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Index des commentateurs L-Z
Index des commentateurs A-G
LAMBIN, DENIS - LAMBINUS, DIONYSIUS (1519-1572)
Notice d’Astrid Quillien
Né vers 1519 à Montreuil-sur-Mer dans une famille de serruriers-horlogers, Denis Lambin vint à Paris vers quinze ans, où il entra au service de la famille le Clerc du Tremblay tout en étudiant au collège du Cardinal Lemoine (avec Pierre Galland notament), puis au collège de Coqueret, où il suivit avec Ronsard et Baïf les cours de Dorat. Vers 1545, il vint étudier le droit à Toulouse où il rencontra Turnèbe et tout un cercle de juristes humanistes. En 1547, il devint l’assistant de latin et de grec de Laurent Strozzi, évêque de Béziers, qui le recommanda probablement au cardinal de Tournon, avec qui il partit en 1549 en Italie. Il put alors consulter les manuscrits qui lui permirent notamment d’élaborer son Horace, mais aussi rencontrer de nombreux savants lettrés et des philologues. Après la publication de son édition d'Horace, en 1561, il obtint la chaire d'éloquence latine au Collège Royal, puis il devint : « lecteur royal » de grec en 1562. Denis Lambin meurt en 1572, peu après l’assassinat de son ami Ramus lors de la Saint-Barthélemy.
Auteur de multiples commentaires et traductions d’auteurs tant grecs que latins, Lambin est surtout célèbre pour ses éditions de Lucrèce et d’Horace. Il édite ce dernier à Lyon, chez de Tournes, en 1561, en le dédiant à Charles IX et au cardinal de Tournon ; il y présente notamment les variantes de onze manuscrits (trouvés à Rome et à Lyon). Une seconde édition de son Horace voit le jour à Paris, chez Macé, en 1567, après un travail mené sur six autres manuscrits trouvés à Paris ; l’ouvrage connaît encore une troisième édition augmentée, posthume, en 1579. Le commentaire de Lambin a connu un vif succès en France comme à l’étranger dès sa parution (voir l’éloge de Turnèbe dans ses Adversaria). Pour l’établissement du texte, Lambin se montre prudent et nuancé : il s’appuie sur différents manuscrits, qu’il confronte pour choisir en général la leçon la plus cohérente, mais il fonde aussi ses émendations sur l’observation de l’usage classique, poétique, voire proprement horatien de la langue. Dans son commentaire, qui consiste souvent en une justification développée de son choix de leçon, Lambin ne cherche pas à expliquer l’intégralité du texte d’Horace, mais il en élucide certains mots ou expressions choisis, à la lumière du grec notamment, de manière efficace, sans digression ; il donne parfois l’impression de s’adresser à des savants qui connaissent les enjeux du texte. Son commentaire paraît en outre ancré dans l’actualité, comme le miroir d’une époque marquée par son goût pour un savoir encyclopédique et la polémique : il exploite par exemple la « nummomania » des années 1550, s’appuie sur le droit ou la médecine pour expliquer Horace ; il prend aussi position dans la querelle du titre de l’épître aux Pisons, mais aussi en faveur de la langue française (en insérant notamment dans son édition de 1567 deux passages de la Franciade de Ronsard, traduite par Dorat).
In Adr. Turnebi, regii philosophiae professoris clarissimi, obitum, naenia, D. Lambino… auctore (éloge funèbre de Lambin et F. Morel à Turnèbe), Paris, F. Morel, 1565 [BN : YC- 1751 (1), in-4°].
…Clarissimo… viro Francisco Turnonio… cardinali, Paris, 1558. [BN : X-3431 (71)].
LAMBIN, DENIS - LAMBINUS, DIONYSIUS (1519-1572)
Notice d’Astrid Quillien
Né vers 1519 à Montreuil-sur-Mer dans une famille de serruriers-horlogers, Denis Lambin vint à Paris vers quinze ans, où il entra au service de la famille le Clerc du Tremblay tout en étudiant au collège du Cardinal Lemoine (avec Pierre Galland notament), puis au collège de Coqueret, où il suivit avec Ronsard et Baïf les cours de Dorat. Vers 1545, il vint étudier le droit à Toulouse où il rencontra Turnèbe et tout un cercle de juristes humanistes. En 1547, il devint l’assistant de latin et de grec de Laurent Strozzi, évêque de Béziers, qui le recommanda probablement au cardinal de Tournon, avec qui il partit en 1549 en Italie. Il put alors consulter les manuscrits qui lui permirent notamment d’élaborer son Horace, mais aussi rencontrer de nombreux savants lettrés et des philologues. Après la publication de son édition d'Horace, en 1561, il obtint la chaire d'éloquence latine au Collège Royal, puis il devint : « lecteur royal » de grec en 1562. Denis Lambin meurt en 1572, peu après l’assassinat de son ami Ramus lors de la Saint-Barthélemy.
Auteur de multiples commentaires et traductions d’auteurs tant grecs que latins, Lambin est surtout célèbre pour ses éditions de Lucrèce et d’Horace. Il édite ce dernier à Lyon, chez de Tournes, en 1561, en le dédiant à Charles IX et au cardinal de Tournon ; il y présente notamment les variantes de onze manuscrits (trouvés à Rome et à Lyon). Une seconde édition de son Horace voit le jour à Paris, chez Macé, en 1567, après un travail mené sur six autres manuscrits trouvés à Paris ; l’ouvrage connaît encore une troisième édition augmentée, posthume, en 1579. Le commentaire de Lambin a connu un vif succès en France comme à l’étranger dès sa parution (voir l’éloge de Turnèbe dans ses Adversaria). Pour l’établissement du texte, Lambin se montre prudent et nuancé : il s’appuie sur différents manuscrits, qu’il confronte pour choisir en général la leçon la plus cohérente, mais il fonde aussi ses émendations sur l’observation de l’usage classique, poétique, voire proprement horatien de la langue. Dans son commentaire, qui consiste souvent en une justification développée de son choix de leçon, Lambin ne cherche pas à expliquer l’intégralité du texte d’Horace, mais il en élucide certains mots ou expressions choisis, à la lumière du grec notamment, de manière efficace, sans digression ; il donne parfois l’impression de s’adresser à des savants qui connaissent les enjeux du texte. Son commentaire paraît en outre ancré dans l’actualité, comme le miroir d’une époque marquée par son goût pour un savoir encyclopédique et la polémique : il exploite par exemple la « nummomania » des années 1550, s’appuie sur le droit ou la médecine pour expliquer Horace ; il prend aussi position dans la querelle du titre de l’épître aux Pisons, mais aussi en faveur de la langue française (en insérant notamment dans son édition de 1567 deux passages de la Franciade de Ronsard, traduite par Dorat).
Œuvres de Denis Lambin :
- Éditions et commentaires
Horace : Q. Horatus Flaccus, ex fide atque auctoritate decem librorum manuscriptorum, opera D. Lambini,… emendatus ab eodemque commentariis copiosissimis illustratus, nunc primum in lucem editus, Lyon, De Tournes, 1561 [2 tomes en 1 vol. in-4°, dont le titre du 2d est : Q. Horatii Flacci Sermonum libri quattuor, seu Satyrarum libri duo, Epistolarum libri duo a D. Lambino… emendati… BN : YC- 656]. version numérisée
Q. Horatus Flaccus, sex abhinc annos ex fide atque auctoritate complurium librorum manu scriptorum opera D. Lambini… emendatus,… ab eodemque commentariis… explicatus et tum primum in lucem editus nunc ab eodem recognitus Paris, J. Macé, 1567 [Maz. : 10535 A, B]. version numérisée
Cicéron : M. T. Ciceronis opera omnia quae exstant a D. Lambino,… emendata. Eiusdem D. Lambini annotationes, seu emendationum rationes, singulis tomis distinctae, Paris, Rouille, 1565-1566, excudebat F. Praevotius anno 1566 [4 tomes en 2 vol. in-fol, comprenant I. (Opera Rhetorica); II. Tomus secundus operum M. T. Ciceronis omneis eius orationes complectens ; III. Tomus tertium M. T. Ciceronis omneis eius epistolas complectens ; IV. Tomus quartus operum M. T. Ciceronis philosophicos eius libros complectens. BN : X- 911- 912].
M. T. Ciceronis Epistolae ad Atticum, ad M. Brutum, ad Q. fratrem cum correctionibus Manutii, verba graeca latine reddita. In easdem doctiss. viri D. Lambini annotationes, Anvers, C. Plantin, 1567 [BN : RES P- Z- 2233, in-16].
