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Exposition « Espèces en voie d’apparition » Bestiaires imaginaires et encyclopédies animalières fictives

le 6 mai 2024
 

Jean-Jacques Granville, « Nouveau langage musical ou société d’amateurs exécutant une symphonie dans un cercle philharmonique», Les Métamorphoses du jour, 1829-1830,  Bruxelles, Borella, p. 149. Source BnF

   



    Entre les espèces disparues et les espèces en voie d’apparition, l’écart est parfois ténu tant l’imagination, aidée en cela par la littérature et les arts, travaille à effacer les frontières. Du dodo, du dahu, du diplodicus ou du napoléon à voile rose – un poisson arc-en-ciel récemment découvert qui change de couleur et de sexe avec l’âge – lequel est le plus fantastique ? Comment faire en effet la distinction entre les espèces attestées depuis longtemps éteintes, les nouvelles espèces découvertes chaque année par une science qui explore les profondeurs encore inconnues du sol et des océans, les animaux merveilleux que les traités de zoologie continuent parfois d’inventorier jusqu’au XVIIIe siècle faute d’un rapport direct avec leur objet et les chimères inventées de toutes pièces par les artistes ?  Les espèces ici présentées témoignent d’une évolution tant des croyances, des modes de validation des savoirs, que des façons de représenter l’altérité et des fantasmes qu’elle peut générer.

    Les ouvrages didactiques de la Renaissance n’hésitent pas à intégrer à leurs inventaires des espèces hybrides dont l’animalité signale surtout la crainte de l’étranger ou des animaux merveilleux découverts à la faveur des voyages de découverte. Or ces mêmes hybrides qui empruntent au monstre se retrouvent également dans la culture populaire, au sein des traités de démonologie, des zoos humains ou des représentations misogynes du désir féminin, l’animal servant invariablement à désigner l’impur.

Affiche  “Le favori des femmes et des enfants. Lionel, l’homme-lion, mi-homme, mi-lion né en Russie », 1911, Adolph Friedländer éditeur, Hamburg. Source BnF







    Utilisées au contraire pour ouvrir le champ des représentations, les espèces hybrides peuvent devenir de formidables outils de révélation des mœurs sociales et de prospection de l’imaginaire, qu’il s’agisse de penser comme dans la science-fiction l’avenir de l’homme face aux espèces qui l’entourent ou d’inviter l’enfant, comme dans la littérature jeunesse, à questionner les manières de classer et les limites d’un monde présenté comme fini.



Type :
Exposition
Lieu(x) :
Maison de la Recherche - 4 rue des Irlandais - 75005 PARIS
 
Partenaires :
 

mise à jour le 4 avril 2024


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