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le 15 novembre 2024
Cette deuxième journée d’étude du groupe de recherche Utopies cinématographiques développera une nouvelle série de questionnements sur l’axe « Des territoires utopiques aux paysages écotopiques ».
Pour certains cinéastes tels qu’Alain Tanner, René Allio ou encore Alain Guiraudie, le mot « utopie » participe de plain-pied d’une relation à l’espace et s’énonce à partir d’un territoire, d’un paysage, d’un lieu. Arpenter et interpeller sont alors de véritables gestus d’explorations territoriales et de consciences critiques. Dans leurs films, La Salamandre (1971), Les Camisards (1972) ou Du soleil pour les gueux (2001) pour ne citer qu’eux, l’utopie ne relève pas d’une rêverie isolée, mais se montre tel un combat simultanément pacifiste et frondeur, qui invite à une critique vive des rapports d’exploitation et de domination. L’imaginaire de la fiction cinématographique y active le réel politique scellé dans le corps même du territoire et de son histoire. Les personnages aux élans indignés engagent à penser les conditions matérielles de l’existence et interrogent l’utopie comme une « visée de l’altérité sociale » (Miguel Abensour).
D’autres cinéastes, à l’instar de Ben Rivers, Pierre Creton, Dominique Marchais, font cheminer ensemble écologie et utopie, montrant – à partir d’expériences de vies autonomes et parfois marginales – d’autres manières d’habiter la terre et de penser les relations entre cette terre et ses habitant·es. Ces formes d’écotopies – loin des modèles sociaux asymétriques et hiérarchiques où l’utopie est souvent pensée comme une réalisation chimérique autant que systématique – expérimentent des engagements poétiques et politiques où il devient possible d’écrire d'autres histoires avec les territoires, les paysages et leurs habitant·es (humains ou non).
mise à jour le 12 juillet 2024