M. T. Ciceronis de Officiis libri III ; Cato maior, vel de Senectute ; Laelius, vel de Amicitia ; Paradoxa stoicorum sex ; Somnium Scipionis, ex libro sexto de Rep. ; et in his animadversa quaedam, post D. Lambini editionem, ab Jo. Cauchio, C. Valerio et Gu. Cantero,… annotationes P. Manutii in marginae adscriptae. Accesserunt quoque D. Lambini in eosdem libros breves annotationes, Anvers, C. Plantin, 1568 [BN : RES- E*- 510, in-8°].
Ciceronis de Oratore libri III, Orator, de Claris oratoribus, cum annotationibus D. Lambini, Venise, Alde, 1569 [BN : X- 17041, in-8°].
Rhetoricum ad C. Herennium libri III, incerto auctore. Ciceronis de Inventione libri II, Topica ad Trebanium, Oratoriae partitiones. Cum annotationibus D. lambini,…Annotationes seu emendationum rationes D. Lambini,… in Cornifici libros III Rhetoric. ad Herennium, Venise, Alde, 1569 [2 tomes en 1 vol. in-8°; BN : X- 17045].
Cornelius Nepos : Aemilii robi, seu Cornelii Nepotis, liber de excellentium imperatorum, a Dionysio Lambino,… compluribus locis emendatus et commentariis explicatus, nunc primum in lucem editus, Paris, J. Bienne, 1569 [ex. de Claude Du Puy, avec ex dono de Lambin, cote BN : RES P- J- 22 (1), Maz. : A.14399, in-4°] et Paris, P. L’Huillier, 1569 [BN : J- 3552].
Démosthène : Opera omnia, Paris, 1570 [BN : X- 725 ; Maz : 154.A2 (double), in-fol].
Lucrèce : Titi Lucretii Cari de Rerum natura libri sex, a D. Lambino… ex auctoritate quinque codicum manuscriptorum emendati…et… commentariis illustrati, Paris et Lyon, G. Rouille et P.G. Rouille, 1563 [BN : YC- 545, in-4°].
Titi Lucretii Cari de Rerum natura libri VI (avec la vie de Lucrèce et un index), Paris, Jean Bienne, 1570 [Maz : 10532].
Plaute : M. Accius Plautus ex fide atque auctoritate complurium librorum manuscriptorum opera D. lambini, … emendatus, ab eodemque commentariis explicatus et nunc primum in lucem editus. Adiecta sunt Plautina loca ex antiquis grammaticis collecta, et ex commentario antiquarum lectionum Justi Lipsii multorum Plauti locorum illustrationes et emendationes, Paris, J. Macé, 1576 [BN : YC- 4, in-fol].
Q. Horatus Flaccus, sex abhinc annos ex fide atque auctoritate complurium librorum manu scriptorum opera D. Lambini… emendatus,… ab eodemque commentariis… explicatus et tum primum in lucem editus nunc ab eodem recognitus Paris, J. Macé, 1567 [Maz. : 10535 A, B]. version numérisée
Cicéron : M. T. Ciceronis opera omnia quae exstant a D. Lambino,… emendata. Eiusdem D. Lambini annotationes, seu emendationum rationes, singulis tomis distinctae, Paris, Rouille, 1565-1566, excudebat F. Praevotius anno 1566 [4 tomes en 2 vol. in-fol, comprenant I. (Opera Rhetorica); II. Tomus secundus operum M. T. Ciceronis omneis eius orationes complectens ; III. Tomus tertium M. T. Ciceronis omneis eius epistolas complectens ; IV. Tomus quartus operum M. T. Ciceronis philosophicos eius libros complectens. BN : X- 911- 912].
M. T. Ciceronis Epistolae ad Atticum, ad M. Brutum, ad Q. fratrem cum correctionibus Manutii, verba graeca latine reddita. In easdem doctiss. viri D. Lambini annotationes, Anvers, C. Plantin, 1567 [BN : RES P- Z- 2233, in-16].
M. T. Ciceronis de Officiis libri III ; Cato maior, vel de Senectute ; Laelius, vel de Amicitia ; Paradoxa stoicorum sex ; Somnium Scipionis, ex libro sexto de Rep. ; et in his animadversa quaedam, post D. Lambini editionem, ab Jo. Cauchio, C. Valerio et Gu. Cantero,… annotationes P. Manutii in marginae adscriptae. Accesserunt quoque D. Lambini in eosdem libros breves annotationes, Anvers, C. Plantin, 1568 [BN : RES- E*- 510, in-8°].
Ciceronis de Oratore libri III, Orator, de Claris oratoribus, cum annotationibus D. Lambini, Venise, Alde, 1569 [BN : X- 17041, in-8°].
Rhetoricum ad C. Herennium libri III, incerto auctore. Ciceronis de Inventione libri II, Topica ad Trebanium, Oratoriae partitiones. Cum annotationibus D. lambini,…Annotationes seu emendationum rationes D. Lambini,… in Cornifici libros III Rhetoric. ad Herennium, Venise, Alde, 1569 [2 tomes en 1 vol. in-8°; BN : X- 17045].
Cornelius Nepos : Aemilii robi, seu Cornelii Nepotis, liber de excellentium imperatorum, a Dionysio Lambino,… compluribus locis emendatus et commentariis explicatus, nunc primum in lucem editus, Paris, J. Bienne, 1569 [ex. de Claude Du Puy, avec ex dono de Lambin, cote BN : RES P- J- 22 (1), Maz. : A.14399, in-4°] et Paris, P. L’Huillier, 1569 [BN : J- 3552].
Démosthène : Opera omnia, Paris, 1570 [BN : X- 725 ; Maz : 154.A2 (double), in-fol].
Lucrèce : Titi Lucretii Cari de Rerum natura libri sex, a D. Lambino… ex auctoritate quinque codicum manuscriptorum emendati…et… commentariis illustrati, Paris et Lyon, G. Rouille et P.G. Rouille, 1563 [BN : YC- 545, in-4°].
Titi Lucretii Cari de Rerum natura libri VI (avec la vie de Lucrèce et un index), Paris, Jean Bienne, 1570 [Maz : 10532].
Plaute : M. Accius Plautus ex fide atque auctoritate complurium librorum manuscriptorum opera D. lambini, … emendatus, ab eodemque commentariis explicatus et nunc primum in lucem editus. Adiecta sunt Plautina loca ex antiquis grammaticis collecta, et ex commentario antiquarum lectionum Justi Lipsii multorum Plauti locorum illustrationes et emendationes, Paris, J. Macé, 1576 [BN : YC- 4, in-fol].
- Leçons inaugurales
Oratio pridie quam Homeri Iliadis librum A explicare inciperet habita (prononcé le 13 janvier 1562), Paris, André Wechel, 1562 [BN : X- 3431 (1), in-4]).
Oratio postridie idus decembris pridie quam Philippicarum Demosthenis explicationem orsus est anno 1562, in aula gymnasii samarobrinensis habita, in qua primum publicam calamitatem deplorat, deinde privatum suum incommodum casumque adversum commemorat, postremo pauca de re et de Olynthiacis orationibus a quibus initium fecit, praefatur, Paris, Martin le Jeune, 1563 [BN : X- 3431 (2), in-4°].
Duae Orationes…habita altera XII. kal. maias, altera tertio nonas octobris anno 1563 (contenant la praelectio avant l’explication du livre II de la Rhétorique d’Aristote, prononcée le 20 avril 1563, et l’Oratio de discendo et ab optimis discendo, prononcé avant l’explication du Sur l’Ambassade de Démosthène, le 5 octobre) Paris, Martin le Jeune, 1563 [BN : X- 3431 (3), in-4°].
Oratio de laudibus litterarum, habita… pridie quam nobileis Aeschinis in Ctesiphontem et Demosthenis pro Ctesiphonte orationes… explicare inciperet (prononcé le 16 octobre 1564), Paris, chez la veuve de G. Morel, 1564 [BN : X- 3431 (4), in-4°].
Oratio de philosophiae moralis laudibus oratio…habita… pridie quam libros Aristotelis de Moribus ad Nicomachum explicare inciperet (prononcé le 16 octobre 1565), Paris, Jean Bienne, 1565 [BN : X- 3431 (8), in-4°].
Oratio de rationis principatu et recta institutione habita idib. octobris anno MDLXVI, in gymnasio Samarobrinensi, pridie quam libros quinque posteriores Aristorelis de moribus ad Nicomachum explicare inciperet (prononcé le 15 octobre 1566), Paris, Jean Bienne, 1566 [BN : X- 3431 (5), in-4°].
De lis qui primi litteras graecas et philosophiam peripapeticam, iussu Francisci I., Lutetiae docuerunt, et de gymnasio, in quo primum barbaries et ignorantia bonarum litterarum ex universa Gallia exterminata est, et de recta pronuntiatione linguae graecae oratio habita in gymnasio carinalitio anno 1567…, Paris, I. Charroine, 1567. [BN : X-7013 (3), in-8°].
