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Jean Giono, le corps et ses habillages

du 3 juin 2009 au 4 juin 2009

Colloque international

Organisateur(s) : UMR 7171 - Ecritures de la modernité (Michel Collot), Alain Romestaing, Mireille Sacotte

Contact(s) : Alain Romestaing, 01 45 87 41 08, alainromestaing@free.fr



(c)Sorbonne Nouvelle/E. Prieto(c)Sorbonne Nouvelle/E. Prieto



On peut relever dans l'œuvre de Jean Giono un parti pris pour le corps « naturel » : cela va d'un goût marqué pour la nudité et le déshabillage jusqu'à la présentation péjorative, inquiétante ou burlesque de l'usage des cosmétiques, en passant par l'éloge du détachement par rapport à la tenue vestimentaire. Giono commence par n'accorder qu'un piètre intérêt et une médiocre valeur à l'habillage (habillement et apprêt) de ses personnages, des paysans, des artisans, des pauvres souvent. Les corps dans leur sensualité, leur intensité, leur vérité, comptent davantage que les vêtements, parures, parfums et autres maquillages qui relèvent au mieux du détail symbolique ou social, au pire de la dénégation, de la tromperie, voire de la perversion.
Mais les œuvres de transition et surtout Pour saluer Melville paraissent inverser la tendance. Herman s'entiche d'un certain caban qui lui fait retrouver sa peau de marin, puis de la toilette d'Adelina White, de ses gants en peau de Suède à sa jupe à crinoline, laquelle, bien ajustée, a quand même le mérite de faire sentir « dessous toute l'existence de la chair ». Bien d'autres considérations sur les jupes suivront dans l'œuvre et on ne cessera de parler amoureusement de bottes, redingotes, uniformes et autres moyens de paraître au mieux ou d'être mieux, c'est-à-dire « en accord », les vestes de peaux de moutons fabriquées avec amour par Pauline dans Angelo renouant à leur manière et dans une certaine mesure avec celle de Zulma dans Que ma joie demeure. Pourtant « les magnifiques redingotes de poult » hantées par la vieille Pauline servent moins à ces noces du corps et du costume qu'à une opération de substitution à laquelle jouent aussi, chacun à sa façon, Tringlot, Julie ou encore Mademoiselle dans la deuxième version de Dragoon...
Type :
Colloque / Journée d'étude
Lieu(x) :
Salle Bourjac - Paris 3 (Sorbonne)

mise à jour le 9 juillet 2009


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