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Constructions de l’Europe et identités européennes

Chercheurs de la thématique 1 : F. Bozo, J. M. Delaunay, L. Fontaine, A. Laquièze, Y. E. Le Bos, F. Lessay, C. Manigand, N. Prokovas, E. du Réau, O. Peiffert.

Cette thématique se propose d’étudier les constructions plurielles de l’Europe. Il s’agit de travailler sur cette entité politique originale qu’est l’Union européenne et de suivre ses évolutions les plus récentes, mais aussi d’envisager les autres formes de construction européenne, qu’elles soient institutionnelles, culturelles ou identitaires. Là ou les constructions européennes, marquées par la tension entre unité et diversité, nécessitent de s’interroger sur ce qui constitue un héritage commun des Européens, mais aussi sur la viabilité de ce qui apparaît comme un processus historique de dépassement de ce même héritage. Cette démarche, stato-centrée, est soucieuse de concilier regard historique, études approfondies et ancrage dans l’actualité.

Les relations internationales sont convoquées en tant qu’elles sont indispensables pour comprendre le processus de la construction européenne, mais aussi parce que l’Union se veut un acteur en gestation des relations internationales.

Il convient en outre de s’interroger sur les dynamiques qui sont à l’œuvre dans les différents États européens et qui tendent à une harmonisation des modes de vie, des régimes politiques, des cultures et des réglementations. Certaines résistances doivent également être des objets d’analyses et envisagées à l’aune des différentes cultures nationales.

Cette thématique entend également mettre l’accent sur les revendications d’identités qui se font jour au sein des nations européennes (nationalismes, débats sur l’immigration et la place des religions dans l’espace public…) et sur la prise en compte de ces revendications par l’Union européenne.

L’approche retenue accorde une grande place à l’histoire politique, juridique, économique et sociale de l’Europe, aux institutions publiques et privées, aux attitudes collectives, représentations, et aux transferts culturels, démontrant qu’aucune frontière n’est imperméable.

- Projet « Culture juridique et humanités en Europe » piloté par A. Laquièze

Le projet « Culture juridique et humanités en Europe » consiste à étudier la place du droit dans la formation d'un esprit européen. Il vise en particulier à déterminer comment le droit a été pensé à l'âge de la sécularisation et de l'affirmation des États-nations par les élites européennes. Il se propose également d'expliquer les mutations actuelles du droit, à l'heure d'une fédéralisation de la construction européenne qui tend si ce n'est à l'uniformisation, en tout cas à l'harmonisation des droits nationaux sur le continent. Dans ce cadre, plusieurs initiatives seront lancées ou poursuivies : des conférences périodiques consacrées aux liens entre littérature et droit ; la poursuite du séminaire de recherche « Pensée du droit », dont l'objet principal est d'envisager le droit, non comme une simple technique, mais comme un élément central d'une culture humaniste européenne qui se souvient de l'héritage romain ; des manifestations consacrées aux relations entre États et religions dans les sociétés contemporaines, à la suite des journées d'études organisées au cours du contrat qui s'achève (par exemple, la journée autour de Charles Taylor et de son livre, l'âge séculier, du 29 mai 2012).

- La démocratie et les mutations de l’espace public en Europe

Programme de recherche élaboré par Philépol (Y-C. Zarka, Paris V), le CEVIPOF (P. Perrineau, Science Po) et l’ICEE (A. Laquièze, Sorbonne nouvelle dans le cadre de l’appel à projet du PRES Sorbonne Paris Cité.

Mettre en place les fondations de l’idée d’une Europe démocratique suppose de repenser parfois de fond en comble un certain nombre de concepts : la souveraineté partagée, le sujet constituant, l’idée d’une Union politique qui n’est pas un État, le rapport de cette Union aux États-nations, la question de la légitimité démocratique, les mutations de l’espace public, etc. Parce qu’elle nous confronte à un objet politique tout à fait nouveau, où le politique se définirait en d’autres termes que ceux de la puissance étatique, la pensée de l’Europe politique exige la mobilisation de compétences qui relèvent de la philosophie politique, des sciences politiques du droit, de l’histoire des civilisations, de la linguistique également. C’est précisément l’objet de ce programme de recherche qui vise à construire des concepts nouveaux.

- Achèvement du projet ANR Cold War (2009-2013) piloté par F. Bozo (ICEE) et M-P. Rey (UMR IRICE, Paris I)

Ce projet poursuit un double objectif : élaborer et promouvoir une lecture renouvelée de l'histoire de la guerre froide en accordant à l'Europe, longtemps laissée pour compte d'une historiographie anglo-saxonne trop focalisée sur la dimension américano-soviétique, sa place légitime, et, d'autre part, valoriser à l'international les travaux des historiens français et européens du domaine. Il donnera lieu à un colloque international en février 2013 : « France and the German question, 1945-1990 ».

- Colloque « Résistance et Droit », projet piloté par L. Fontaine, en collaboration avec deux centres membres du PRES Sorbonne Paris cité : Philépol (Paris V) et CEVIPOF (Sciences Po) ; 14 et 15 mars 2013 à la Maison de l’Europe.

La thématique de la résistance investit depuis longtemps le champ de la philosophie politique et de la théorie de l'Etat, et s'articule aujourd'hui avec la réflexion sur la démocratie et les contestations de légitimité. Le cadre presque « naturel » de pensée sur la résistance – les régimes autoritaires, met en lumière une tension forte, immédiate et irrésistible avec le droit. Résistance et droit semblent alors se penser essentiellement en termes d'alternative. En outre, dans le cadre d'une pensée sur la démocratie, l'action de résistance, sous ses différentes formes, notamment celle de la « désobéissance », ne peut pas s'absoudre, pour être pertinente (au moins conceptuellement), d'une liaison avec le droit. L'articulation entre résistance et droit dans les régimes démocratiques invite par exemple à s'interroger sur la proposition de constitutionnalisation de la désobéissance formulée par Hannah Arendt (De la désobéissance civile, 1971).


mise à jour le 17 décembre 2015


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