De philosophia cum arte dicendi coniugenda oratio habita in gymnasio samarobrinensi, a. d. VII. idus ianuarias anno 1568, pridie quam orationem Aeschinis explicaret (prononcé avant l’explication du Sur l’Ambassade d’Eschine, le 7 janvier 1568), Paris, Jean Bienne, 1568 [BN : RZ- 1577, in-4°].
Oratio ad 7 id. novembris habita, habita pridie quam librum III. Aristot. de Rep. optime administranda explicaret, qua in oratione primum regis erga se beneficium commemorat, deinde, qua ratione hoc munus eb eius maiestate impetravit, exponit…(discours tenu le 7 novembre 1570, dans lequel Lambin rappelle les bienfaits du roi à son égard et la façon dont il a obtenu la fonction de traducteur royal), Paris, Jean Bienne, 1570 [BN : 4- LN27- 26428, in-4°].
Oratio in gymnasio cardinalitio, a.d. VIII id. maias anno 1570 [De Ciceronis oratione pro Milone], Paris, D. a Prato., 1570 [BN : X- 18375 (1), in-8°].
De utilitate linguae graecae et recta Graecorum latine interpretandorum ratione, oratio habita… pridie quam Demosthenis orationem katʹ Ἀristokratous explicare inciperet (prononcé le 22 octobre 1571), Paris, Jean Bienne, 1572 [BN : X- 3431 (10), in-4°].
Orationes decem varii subiecti (contenant la plupart des principaux discours de Lambin), Paris, 1562-1572. [Mazarine : 10314].
Oratio postridie idus decembris pridie quam Philippicarum Demosthenis explicationem orsus est anno 1562, in aula gymnasii samarobrinensis habita, in qua primum publicam calamitatem deplorat, deinde privatum suum incommodum casumque adversum commemorat, postremo pauca de re et de Olynthiacis orationibus a quibus initium fecit, praefatur, Paris, Martin le Jeune, 1563 [BN : X- 3431 (2), in-4°].
Duae Orationes…habita altera XII. kal. maias, altera tertio nonas octobris anno 1563 (contenant la praelectio avant l’explication du livre II de la Rhétorique d’Aristote, prononcée le 20 avril 1563, et l’Oratio de discendo et ab optimis discendo, prononcé avant l’explication du Sur l’Ambassade de Démosthène, le 5 octobre) Paris, Martin le Jeune, 1563 [BN : X- 3431 (3), in-4°].
Oratio de laudibus litterarum, habita… pridie quam nobileis Aeschinis in Ctesiphontem et Demosthenis pro Ctesiphonte orationes… explicare inciperet (prononcé le 16 octobre 1564), Paris, chez la veuve de G. Morel, 1564 [BN : X- 3431 (4), in-4°].
Oratio de philosophiae moralis laudibus oratio…habita… pridie quam libros Aristotelis de Moribus ad Nicomachum explicare inciperet (prononcé le 16 octobre 1565), Paris, Jean Bienne, 1565 [BN : X- 3431 (8), in-4°].
Oratio de rationis principatu et recta institutione habita idib. octobris anno MDLXVI, in gymnasio Samarobrinensi, pridie quam libros quinque posteriores Aristorelis de moribus ad Nicomachum explicare inciperet (prononcé le 15 octobre 1566), Paris, Jean Bienne, 1566 [BN : X- 3431 (5), in-4°].
De lis qui primi litteras graecas et philosophiam peripapeticam, iussu Francisci I., Lutetiae docuerunt, et de gymnasio, in quo primum barbaries et ignorantia bonarum litterarum ex universa Gallia exterminata est, et de recta pronuntiatione linguae graecae oratio habita in gymnasio carinalitio anno 1567…, Paris, I. Charroine, 1567. [BN : X-7013 (3), in-8°].
De philosophia cum arte dicendi coniugenda oratio habita in gymnasio samarobrinensi, a. d. VII. idus ianuarias anno 1568, pridie quam orationem Aeschinis explicaret (prononcé avant l’explication du Sur l’Ambassade d’Eschine, le 7 janvier 1568), Paris, Jean Bienne, 1568 [BN : RZ- 1577, in-4°].
Oratio ad 7 id. novembris habita, habita pridie quam librum III. Aristot. de Rep. optime administranda explicaret, qua in oratione primum regis erga se beneficium commemorat, deinde, qua ratione hoc munus eb eius maiestate impetravit, exponit…(discours tenu le 7 novembre 1570, dans lequel Lambin rappelle les bienfaits du roi à son égard et la façon dont il a obtenu la fonction de traducteur royal), Paris, Jean Bienne, 1570 [BN : 4- LN27- 26428, in-4°].
Oratio in gymnasio cardinalitio, a.d. VIII id. maias anno 1570 [De Ciceronis oratione pro Milone], Paris, D. a Prato., 1570 [BN : X- 18375 (1), in-8°].
De utilitate linguae graecae et recta Graecorum latine interpretandorum ratione, oratio habita… pridie quam Demosthenis orationem katʹ Ἀristokratous explicare inciperet (prononcé le 22 octobre 1571), Paris, Jean Bienne, 1572 [BN : X- 3431 (10), in-4°].
Orationes decem varii subiecti (contenant la plupart des principaux discours de Lambin), Paris, 1562-1572. [Mazarine : 10314].
- Traductions
Alcinous
Alcinoi, … Elementa atque initia… a Dionysio Lambino, … in latinum sermonem conversa. Accesserunt eiusdem Lambini scholia… Postremo additus est et contextus verborum graecorum…, Paris, J. Bienne, 1567. [BN : R- 6816 ; Maz. 14129, in-4°]
Aristote
Aristotelis,… de Moribus ad Nicomachum libri decem, nunc primum e graeco et latine et fideliter, quod utrunque querebantur omnes praestitisse adhuc neminem,a Dionysio Lambino expressi. Eiusdem D. Lambini in eosdem libros annotationes, Venise, V. Valgrisius, 1558 [BN : 8- R- 16028, in-8°].
Aristotelis,… de Moribus ad Nicomachum libri decem, olim e graeco… a Dionysio Lambino expressi, nunc de integro ab eodem recogniti. Eiusdem D. L. in eosdem libros annotationes, Paris, chez la veuve de G. Morel, 1565 [BN : E*- 240, in-4°].
Aristotelis,… de Moribus ad Nicomachum libri decem, in quibus latina graecis, Dionysio Lambino interprete, eregione respondent… annotationibus Lambini novisque Zuinggeri scholiis illustrantur, opera et studio Theodori Zuiggeri, … Adiecta sunt fragmenta quaedam Pythagoreorum vetustissima, ex emendatione et versione Gul. Canteri…, Bâle, J. Oporinus et E. Episcopus, 1566 [BN : E*- 239, in-4°].
Aristotelis de Reipublicae bene administrandae ratione libri octo, a D. Lambino, … latini facti, Paris, J. Bienne, 1567 [BN : 4- E*- 37 (2), in-4°].
Aritotelis Politicorum libri octo, ex D. Lambino et P. Victorii interpretationibus…graecolatini, T. Zuigeri argumentis atque scholiis, tabulis quinetiam in tres priores libros illustrati, Victorii commentariis perpetuis declarati. Pythagoreorum veterum fragmenta politica, a Jo. Spondano conversa et emendata, Bâle, E. Episcopus, 1582 [BN : R- 638, in-fol].
Aristotelis,… de Moribus ad Nicomachum libri decem, olim e graeco… a Dionysio Lambino expressi, nunc de integro ab eodem recogniti. Eiusdem D. L. in eosdem libros annotationes, Paris, chez la veuve de G. Morel, 1565 [BN : E*- 240, in-4°].
Aristotelis,… de Moribus ad Nicomachum libri decem, in quibus latina graecis, Dionysio Lambino interprete, eregione respondent… annotationibus Lambini novisque Zuinggeri scholiis illustrantur, opera et studio Theodori Zuiggeri, … Adiecta sunt fragmenta quaedam Pythagoreorum vetustissima, ex emendatione et versione Gul. Canteri…, Bâle, J. Oporinus et E. Episcopus, 1566 [BN : E*- 239, in-4°].
Aristotelis de Reipublicae bene administrandae ratione libri octo, a D. Lambino, … latini facti, Paris, J. Bienne, 1567 [BN : 4- E*- 37 (2), in-4°].
