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Création et financement : les modèles participatifs sur Internet

du 19 février 2013 au 20 février 2013

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Colloque


Organisation :
Laurent Creton, Kira Kitsopanidou, Chloé Delaporte et Nicolas Bailly.
 
Présentation :

La notion de participation, associée aux usages du web 2.0, est devenue une composante essentielle de l’économie numérique. Des néologismes tels que « prosumer » (Toffler, 1980), « produser » (Bairns, 2008), « pubsumer », ou encore « prosommateur » (Medak, 2008) ou ProAm (Charles Leadbeater et Paul Miller, 2004) sont constitutifs de la rhétorique de l’empowerment des internautes 2.0. Ces derniers, dotés d’une capacité contributive grâce aux nouveaux outils interactifs du web, peuvent être mis à contribution pour nourrir la connaissance, la productivité ou l’innovation. Certaines entreprises ont déjà utilisé l’intelligence collective des internautes dans le domaine de la recherche et du développement.

Depuis plusieurs années, le phénomène des plateformes participatives de financement (crowdfunding) prend de plus en plus d’ampleur faisant de la masse des internautes des business angels à faible ticket d’entrée pour financer des projets particuliers, associatifs, d’entreprise, mais aussi de création artistique. La pratique s’étend à tous les secteurs culturels et créatifs (peinture, littérature, bande dessinée, spectacle vivant, édition musicale, film ou encore logiciel, jeu vidéo et mode) et se professionnalise avec l’arrivée de nombreux acteurs. La sélection du dernier festival de Sundance a aligné dix-sept films réalisés grâce aux dons des internautes sur la plateforme de financement participatif Kickstarter, lancée en 2009.

Dans le contexte actuel de crise économique et de désengagement progressif des principaux soutiens à la création artistique, le crowdfunding contribue-t-il au financement et à l’exposition des artistes plus en marge des logiques industrielles et du circuit commercial plus traditionnel ou participerait-il d’emblée à la réduction de l’incertitude de départ qui caractérise tous les biens d’expérience permettant la captation très en amont d’une audience potentielle pour les projets plus fédérateurs ? L’accueil réservé à ces plateformes par les internautes serait-il le signe d’une implication de plus en plus marquée dans la culture ou davantage le résultat d’un recrutement mimétique au patronage culturel organisé comme une expérience de consommation (selon une idée émise par Chris Dixon) ? Enfin, assistons-nous à un glissement de l’expertise professionnelle vers l’expertise des internautes-cinéphiles (selon l’idée d’une « sagesse collective » supérieure à celle de l’expert élaborée par James Surowiecki) ou à une hybridation de deux dans l’objectif d’une meilleure adaptation de l’offre à la demande ?
 
La multiplication de ces plateformes, encouragée aussi par la mode du web social, soulève de nombreux questionnements concernant la marge de manœuvre réelle des internautes dans les décisions stratégiques portant sur la création et la distribution des films qu’ils soutiennent, l’industrialisation des échanges sociaux des internautes à des fins de marketing, l’encouragement des comportements spéculatifs sur des produits culturels dont le succès et la rentabilité sont par définition aléatoires et les modalités de rétribution des internautes « coproducteurs ».

La problématique du financement participatif sera examinée sous plusieurs angles (historique, sociologique, économique et juridique). Les communications se distribueront principalement autour de trois axes thématiques :
   - Définition et typologie du financement participatif
   - Empowerment et expertise des internautes-cinéphiles, la question du web collaboratif
   - Historique du financement participatif et comparaisons internationales

Le colloque accueillera des intervenants aussi bien universitaires, chercheurs que professionnels. Plusieurs intervenants représentant les principales plateformes de financement participatif en France, en Belgique, en Grande Bretagne et aux États-Unis, des artistes et des producteurs apporteront leur expérience lors de trois tables rondes professionnelles.

Type :
Colloque / Journée d'étude
Lieu(x) :
Institut National d’Histoire de l’Art, salle Vasari
2, rue Vivienne 75002 Paris

mise à jour le 24 juin 2019


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