Ce colloque, qui entend offrir un espace d’échange aux jeunes chercheurs et chercheuses en études italiennes, se propose d'étudier le monument comme objet matériel et immatériel. Du latin monere (“faire se souvenir”), le monument est, selon Le Goff, “tout ce qui peut rappeler le passé”. D’abord lié à la commémoration des défunts, le monument conserve toujours une trace de cette fonction originelle : sa construction - même métaphorique - est en effet toujours sous-tendue par la question du rapport avec la postérité, puisqu’elle permet d’anticiper la mémoire léguée aux générations suivantes. Qu’elle soit personnelle ou collective, celle-ci va toujours de pair avec une sélection : on peut alors s’interroger sur la manière dont le monument peut devenir le reflet d’un tel processus, ou alors un instrument critique qui permet de repenser la représentation mémorielle et sa “mise en récit” comme le fruit d’un processus d’exclusion producteur d’ignorance.
En nous fondant sur de tels présupposés, nous entendons explorer la monumentalisation - le geste de “faire” le monument - dans sa double acception littérale et métaphorique, comme procédé révélateur de notre “régime d’historicité” - pour reprendre la formule de François Hartog -, qui interroge les aspects les plus délicats de l’articulation entre passé et futur. Cela nous permettra de prendre en compte un large éventail d’objets d’étude : des archives d’auteurs aux correspondances, des écrits biographiques et autobiographiques aux commentaires et auto-commentaires.
Le colloque sera structuré selon les trois axes suivants : la représentation du monument et la manière dont, en étant représenté, celui-ci est aussi, en quelque sorte, toujours réinventé, l’invention de soi comme monument, et, enfin, la monumentalisation d’autrui.
Comité d'organisation : Francesca Golia, Eugenia Maria Rossi, Cécile Mitéran
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