Aritotelis Politicorum libri octo, ex D. Lambino et P. Victorii interpretationibus…graecolatini, T. Zuigeri argumentis atque scholiis, tabulis quinetiam in tres priores libros illustrati, Victorii commentariis perpetuis declarati. Pythagoreorum veterum fragmenta politica, a Jo. Spondano conversa et emendata, Bâle, E. Episcopus, 1582 [BN : R- 638, in-fol].
Orateurs grecs
Orationes Aeschinis et Demosthenis inter se contrariae a D. Lambino,… in latinum sermonem conversae…, Paris, chez la veuve de G. Morel, 1564 [Maz. : 10314, 5e pièce].
- Soterion et éloges funèbres
Ad Michaelem Hospitalem,… ob salutem ei restitutam… carmen, publication S. l. n. d. [Richelieu/mss occidentaux/mag : Dupuy – 810, fol.103].In Adr. Turnebi, regii philosophiae professoris clarissimi, obitum, naenia, D. Lambino… auctore (éloge funèbre de Lambin et F. Morel à Turnèbe), Paris, F. Morel, 1565 [BN : YC- 1751 (1), in-4°].
…Clarissimo… viro Francisco Turnonio… cardinali, Paris, 1558. [BN : X-3431 (71)].
- Correspondance
M. Antonii Mureti, …Epistolae…ad Dionysium Lambinum et huius vicissim ad illum… in quarum nonnullis authorum aliquot loci emaculantur et explicantur…, Paris, M. Locqueneub, 1578 [BN : RES- X- 2479, in- 16].
Trium disertissimorum virorum praefationes ac epistolae familiares aliquot : Mureti, Lambini et Regii, Paris, Gilles Maugier, 1578 [B.M. Versailles : FA in-12 E 229 F].
Lettres galantes de Denys Lambin, 1552-1554, texte établi, traduit et annoté par H. Potez, Paris, J. Vrin, 1941 [BN : 4- Z- 3394 (6), Gr. in-8].
Trium disertissimorum virorum praefationes ac epistolae familiares aliquot : Mureti, Lambini et Regii, Paris, Gilles Maugier, 1578 [B.M. Versailles : FA in-12 E 229 F].
Lettres galantes de Denys Lambin, 1552-1554, texte établi, traduit et annoté par H. Potez, Paris, J. Vrin, 1941 [BN : 4- Z- 3394 (6), Gr. in-8].
- Suppléments
Emendationum rationes in libros epistularum M. T. Ciceronis ad familiareis, Paris, 1577 [BN : FB- 18050; in-8°].
Ciceronis vita ex eius operibus collecta, Cologne, 1578 [BN : FB- 18995 ; Maz : 20566, in-8°].
Ciceronis vita ex eius operibus collecta, Cologne, 1578 [BN : FB- 18995 ; Maz : 20566, in-8°].
Sources secondes :
Sur les éditions de Lambin d'Horace voir Œuvres d'Horace, éd. Lemaire, 1831, III, p.61 et éd. F. Plessis, Paris, 1924, reprint Olms, Hindelsheim, 1966.
Chomarat J., Prosateurs latins en France à la Renaissance, Paris, Presses de l’U. de Paris-Sorbonne, 1987, p.445-449.
Espiner-Scott, J., « Notes sur le cercle de Henri de Mesmes et son influence », Mélanges offerts à M. Abel Lefranc, Paris, 1936, p. 354-361.
Ford P., De Troie à Ithaque, réception des épopées homériques à la Renaissance, Genève, Droz, 2007, p. 228-233.
Girot J.-E., notice dans la réédition du Grente, Dictionnaire des lettres françaises, le XVIe s., Paris, Fayard, 2001.
Goujet C., Mémoire historique et littéraire sur le collège royal de France, Paris, 1758, I, 462 et s. et II, 352 et sq.
Grafton A., Joseph Scaliger, Oxford, 1983.
La France des Humanistes : Hellénistes I, répertoire établi par J.-F. Maillard, J. Kecskemeti, C. Magnien, M. Portalier, Turnhout, Brépols, 1999.
Le Collège de France 1530-1930, par A. Lefranc, P. Langevin, C. Matignon et alii, Paris, PUF, 1932.
Lefranc A., Histoire du collège de France, Paris, 1893.
L’Europe des Humanistes. XIVe-XVIIe siècles, répertoire établi par J.-F. Maillard, J. Kecskeméti et M. Portalier, Turnhout, Brépols, vol. I-IV, 1991-199.
Linton C. Stevens, « Denis Lambin : Humanist, Courtier, Philologist, and Lecteur Royal », Studies in the Renaissance, IX, 1962, p.234-24.
Mémoires inédites de Henri de Mesmes, éd. par A. Frémy, Paris, 1886.
O'Brien, J., «Translation, Philology and Polemic in Denis Lambin's Nicomachean Ethics of 1558», Renaissance Studies, 3, 1989, p. 267-289.
Potez H., Lettres galantes de Denys Lambin, Paris, Vrin, 1941.
Potez H., « La jeunesse de Denis Lambin (1519-1548) », Revue d’histoire littéraire de la France, IX, 1902, pp. 385-413 et cf. XIII (1906) p. 458-498 et XXVII (1920) p. 214-251, 409-426, pour la publication de certains éléments du manuscrit BN 8647, fonds latin, brouillons de lettres de Lambin à Henri Estienne, Ronsard, P. Galland, Jean de Coras, etc.
Quillien A., « Les Orationes de Denis Lambin. La défense du grec dans l’Oratio de utilitate linguae Graecae et recta Graecorum latine interpretandorum ratione (22 octobre 1571)», Camenae n° I, janvier 2007. article en ligne.
Quillien A., « Denis Lambin : Leçon inaugurale sur la défense du grec », 1571 (introduction et traduction), Bibliothèque humaniste idéale, de Pétrarque à Montaigne, Paris, Les Belles Lettres, 2008, p. 420-426.
Quillien A., « Un dialogue enchâssé dans l'oratio De Utilitate linguae Graecae de Denis Lambin (1571) », Les Etats du dialogue à l'âge de l'humanisme, ss la dir. de E. Buron, P. Guérin, C. Lesage, Presses Universitaires de Rennes, 2015, p. 177-186. article en ligne.
Stadeler A., Horazrezeption in der Renaissance : Strategien der Horazkommentierung bei Cristoforo Landino und Denis Lambin, Berlin, De Gruyter, 2015.
LANDINO, CRISTOFORO - LANDINUS, CHRISTOPHORUS
Notice de Nathalie Dauvois
Né en 1424 à Florence, Landino a fait des études de droit et suivi des cours au Studio de Florence, probablement ceux de Leonardo Bruni et du Pogge. Il obtient une chaire de poésie et rhétorique au Studio en 1453. Landino pose pour les poètes deux modèles, Virgile et Horace, et pratique lui-même cette imitation comme en témoigne son recueil de poèmes Xandra . Il fait cours sur les odes d'Horace en 1470-71. Il a pour élève Ficin, Laurent de Médicis et avance dans la carrière grâce aux Médicis, Cosme, Pierre et Laurent, qu'il loue dans son œuvre.
Dans ses commentaires de Virgile et de Dante et dans les Disputationes Camaldunienses, Landino offre une lecture allégorique néoplatonicienne de la poésie. Le héros dans sa progression vers le bien suprême rencontre des obstacles, les vices. Dans l'Enéïde, Troie, Anchise, Scylla représentent la voluptas, la Thrace, les Harpies, Charybde l'avaritia, Polyphème et Didon l'ambition. Chez Dante les vices sont représentés par les bêtes du chapitre 1, la panthère, le lion, le loup.
L'intérêt du poète Horace réside précisément pour Landino dans le fait que son œuvre ne se prête pas à une lecture allégorique mais à une lecture rhétorico-littéraire. Il lui importe donc avant tout de mettre en lumière la sapientia d'Horace, son art du vers, son style, ce qui définit le programme de son commentaire. Il est le premier à mettre en avant la portée hautement éducative des odes et, auteur du premier commentaire humaniste sur Horace, il offre un exemple de «syncrétisme critique» (A. Moss) qui mêle l'approche du grammairien à l'analyse rhétorique.
L'édition d'Horace par Landino fut saluée notamment par Politien qui lui dédie une ode, Vates threici blandior Orphei... Cette ode figure au début de l'édition de Landino.
[Nous nous sommes servie pour cette notice et renvoyons pour complément à Cardini, La Critica del Landino, Florence, 1973 ; Grendler, p. 236 ; Centuriae Latinae, Droz, 1997, p. 477-483, notice par Craig Kallendorf ; Curcio ; A. Moss, 1999].
Landino, Cristoforo. Scritti critici e teorici. Ed. Roberto Cardini. 2 vols. Rome: Bulzoni, 1974.
Perosa, Alexander ed., Christophori Landini Carmina omnia, ex codicibus manuscriptis. Florence: Olschki, 1939.
