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du 15 novembre 2022 au 15 mars 2023
Cette exposition naît d'un travail doctoral, mené entre 2016 et 2022 dans les rues du centre historique de Madrid. La thèse porte sur les écritures spontanées illégales de la capitale espagnole, et tout particulièrement les signatures de pseudonymes, appelées tags ou graffiti.
Nous avons suivi leurs auteurs, des "écrivains" d'un genre particulier, en veillant à adopter leur regard pour vivre la ville à leur rythme et selon leurs règles du jeu. Les graffeurs possèdent une approche sensorielle de la ville, presque charnelle. Ils la connaissent dans ses moindres recoins, ils entrent en contact avec elle, la touchent, l'agrippent. D'aucuns diront qu'ils viennent salir les murs, d'autres qu'ils l'enrichissent. Peu importe la posture adoptée, ces traces écrites se superposent et s'accumulent, de
manière souvent chaotique, comme un brouillon raturé. C'est cette épaisseur du support urbain chargé d'écritures qui est dévoilée ici, par ces quelques clichés de la ville de Madrid.
Ces traces sont tout à la fois l'oeuvre de graffeurs, de passants scripteurs, de voisins effaceurs, d'agents de propreté, que de la pluie, du vent ou du soleil.
RUSO, SORA, PIKARO, MOJO, OYE, OBERON et non identifiés, Calle del Acuerdo, quartier Malasaña, Madrid, décembre 2019
BIOGRAPHIE
Elle y interroge les raisons qui poussent les graffeurs de la deuxième génération à continuer de signer les murs, plus de quarante ans après l’arrivée du graffiti dans la capitale espagnole.
L’analyse de la pratique actuelle, à partir d'une trentaine d'entretiens et d’un corpus d'environ 12 000 photographies, a permis une étude inédite de la communauté des graffeurs madrilènes. Elle dévoile pour la première fois quelques photographies prises entre 2016 et 2022.
mise à jour le 17 mars 2023