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Ce séminaire aborde le nom, non en tant que catégorie grammaticale ou entrée lexicographique, mais comme élément linguistique et discursif essentiel dans l’opération de référence, en tant qu’il met en œuvre une articulation de faits de systèmes et de faits sociaux. On y prend comme observatoire privilégié certains noms ou expressions nominales ayant pour caractéristique la mise en jeu d’un mode de nomination complexe (indirecte, floue ou indéterminée, plurielle, polysémique et polyvalente, composite). Plutôt que de les considérer comme des cas particuliers à écarter d’une analyse linguistique à visée générale, on considère ces modes de nomination dans leur portée heuristique : leur étude permet d’envisager des faits linguistiques et discursifs généralement mis de côté comme marginaux, ou traités séparément (glissement de sens et fixation de nouvelles dénominations, ratés, reprises, malentendus, conflits et dialogisme de la nomination (Siblot), ambiguïté et jeux de mots) – tous phénomènes qui témoignent des possibilités de jeu, de bougé dans la nomination, de négociabilité de la référence et qui sont favorisés par certains noms ou modes de nomination (noms collectifs et syntagmes pluriels, noms en emploi métonymique, dénominations de groupes sociaux, noms désadjectivaux...). À partir d’une distinction première entre « référenciation » (comme mode de référence systématisable – par exemple métonymique ou encore désadjectivale, c’est-à-dire indirecte) et « nomination », considérant l’unité dans son insertion en discours, et donc sa prise en charge contextuellement située et évolutive, et en s’appuyant sur des oppositions reconnues telles que désignation/dénomination (G. Kleiber), on envisagera la description de l’épaisseur sémantique de certains noms et expressions nominales. Le mode de travail alternera séances générales de présentation, lectures partagées et études de cas.
mise à jour le 3 décembre 2024