Briefe und Reden, éd. M. Lentzen, Munich, 1974
Garin, Eugenio, ed., Testi inediti e rari di Cristoforo Landino e Francesco Filelfo. Florence: Fussi, 1949.
Bausi, Francesco, Landino, Cristoforo, in Enciclopedia oraziana, III, Rome, 1998, p. 306-309.
Cardini, Roberto, La critica del Landino. Florence: Sansoni, 1973.
Di Cesare, Mario A. "Cristoforo Landino on the Name and Nature of Poetry: The Critic as Hero." Chaucer Review 21 (1985): 155-181..
Godman, Peter. From Poliziano to Machiavelli: Florentine Humanism in the High Renaissance. Princeton: Princeton UP, 1998.
Kallendorf, Craig. "Philology, the Reader, and the Nachleben of Classical Texts." Modern Philology 92 (1994): 137-56.
La Brasca, Frank "'Scriptor in Cathedra': Les Cours inauguraux de Cristoforo Landino au 'Studio' de Florence (1458-1474)." L'Ecrivain face à son public en France et en Italie à la Renaissance, Paris: Vrin, 1989. 107-25.
Moss, Ann, "Horace in the sixteenth century commentators into critics", in The Cambridge History of Litterary criticism, vol. III, Cambridge University Press, 1999, p. 66-76.
LUIGINI (LUISINI, LOVISINI), FRANCESCO - LOVISINUS (LUVIGINUS), FRANCESCUS (1524- 1568)
Notice de Monique Bouquet
Ce philosophe et médecin, qui a exercé la médecine jusqu’en 1554 et publié quelques traités médicaux, a aussi étudié les lettres latines et grecques à Udine, sa ville natale, puis à Padoue où Lazzaro Bonamico occupait la chaire d’éloquence grecque et latine (un maître dont Luigini fait l’éloge dans son commentaire à l’AP d’Horace). Venu de temps à autre depuis Padoue jusqu’à Venise, il a côtoyé Paolo Manuzio, Battista Egnazio, Trifone Gabriele ; très apprécié, dans la cité vénitienne, pour son érudition, il fut choisi, par le chypriote Giovanni Corner, comme précepteur de ses fils.
En 1549, il participe au concours de la chaire d’humanités à Venise sur laquelle est finalement élu Francesco Robortello. L’année suivante, sur la recommandation de Sebastiano Corrado et de Paolo Manuzio, il est appelé à remplacer provisoirement Pietro Angeli da Barga, à Reggio en Emilie ; il y achève ses trois livres de Parerga, publiés à Venise en 1551, tandis que sa notoriété de poète lui vaut la publication d’une Églogue dans le recueil de Pastoria de Dionigi Ruggieri (Bologne, 1552). Il quitte Reggio (vraisemblablement en 1554) pour Venise où il retrouve Manuzio qui l’encourage à éditer un commentaire à l’Art Poétique d’Horace, que lui-même n’a pu mener à son terme (Venise, 1554).
C’est la même année qu’il est choisi comme précepteur et secrétaire du fils de Marguerite d’Autriche, Alessandro Farnese : il séjourne alors à Parme puis accompagne son disciple partout où se déplace la famille (Angleterre, Flandre, Espagne) ; il continue de composer des vers et des discours d’éloge, et complète notamment le Joseph épique laissé inachevé par le poète de Vérone, Girolamo Fracastoro, par un troisième livre publié à Venise en 1569. Sa production poétique, latine, grecque et italienne, quoique considérée abondante, est demeurée en partie inédite, quand elle n’a pas été complètement perdue. On peut lire cinq de ses poésies dans Poeti d’Italia in lingua latina tra medioevo e rinascimento.
Il meurt vraisemblablement en 1568, peu après son compatriote Francesco Robortello, à en croire Giuseppe Liruti qui reproduit l’éloge funèbre, sous forme d’épigramme, composé en l’honneur des deux poètes d’Udine par Marcantonio Tritonio.
Notice de Nathalie Dauvois
Né en 1424 à Florence, Landino a fait des études de droit et suivi des cours au Studio de Florence, probablement ceux de Leonardo Bruni et du Pogge. Il obtient une chaire de poésie et rhétorique au Studio en 1453. Landino pose pour les poètes deux modèles, Virgile et Horace, et pratique lui-même cette imitation comme en témoigne son recueil de poèmes Xandra . Il fait cours sur les odes d'Horace en 1470-71. Il a pour élève Ficin, Laurent de Médicis et avance dans la carrière grâce aux Médicis, Cosme, Pierre et Laurent, qu'il loue dans son œuvre.
Dans ses commentaires de Virgile et de Dante et dans les Disputationes Camaldunienses, Landino offre une lecture allégorique néoplatonicienne de la poésie. Le héros dans sa progression vers le bien suprême rencontre des obstacles, les vices. Dans l'Enéïde, Troie, Anchise, Scylla représentent la voluptas, la Thrace, les Harpies, Charybde l'avaritia, Polyphème et Didon l'ambition. Chez Dante les vices sont représentés par les bêtes du chapitre 1, la panthère, le lion, le loup.
L'intérêt du poète Horace réside précisément pour Landino dans le fait que son œuvre ne se prête pas à une lecture allégorique mais à une lecture rhétorico-littéraire. Il lui importe donc avant tout de mettre en lumière la sapientia d'Horace, son art du vers, son style, ce qui définit le programme de son commentaire. Il est le premier à mettre en avant la portée hautement éducative des odes et, auteur du premier commentaire humaniste sur Horace, il offre un exemple de «syncrétisme critique» (A. Moss) qui mêle l'approche du grammairien à l'analyse rhétorique.
L'édition d'Horace par Landino fut saluée notamment par Politien qui lui dédie une ode, Vates threici blandior Orphei... Cette ode figure au début de l'édition de Landino.
[Nous nous sommes servie pour cette notice et renvoyons pour complément à Cardini, La Critica del Landino, Florence, 1973 ; Grendler, p. 236 ; Centuriae Latinae, Droz, 1997, p. 477-483, notice par Craig Kallendorf ; Curcio ; A. Moss, 1999].
Landino, Cristoforo. Scritti critici e teorici. Ed. Roberto Cardini. 2 vols. Rome: Bulzoni, 1974.
Perosa, Alexander ed., Christophori Landini Carmina omnia, ex codicibus manuscriptis. Florence: Olschki, 1939.
Briefe und Reden, éd. M. Lentzen, Munich, 1974
Garin, Eugenio, ed., Testi inediti e rari di Cristoforo Landino e Francesco Filelfo. Florence: Fussi, 1949.
Bausi, Francesco, Landino, Cristoforo, in Enciclopedia oraziana, III, Rome, 1998, p. 306-309.
Cardini, Roberto, La critica del Landino. Florence: Sansoni, 1973.
Di Cesare, Mario A. "Cristoforo Landino on the Name and Nature of Poetry: The Critic as Hero." Chaucer Review 21 (1985): 155-181..
Godman, Peter. From Poliziano to Machiavelli: Florentine Humanism in the High Renaissance. Princeton: Princeton UP, 1998.
Kallendorf, Craig. "Philology, the Reader, and the Nachleben of Classical Texts." Modern Philology 92 (1994): 137-56.
La Brasca, Frank "'Scriptor in Cathedra': Les Cours inauguraux de Cristoforo Landino au 'Studio' de Florence (1458-1474)." L'Ecrivain face à son public en France et en Italie à la Renaissance, Paris: Vrin, 1989. 107-25.
Moss, Ann, "Horace in the sixteenth century commentators into critics", in The Cambridge History of Litterary criticism, vol. III, Cambridge University Press, 1999, p. 66-76.
LUIGINI (LUISINI, LOVISINI), FRANCESCO - LOVISINUS (LUVIGINUS), FRANCESCUS (1524- 1568)
Notice de Monique Bouquet
Ce philosophe et médecin, qui a exercé la médecine jusqu’en 1554 et publié quelques traités médicaux, a aussi étudié les lettres latines et grecques à Udine, sa ville natale, puis à Padoue où Lazzaro Bonamico occupait la chaire d’éloquence grecque et latine (un maître dont Luigini fait l’éloge dans son commentaire à l’AP d’Horace). Venu de temps à autre depuis Padoue jusqu’à Venise, il a côtoyé Paolo Manuzio, Battista Egnazio, Trifone Gabriele ; très apprécié, dans la cité vénitienne, pour son érudition, il fut choisi, par le chypriote Giovanni Corner, comme précepteur de ses fils.
