L’intérêt que suscite le genre épistolaire n’est plus à démontrer. Un Festival, celui de la Correspondance à Grignan, lui est consacré depuis vingt-cinq ans et de nombreuses maisons d’édition lui dédient des bibliothèques et collections. Dans le monde de la recherche aussi, la vitalité de ce champ est grande : l’équipe Autobiographie et Correspondances, au sein de l’institut des textes et manuscrits modernes (ITEM, CNRS/ENS rue d’Ulm), ou la revue Epistolaire (http://www.epistolaire.org) en sont des exemples patents et prouvent que les correspondances offrent aujourd’hui aux chercheurs un vaste territoire qu’il est possible de cartographier notamment pour saisir et éclairer des processus de création. Les séances du séminaire proposeront une méthodologie de la lecture d’une correspondance. Ecrits au jour le jour, inscrits dans l’expérience du temps et de l’espace, propices à l’expression de l’intime, la lettre ou aujourd’hui le courriel, consignent les étapes, les questionnements, les doutes, les revirements qui saisissent le créateur dans le vif de son travail. Elles permettent de comprendre l’importance des conditions économiques, psychiques et matérielles dans la gestation d’une œuvre artistique et de réévaluer le rôle que tient le discours biographique. Le séminaire s’attachera à montrer, en prenant des exemples chez différents créateurs et auteurs, comment la lecture de ces sources encore trop peu exploitées, peut contribuer à l’élaboration d’un discours esthétique (théâtral, pictural, cinématographique…) « situé » et sensible.
Matériau de travail :
· Correspondance d’Eugène Delacroix : http://www.correspondance-delacroix.fr.
· Paul Claudel, Lettres à Ysé. Texte établi, présenté et annoté par Gérald Antoine. Préface de Jacques Julliard. Paris, Gallimard, 2017.
Correspondance de François Truffaut, Le Livre de Poche, 1993, lettres recueillies par Gilles Jacob et Claude Givray, Avant-propos de Jean-Luc Godard.mise à jour le 2 février 2022