo, l’installation, la performance sont aujourd’hui reconnus avant tout pour la qualité de leur production et non plus seulement pour le fait qu’elle est estampillée du label « autochtone » comme c’était encore le cas il y a quelques années. J’ai donc voulu montrer cette nouvelle réalité de la création autochtone à travers le séminaire que je donne au 1er et au 2ème semestre dans le Master 2 Recherche « Histoire, esthétique et sociologie de médiation culturelle » et des activités que j’organise dans le cadre de la Chaire, par exemple le colloque international intitulé Art contemporain et identités autochtones qui aura lieu les 29 et 30 mai 2013 à l’Institut national d’histoire de l’art (INHA). L’art et les œuvres seront au cœur de ces deux journées puisque des artistes, des commissaires et des critiques d’art autochtones du Québec seront présents pour nous parler de leur travail. Une soirée d’art vidéo consacrée à des productions autochtones sera également organisée le 29 mai dans l’auditorium de l’INHA.

A ce jour, quel bénéfice retirez-vous de cette expérience ?

Je dois reconnaître que le fait d’être titulaire de la Chaire d’études du Québec contemporain est une expérience très stimulante entre autres parce que les études québécoises sont en plein essor à la Sorbonne Nouvelle depuis la création du Centre d’études québécoises en 2011 et l’arrivée de la Bibliothèque Gaston-Miron à la fin de l’année 2012 (qui était jusqu’alors hébergée par la Délégation générale du Québec à Paris). Il existe en effet une véritable synergie entre ces trois pôles - la Chaire, le Centre et la Bibliothèque – qui fait en sorte que la Sorbonne Nouvelle est en train de devenir le pôle universitaire de référence des études québécoises en Europe.

 

Type :
Portrait
Contact :
Sous-Direction de la Communication

mise à jour le 10 mai 2013


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