En 1549, il participe au concours de la chaire d’humanités à Venise sur laquelle est finalement élu Francesco Robortello. L’année suivante, sur la recommandation de Sebastiano Corrado et de Paolo Manuzio, il est appelé à remplacer provisoirement Pietro Angeli da Barga, à Reggio en Emilie ; il y achève ses trois livres de Parerga, publiés à Venise en 1551, tandis que sa notoriété de poète lui vaut la publication d’une Églogue dans le recueil de Pastoria de Dionigi Ruggieri (Bologne, 1552). Il quitte Reggio (vraisemblablement en 1554) pour Venise où il retrouve Manuzio qui l’encourage à éditer un commentaire à l’Art Poétique d’Horace, que lui-même n’a pu mener à son terme (Venise, 1554).
C’est la même année qu’il est choisi comme précepteur et secrétaire du fils de Marguerite d’Autriche, Alessandro Farnese : il séjourne alors à Parme puis accompagne son disciple partout où se déplace la famille (Angleterre, Flandre, Espagne) ; il continue de composer des vers et des discours d’éloge, et complète notamment le Joseph épique laissé inachevé par le poète de Vérone, Girolamo Fracastoro, par un troisième livre publié à Venise en 1569. Sa production poétique, latine, grecque et italienne, quoique considérée abondante, est demeurée en partie inédite, quand elle n’a pas été complètement perdue. On peut lire cinq de ses poésies dans Poeti d’Italia in lingua latina tra medioevo e rinascimento.
Il meurt vraisemblablement en 1568, peu après son compatriote Francesco Robortello, à en croire Giuseppe Liruti qui reproduit l’éloge funèbre, sous forme d’épigramme, composé en l’honneur des deux poètes d’Udine par Marcantonio Tritonio.
Œuvres de Luigini :
Francisci Luisini Vtinensis Parergωn libri tres in quibus tam in graecis, quàm in latinis scriptoribus multa obscura loca declarantur, Venetiis, in officina Erasmiana Vincentii Valgrisii, 1551.
Ruggieri, Dionigi Dionysii Rugerii Regien. Pastoria : eiusdem Elegia ad Bartholomaeum Crottum : addita est in calce Egloga Francisci Luisini Vtinensis ad Bonifacium Rugerium, Bononiae, apud Anselmum Giaccarellum, 1552.
Francisci Luisini Vtinensis in librum Q. Horatii Flacci de Arte poetica commentarius, cum priuilegio senatus Veneti in Annos XX, Venitiis, apud Aldi filios, 1554.
Horatiani hujus voluminis tomus alter […] Franciscus Luisinus Utinensis in Artem poëticam. Jacobus Grifolius Lucinianensis in Artem poëticam. Jason de Nores Cyprius in Artem poëticam…, Basileae, apud Henrichum Petri, 1555.
Francisci Luisini Vtinensis Ioseph liber tertius ..., Venetiis, apud Georgium de Caballis, 1569.
Gortani, Maria Rosa (ed.), Francesco Luisini: carmina (tesi di laurea Università degli studi di Trieste, 1973-74).
Francisci Luisini Vtinensis in librum Q. Horatii Flacci de Arte poetica commentarius, cum priuilegio senatus Veneti in Annos XX, Venitiis, apud Aldi filios, 1554.
Horatiani hujus voluminis tomus alter […] Franciscus Luisinus Utinensis in Artem poëticam. Jacobus Grifolius Lucinianensis in Artem poëticam. Jason de Nores Cyprius in Artem poëticam…, Basileae, apud Henrichum Petri, 1555.
Francisci Luisini Vtinensis Ioseph liber tertius ..., Venetiis, apud Georgium de Caballis, 1569.
Gortani, Maria Rosa (ed.), Francesco Luisini: carmina (tesi di laurea Università degli studi di Trieste, 1973-74).
Source contemporaine de Luigini :
Manuzio, Paolo, Epistolarum Libri XII, Uno nuper addito : Eiusdem Quae Praefationes Appellantur, Venitiis apud Hieronymum Polum, 1582, p. 31-33.
Sources secondes :
Fava, Bruno “Francesco Luisini da Udine, lettore pubblico di lettere greche e latine a Reggio Emilia dal 1550 al 1554”, Atti e memorie della Deputazione di storia patria delle provincie modenesi, ser. VIII, XI, 1959, p. 71-107.
Cirilli, Fiametta, "Luigini, Francesco", Dizionario Biografico degli Italiani - Vol. 66 (2006).
Liruti, Giuseppe, Notizie delle vite ed opere scritte da’ Letterati del Friuli, in Venetia appresso M. Fenzo, Venitiae 1762, tome 2. p. 133-146.
MANCINELLI, ANTONIO - MANCINELLUS, ANTONIUS (1452-1505)
Notice de Nathalie Dauvois
Originaire de Velletri, au sud de Rome, Antonio Mancinelli commença par enseigner dans sa ville natale la grammaire et la rhétorique. Il composa plusieurs œuvres pédagogiques, qui sont des manuels élémentaires de latin, comme le Donatus melior, et des compendia, ainsi du Carmen de figuris, poème en hexamètres qui offre une mnémotechnique des figures de rhétorique répertoriées notamment par Quintilien dans les livres 8 et 9 de son Institutio. Ces premiers manuels lui ouvrent les portes de l’enseignement à Rome puis à Venise, où il édite ses commentaires des grandes œuvres enseignées en classe, Virgile (1491), Juvénal (1492), Horace (1492), la Rhétorique à Herennius mais aussi de nouveaux manuels, comme l’Elegantiae Portus (1494) d’après Valla ou une anthologie des poètes anciens sur les vertus et les vices, le De Poetica virtute (1493). Il quitte alors Venise, et se consacre à l’édition de Strabon et Hérodote et à de nouveaux manuels pédagogiques et à la poésie. L’ensemble de ses œuvres est publié de part et d’autre des Alpes, notamment par Bade (qui avait publié les commentaires de Mancinelli sur les odes et les épodes dans sa propre édition des œuvres d’Horace en 1503). Il meurt probablement à Rome en 1505.
Cosenza, Biographical and Bibliographical Dictionary of the Italian Humanists..., Boston, 1962, vol. 3, 2099-2106.
Contemporaries of Erasmus, II, 372-373.
Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 68, 2007. Voir l’article sur Antonio Mancinelli.
Coppini, Donatella, Encilopedia oraziana, III, Roma, 1998, 334-335.
Mellidi, Carla, Antonio Mancinelli. Vita e opere di un professore del Quattrocento, Messina, Università degli Studi di Messina dissertation, 2002.
Lazzari, Franco, Antonio Mancinelli (1452-1505), pedagogo, grammatico e umanista. Quaderni della Biblioteca Comunale di Velletri, 10, Velletri, Comune di Velletri, 2005.
Sabbadini, Remigio. 1878. "Antonio Mancinelli, saggio storico-letterario," Cronica del R. Ginnasio di Velletri, 1878, 7-40.
Gehl, Paul F., "Antonio Mancinelli and the humanist classroom", chapitre 3 du site Humanisme for sale, Making and Marketing Schoolbooks in Italy, 1450-1560.
MANUZIO, ALDO - MANUTIUS, ALDUS - MANUCE, ALDE (1450-1515)
Notice de Nathalie Dauvois
Alde naquit à Bassiano, près de Rome, vers 1450, et fit ses études à Rome, suivit les leçons de Gasparo da Verona et de Calderini puis est à Ferrare l'élève de Guarino Guarini. Alde Manuce devient un proche de Pic de la Mirandole et fait la connaissance de Politien. C'est l'époque où il se passionne pour le grec. Il obtint un poste à Carpi. Il vint à Venise vers 1490, y enseigna et commença à imprimer vers 1495. Plusieurs des érudits grecs présents à Venise devinrent ses collaborateurs pour collecter les manuscrits et éditer des textes grecs. Sa première publication fut une grammaire grecque et latine de Constantin Lascaris. En 20 ans, il imprima 130 éditions, une trentaine des premières éditions des textes littéraires et philologiques grecs, de grands succès, les Asolani, les Adagia, deux innovations techniques : le volume in octavo et le caractère italique. Il est le premier à publier les classiques latins dont Horace dans des petits volumes maniables. Pour les textes classiques latins, c'est lui qui prit la décision de supprimer les gloses, d'offrir simplement une notice bio-bibliographique et notes métriques, et techniques. Ses gloses sur Horace sont souvent de cette nature.
Contemporaries of Erasmus, Toronto, 1986, II, 376-379.
Dionisotti, C., Aldo Manuzio, umanista e editore, Milan, 1995 (Les annotations à Horace sont reproduites p. 172-19).
Lowry, Martin, Le Monde d'Alde Manuce, Imprimeurs, hommes d'affaires et intellectuels dans la Venise de la Renaissance, 1989 Promodis pour la traduction française.
