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Documentation des langues en danger : approches qualitatives, expérimentales et participatives » / « Documentating Endangered Languages. Qualitative, Experimental & Cooperative Approaches

le 6 février 2014

 

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Journée d’études de la Société de Linguistique de Paris

Lieu : INALCO, Rue des Grands Moulins, Paris 13è (Métro Bibliothèque François-Mitterrand, ligne 14),
salle des conseils (salle 4.24)

Comité d’organisation : Jean Léo Léonard (Paris 3, UMR 7018 & IUF), Katharina Haude (SeDyl, CNRS) et Mark
van de Velde (LLACAN, CNRS)

UMR 7018 - Laboratoire de phonétique et phonologie (LPP)

Adresse électronique : jeanleoleonard@yahoo.fr

Programme [PDF - 101 Ko]


Abstracts :
Friederike Lüpke [PDF - 314 Ko]
Evangelia Adamou and Matthew Gordon [PDF - 28 Ko]
Sabrina Bendjaballah et Philippe Ségéral [PDF - 8 Ko]
Jean-Léo Léonard et Karla Avilés Janiré Gonzalez: [PDF - 12 Ko]
Katharina Haude [PDF - 9 Ko]
Mark van den Velt [PDF - 23 Ko]
Enrique L. Palancar [PDF - 36 Ko]

Présentation :

Cette journée d’études du Labex EFL présentera des avancées méthodologiques, théoriques et empiriques récentes ou en cours de développement dans le cadre de la « linguistique de terrain », actuellement de plus en plus orientée vers ce qu’il est convenu d’appeler la « Documentation des Langues en Danger » (DLD) ou « language documentation » (cf. Gippert & al., 2006 ; Grinevald & Bert 2010 ; Sakiyama & Endo, 2002 ; Woodbury, 2003 ; Tamura, 2004).

L’apport de ce paradigme de la DLD pour le Labex EFL tient dans la diversité des supports et des méthodes utilisés au sein de ce paradigme, qui est héritier à la fois de la linguistique de terrain des structuralistes nord-américains, de la dialectologie, et des initiatives de revitalisation des langues minoritaires à travers le monde (cf. Stebbins, 2003). Divers grands projets et des fondations (SOAS, Londres : Hans Rausing Endangered Languages Project, Endangered Languages of the Pacific Rim, ainsi que le programme DOBES de la fondation Volkswagen) ont investi des sommes considérables pour la documentation de langues en danger, avec l’idée d’assurer une sorte de sauvetage de la dernière heure des langues en voie de disparition sur la planète. Cet archivage, qui doit rendre accessibles, en respectant des contraintes éthiques de droit d’auteur et de droit de la personne, des masses inédites de données de langues les plus diverses, implique un renouvellement profond des méthodes de collecte et de description des langues du monde. Il doit aussi alimenter la linguistique empirique et théorique de bases de données encore inégalées en masse et en complexité. Par ailleurs, ce paradigme est aussi un champ d’innovation en linguistique théorique et descriptive : certains travaux, en apparence descriptifs, représentent de véritables avancées méthodologiques et théoriques fondées sur une modélisation implicite. C’est le cas de la description de l’alutor (langue tchouktche-kamtchadale) par Kibrik & al. 2004 qui, outre des textes oraux, un dictionnaire des racines lexicales et une esquisse grammaticale, représente une contribution remarquable aussi bien à la typologie linguistique qu’à la linguistique générale, notamment à la morphologie générale.

La journée sera articulée sur trois volets : méthodes de collecte, traitement et modélisation des données, et elle couvrira les domaines de la phonologie (notamment de la tonologie), de la morphologie et de la morphosyntaxe. Parmi les questions à aborder, nous proposons les suivantes :

A) Concernant la documentation d’une langue, dans quelle mesure et quand peut-on considérer qu’on a suffisamment de données pour pouvoir décrire (un certain aspect d’) une langue ? Quelles sont les limites empiriques de la DLD ?

B) Quelle est la valeur des données élicitées ? Elicitation par stimuli visuels, par traduction, par échange monolingue ? Quels sont les avantages de ces diverses approches ? Que résulte-t-il de données biaisées par les conditions d’enquêtes ou par le protocole de découverte pour la description ou la modélisation que l’on peut ensuite faire avec les données ?

C) De quels médias ou supports avons-nous besoin ? Par exemple la prise d’image vidéo apporte-t-elle des informations décisives pour une meilleure description des phénomènes observables ?

Les intervenants présenteront leurs expériences de terrain et aussi bien les enjeux théoriques et méthodologiques que ce qu’Howard Becker (1998) appelle les « ficelles du métier », en vue de contribuer à la problématisation de la démarche empirique en sciences du langage, dans le cadre du Labex EFL. Par ailleurs, ils tenteront de mettre en lumière le lien entre théorie et praxis : comment passe-t-on de l’idéation et de la conceptualisation d’une enquête linguistique ou dialectologique à la modélisation des données, afin d’atteindre des objectifs théoriques ? Cette question d’intégration des niveaux d’analyse, des protocoles de découverte et des modèles servira de « fil rouge » à cette journée d’études.

Les communications dureront entre 30 et 45 minutes. Les langues de la journée seront le français et l’anglais.
 

Références

Becker, Howard, 1998. Tricks of the Trade, trad. “Les ficelles du metier”, Paris : La Découverte.

Gippert, Jost, Nikolaus P. Himmelman & Ulrike Mosel (eds.) (2006). Essentials of Language Documentation. Berlin/New York: Mouton de Gruyter.

Grinevald, Colette & Bert, Michel (eds.). 2010. Linguistique de terrain sur langues en danger: locuteurs et linguistes. Numéro spécial de Faits de Langues, no. 35-36.

Kibrik & al., 2004. Language and Folklore of the Alutor People, ELPR, Nakanishi, Kyoto.

Sakiyama O. & Endo F. (eds.) 2002. Lectures on Endangered Languages: 5. Kyoto: Endangered Languages of the Pacific Rim.

Stebbins T., 2003. Fighting Language Endangerment: Community Directed Research on Sm’algyax (Coast Tsimshian), ELPR, Nakanishi, Kyoto.

Tamura S. 2004. “Endangered Language Fieldwork. Documentation and Publication: Lessons from the Experience of a Field Linguist”, in Miyakona O. & Endo F., Languages of the North Pacific Rim 9, ELPR, Nakanishi, Kyoto, 197-278.

Woodbury, T. 2003. “Defining Documentary Linguistics”, in P. K. Austin (ed.), Language Documentation and Description, Volume 1. (pp. 35-51).



Type :
Colloque / Journée d'étude

mise à jour le 27 janvier 2014


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