Pour une première approche du cynisme de la République au début de l’Empire
 

Le cynisme est une philosophie qui s’étend en Grèce, à Rome et à Alexandrie, du 5ème siècle avant J.-C. au 5e siècle après J.-C. Si au 19e siècle Hegel ne voit dans le cynisme qu’un mouvement marginal de l’histoire de la philosophie, aujourd’hui, en revanche, nombreux sont les savants qui considèrent ce mouvement comme une philosophie à part entière.
Or, si les Antiquisants se sont intéressés au cynisme originel et à sa réception chez les auteurs chrétiens et chez Lucien, rares sont les études consacrées au cynisme de la République romaine au début de l’Empire.

Tout porterait à croire qu’à Rome le cynisme est resté marginal.

Pourtant, cette impression est contredite par les satiristes qui imitent Ménippe et Bion. Bien plus, les philosophes Sénèque et Epictète érigent en modèle de vertu Diogène. Ce colloque se propose de réinterroger l’idée commune selon laquelle le cynisme à Rome n’aurait été qu’une parenthèse en proposant la première synthèse sur le sujet. De quelle manière le cynisme a-t-il influencé les écrivains et penseurs romains ? Peut-on parler d’un cynisme, de cynismes, de cyniques romains ? Et dans quelle mesure le cynique grec a-t-il constitué pour les Romains la figure de l’autre ?

Le colloque combinera des approches philosophique, littéraire, politique et sociologique. On évaluera les influences possibles des écrits et postures cyniques dans la comédie et la satire. On s’interrogera aussi sur la valeur positive ou négative du cynique d’après les moralistes et les philosophes romains. On essaiera enfin de comprendre quel rôle social et politique jouent les cyniques dans une période marquée par des crises institutionnelles répétées et par l’oppression du pouvoir princier.