Renouard, A., Annales de l'imprimerie des Alde, Paris, 1834.
Cirilli, Fiametta, "Luigini, Francesco", Dizionario Biografico degli Italiani - Vol. 66 (2006).
Liruti, Giuseppe, Notizie delle vite ed opere scritte da’ Letterati del Friuli, in Venetia appresso M. Fenzo, Venitiae 1762, tome 2. p. 133-146.
MANCINELLI, ANTONIO - MANCINELLUS, ANTONIUS (1452-1505)
Notice de Nathalie Dauvois
Originaire de Velletri, au sud de Rome, Antonio Mancinelli commença par enseigner dans sa ville natale la grammaire et la rhétorique. Il composa plusieurs œuvres pédagogiques, qui sont des manuels élémentaires de latin, comme le Donatus melior, et des compendia, ainsi du Carmen de figuris, poème en hexamètres qui offre une mnémotechnique des figures de rhétorique répertoriées notamment par Quintilien dans les livres 8 et 9 de son Institutio. Ces premiers manuels lui ouvrent les portes de l’enseignement à Rome puis à Venise, où il édite ses commentaires des grandes œuvres enseignées en classe, Virgile (1491), Juvénal (1492), Horace (1492), la Rhétorique à Herennius mais aussi de nouveaux manuels, comme l’Elegantiae Portus (1494) d’après Valla ou une anthologie des poètes anciens sur les vertus et les vices, le De Poetica virtute (1493). Il quitte alors Venise, et se consacre à l’édition de Strabon et Hérodote et à de nouveaux manuels pédagogiques et à la poésie. L’ensemble de ses œuvres est publié de part et d’autre des Alpes, notamment par Bade (qui avait publié les commentaires de Mancinelli sur les odes et les épodes dans sa propre édition des œuvres d’Horace en 1503). Il meurt probablement à Rome en 1505.
Cosenza, Biographical and Bibliographical Dictionary of the Italian Humanists..., Boston, 1962, vol. 3, 2099-2106.
Contemporaries of Erasmus, II, 372-373.
Dizionario Biografico degli Italiani - Volume 68, 2007. Voir l’article sur Antonio Mancinelli.
Coppini, Donatella, Encilopedia oraziana, III, Roma, 1998, 334-335.
Mellidi, Carla, Antonio Mancinelli. Vita e opere di un professore del Quattrocento, Messina, Università degli Studi di Messina dissertation, 2002.
Lazzari, Franco, Antonio Mancinelli (1452-1505), pedagogo, grammatico e umanista. Quaderni della Biblioteca Comunale di Velletri, 10, Velletri, Comune di Velletri, 2005.
Sabbadini, Remigio. 1878. "Antonio Mancinelli, saggio storico-letterario," Cronica del R. Ginnasio di Velletri, 1878, 7-40.
Gehl, Paul F., "Antonio Mancinelli and the humanist classroom", chapitre 3 du site Humanisme for sale, Making and Marketing Schoolbooks in Italy, 1450-1560.
MANUZIO, ALDO - MANUTIUS, ALDUS - MANUCE, ALDE (1450-1515)
Notice de Nathalie Dauvois
Alde naquit à Bassiano, près de Rome, vers 1450, et fit ses études à Rome, suivit les leçons de Gasparo da Verona et de Calderini puis est à Ferrare l'élève de Guarino Guarini. Alde Manuce devient un proche de Pic de la Mirandole et fait la connaissance de Politien. C'est l'époque où il se passionne pour le grec. Il obtint un poste à Carpi. Il vint à Venise vers 1490, y enseigna et commença à imprimer vers 1495. Plusieurs des érudits grecs présents à Venise devinrent ses collaborateurs pour collecter les manuscrits et éditer des textes grecs. Sa première publication fut une grammaire grecque et latine de Constantin Lascaris. En 20 ans, il imprima 130 éditions, une trentaine des premières éditions des textes littéraires et philologiques grecs, de grands succès, les Asolani, les Adagia, deux innovations techniques : le volume in octavo et le caractère italique. Il est le premier à publier les classiques latins dont Horace dans des petits volumes maniables. Pour les textes classiques latins, c'est lui qui prit la décision de supprimer les gloses, d'offrir simplement une notice bio-bibliographique et notes métriques, et techniques. Ses gloses sur Horace sont souvent de cette nature.
Contemporaries of Erasmus, Toronto, 1986, II, 376-379.
Dionisotti, C., Aldo Manuzio, umanista e editore, Milan, 1995 (Les annotations à Horace sont reproduites p. 172-19).
Lowry, Martin, Le Monde d'Alde Manuce, Imprimeurs, hommes d'affaires et intellectuels dans la Venise de la Renaissance, 1989 Promodis pour la traduction française.
Renouard, A., Annales de l'imprimerie des Alde, Paris, 1834.
PEROTTI, NICCOLO ( Fano 1529-Sassoferrato 1480)
Notice de Nathalie Dauvois
Né en 1429, suit les leçons de Vittorino da Feltre et de Guarino Guarini. D'abord secrétaire de William Grey, il passe au service du cardinal Bessarion, l'accompagne à Bologne où il enseigne au studium. Il devient secrétaire du pape, et après avoir pris les ordres, reste à son service.
C'est un traducteur renommé du grec et offre ainsi la première traduction de Polybe. Il compose des traités de grammaire, deux traités de métrique, dont un sur la métrique d'Horace (De metris, De ratione carminum quibus Horatius, et Severinus Boethius usi sunt, 1453) que l'on retrouvera dans les grandes éditions humanistes d'Horace et qui est déterminant dans la redécouverte des odes d'Horace. Il a composé des épigrammes et des pièces de circonstances, a entretenu une correspondance abondante. Son œuvre la plus importante est le Cornucopiae. À partir d'un commentaire de Martial, Perotti a composé un dictionnaire étymologique, analogique, encyclopédique. Il meurt en 1480.
Cornucopiae, éd. J.L. Charlet, M. Furno et alii, Sassoferrato, 1989-
Codex Perotinus, éd. Gianelli, Naples, 1809,
Oliver R.P., Version of the Enchiridion of Epictectus, Urbana, 1954.
Notice de J.-L. Charlet, in Centuriae Latinae, I.
Contemporaries of Erasmus, III, 68.
Furno, M., Le Cornu copiae de N.P., Culture et méthode d'un humaniste qui aimait les mots. Genève, 1995.
Leonherdt, J. « N.P.'s une die Ars Versificandi von Conrad Celtis. », Hum. lov. 30. 1981, p. 13-18.
PIO, GIAMBATTISTA - PIUS, JOANNES BAPTISTA BONONIENSIS (Bologne 1460- Rome 1540).
Notice de Nathalie Dauvois
Né à Bologne, Pio étudia sous Philippe Béroalde. Il enseigna à Bologne dès 1494, à Mantoue (1595) à Milan, à Bologne jusqu'en 1511 à Bergame en 1506-7. En 1512 il vient enseigner à Rome et finalement à Lucques. En 1516, il est bibliothécaire du Vatican. En 1543, le pape Paul III lui donne une chaire à l'université de Rome, il y meurt.
Il a édité la Table de Cébès, un commentaire de Plaute, Varron, Fulgence et Sidoine. Il publie en 1500 à Milan son commentaire de Plaute, en 1511 à Bologne son commentaire de Lucrèce. Son œuvre la plus connue est les Annotationes linguae latinae graecaeque, Bologne, 1505.
Cosenza, IV, 2827-29
Contemporaries of Erasmus, III, 88.
Dionisotti, Gli umanisti e il volgare fra quattro et cinquecento, Florence, 1968, 78-110.
Nouvelle Biographie universelle, 40, 290-291.
POLIZIANO, ANGELO AMBROGINI DETTO IL - POLITIANUS, ANGELUS - POLITIEN, ANGE (1454-1494)
Notice de Nathalie Dauvois
Poète et critique, Ange Politien, est une des figures humanistes les plus marquantes de la Renaissance européenne. Son influence fut considérable. Né Angelo Ambrogini, il suivit à Florence les cours de Landino, de Ficin, de Chalcondyle. A seize ans il offrit à Laurent de Medicis la traduction du second livre de l'Iliade. Il fait partie de la maison des Médicis comme précepteur et poète. Il devint ensuite professeur au Studio pour une chaire d'éloquence grecque et latine. Il y enseigne notamment Quintilien, Stace, Virgile, Horace et Perse (1484-5). L'édition des œuvres d'Horace par Landino s'ouvre sur une ode de Politien.
Ses Sylves sont des leçons inaugurales en vers. Manto porte sur Virgile, Ambra sur Homère, Rusticus sur la veine bucolique et Nutricia plus largement sur la poésie. Dans ses Miscellanea de 1489 il établit certains principes fondamentaux de la philologie. A partir de 1490 il se tourne davantage vers la philosophie.
Très tôt diffusée en France par Josse Bade, l'œuvre diverse et abondante de Politien fut un ferment de la Renaissance française.
Miscellaneorum Centuria seconda, éd. V. Branca et M. Pastore Stocchi, Florence, Olschki, 1990.
A. Politien, Les Sylves, éd. trad. et comm. de P. Galand-Hallyn, Paris, Les Belles Lettres, 1987.
Contemporaries of Erasmus, III, 106-108.
E. Garin, Rittrati di umanisti, Florence, 1967.
Ida Maier, Ange Politien : La formation d'un poète humaniste (1469-1480), Genève, Droz, 1966.
Poliziano nel suo tempo, Florence, 1996.
Poétiques de la Renaissance, Genève, Droz, 2001.
SABELLICO, MARCANTONIO COCCIO - SABELLICUS, MARCUS ANTONIUS COCCIUS (1436-1506)
Notice de Nathalie Dauvois
Il fait ses études à Rome, en dialectique, mathématiques, grec, puis enseigne à Udine, compose une histoire de Venise, en 15 mois, pour laquelle il obtient en 1486 le premier privilège attribué à un auteur, et devient professeur à San Marco avec G. Valla. Sabellico est le bibliothécaire de la collection que le cardinal Bessarion a donnée à Venise (bibliothécaire de la Marciana, il avait en charge la collection de manuscrits grecs la plus importante d'Europe). Il a écrit de nombreux livres en l'honneur de Venise.
Sabellico a également produit des commentaires sur Pline l'Ancien, Valère Maxime, Tite Live, Horace...
Il publie à la fin de sa vie son chef d'œuvre Enneades seu Rhapsodiae historiarum (Venise, 1498). Ses Opera omnia sont publiés à Bâle en 1560. On possède 12 volumes de ses lettres.
Contemporaries of Erasmus, III, p. 181-182
E.Cochrane, Historians and Historiography in the Italian Renaissance, Chicago, 1981, p. 83-86
Dizionario Biografico degli Italiani, Rome, 1982, vol. 26, p. 510-515.
Dionisotti, Gli umanisti e il volgare fra quattro e cinquecento, Florence, 1968, p. 15-18
Martin Lowry, Le Monde d'Alde Manuce, Paris, Promodis, 1989.
Notice de Nathalie Dauvois
Né en 1429, suit les leçons de Vittorino da Feltre et de Guarino Guarini. D'abord secrétaire de William Grey, il passe au service du cardinal Bessarion, l'accompagne à Bologne où il enseigne au studium. Il devient secrétaire du pape, et après avoir pris les ordres, reste à son service.
C'est un traducteur renommé du grec et offre ainsi la première traduction de Polybe. Il compose des traités de grammaire, deux traités de métrique, dont un sur la métrique d'Horace (De metris, De ratione carminum quibus Horatius, et Severinus Boethius usi sunt, 1453) que l'on retrouvera dans les grandes éditions humanistes d'Horace et qui est déterminant dans la redécouverte des odes d'Horace. Il a composé des épigrammes et des pièces de circonstances, a entretenu une correspondance abondante. Son œuvre la plus importante est le Cornucopiae. À partir d'un commentaire de Martial, Perotti a composé un dictionnaire étymologique, analogique, encyclopédique. Il meurt en 1480.
Cornucopiae, éd. J.L. Charlet, M. Furno et alii, Sassoferrato, 1989-
Codex Perotinus, éd. Gianelli, Naples, 1809,
Oliver R.P., Version of the Enchiridion of Epictectus, Urbana, 1954.
Notice de J.-L. Charlet, in Centuriae Latinae, I.
Contemporaries of Erasmus, III, 68.
Furno, M., Le Cornu copiae de N.P., Culture et méthode d'un humaniste qui aimait les mots. Genève, 1995.
Leonherdt, J. « N.P.'s une die Ars Versificandi von Conrad Celtis. », Hum. lov. 30. 1981, p. 13-18.
PIO, GIAMBATTISTA - PIUS, JOANNES BAPTISTA BONONIENSIS (Bologne 1460- Rome 1540).
Notice de Nathalie Dauvois
Né à Bologne, Pio étudia sous Philippe Béroalde. Il enseigna à Bologne dès 1494, à Mantoue (1595) à Milan, à Bologne jusqu'en 1511 à Bergame en 1506-7. En 1512 il vient enseigner à Rome et finalement à Lucques. En 1516, il est bibliothécaire du Vatican. En 1543, le pape Paul III lui donne une chaire à l'université de Rome, il y meurt.
Il a édité la Table de Cébès, un commentaire de Plaute, Varron, Fulgence et Sidoine. Il publie en 1500 à Milan son commentaire de Plaute, en 1511 à Bologne son commentaire de Lucrèce. Son œuvre la plus connue est les Annotationes linguae latinae graecaeque, Bologne, 1505.
Cosenza, IV, 2827-29
Contemporaries of Erasmus, III, 88.
Dionisotti, Gli umanisti e il volgare fra quattro et cinquecento, Florence, 1968, 78-110.
Nouvelle Biographie universelle, 40, 290-291.
POLIZIANO, ANGELO AMBROGINI DETTO IL - POLITIANUS, ANGELUS - POLITIEN, ANGE (1454-1494)
Notice de Nathalie Dauvois
Poète et critique, Ange Politien, est une des figures humanistes les plus marquantes de la Renaissance européenne. Son influence fut considérable. Né Angelo Ambrogini, il suivit à Florence les cours de Landino, de Ficin, de Chalcondyle. A seize ans il offrit à Laurent de Medicis la traduction du second livre de l'Iliade. Il fait partie de la maison des Médicis comme précepteur et poète. Il devint ensuite professeur au Studio pour une chaire d'éloquence grecque et latine. Il y enseigne notamment Quintilien, Stace, Virgile, Horace et Perse (1484-5). L'édition des œuvres d'Horace par Landino s'ouvre sur une ode de Politien.
Ses Sylves sont des leçons inaugurales en vers. Manto porte sur Virgile, Ambra sur Homère, Rusticus sur la veine bucolique et Nutricia plus largement sur la poésie. Dans ses Miscellanea de 1489 il établit certains principes fondamentaux de la philologie. A partir de 1490 il se tourne davantage vers la philosophie.
Très tôt diffusée en France par Josse Bade, l'œuvre diverse et abondante de Politien fut un ferment de la Renaissance française.
Miscellaneorum Centuria seconda, éd. V. Branca et M. Pastore Stocchi, Florence, Olschki, 1990.
A. Politien, Les Sylves, éd. trad. et comm. de P. Galand-Hallyn, Paris, Les Belles Lettres, 1987.
Contemporaries of Erasmus, III, 106-108.
E. Garin, Rittrati di umanisti, Florence, 1967.
Ida Maier, Ange Politien : La formation d'un poète humaniste (1469-1480), Genève, Droz, 1966.
Poliziano nel suo tempo, Florence, 1996.
Poétiques de la Renaissance, Genève, Droz, 2001.
SABELLICO, MARCANTONIO COCCIO - SABELLICUS, MARCUS ANTONIUS COCCIUS (1436-1506)
Notice de Nathalie Dauvois
Il fait ses études à Rome, en dialectique, mathématiques, grec, puis enseigne à Udine, compose une histoire de Venise, en 15 mois, pour laquelle il obtient en 1486 le premier privilège attribué à un auteur, et devient professeur à San Marco avec G. Valla. Sabellico est le bibliothécaire de la collection que le cardinal Bessarion a donnée à Venise (bibliothécaire de la Marciana, il avait en charge la collection de manuscrits grecs la plus importante d'Europe). Il a écrit de nombreux livres en l'honneur de Venise.
Sabellico a également produit des commentaires sur Pline l'Ancien, Valère Maxime, Tite Live, Horace...
Il publie à la fin de sa vie son chef d'œuvre Enneades seu Rhapsodiae historiarum (Venise, 1498). Ses Opera omnia sont publiés à Bâle en 1560. On possède 12 volumes de ses lettres.
Contemporaries of Erasmus, III, p. 181-182
E.Cochrane, Historians and Historiography in the Italian Renaissance, Chicago, 1981, p. 83-86
Dizionario Biografico degli Italiani, Rome, 1982, vol. 26, p. 510-515.
Dionisotti, Gli umanisti e il volgare fra quattro e cinquecento, Florence, 1968, p. 15-18
Martin Lowry, Le Monde d'Alde Manuce, Paris, Promodis, 1989.
mise à jour le 3 septembre 2021
