À l'occasion de la sortie en France de la biographie de Gaston Miron aux éditions Boréal,

le Centre d'études québécoises de l'Université Sorbonne Nouvelle-Paris 3 en collaboration avec la Délégation du Québec en France , sous la présidence de Marie-Christine Lemardeley, Présidente de la Sorbonne Nouvelle accueillera :

Pierre Nepveu

Professeur à l'université de Montréal sur le thème :

« Gaston Miron : difficile Amérique, invitante Europe »

L'enjeu sera situé à partir du premier débat littéraire dont Miron, encore jeune, a eu connaissance: celui de "La France et nous", en 1947, au cours duquel l'éditeur et écrivain Robert Charbonneau affirme l'autonomie de la littérature québécoise par rapport à la France et revendique la dimension américaine de notre littérature.

Par la suite, Miron reprend souvent cette revendication : il affirme en 1957 notre sensibilité, notre "tellurisme" nord-américain et il fait largement écho au débat de 1947 dans sa conférence de 1974 présentée devant plusieurs écrivains français à la Rencontre québécoise internationale des écrivains. Il se félicite en outre que certains poètes qu'il publie aux Éditions de l'Hexagone, tel Paul-Marie Lapointe, ou plus tard Lucien Francoeur, assument et affirment leur américanité. Or et là est le paradoxe , cette référence américaine demeure fragile, pour ne pas dire faible, dans la pensée et dans la pratique poétique de Miron. Plus on avance dans sa vie, plus on le voit tourné vers l'Europe et bien sûr la France, au premier chef.

En fait, malgré quelques courts voyages aux États-Unis et une tournée tardive au Brésil, Miron connaît mal les Amériques, même s'il est vrai par contre qu'il a lu Aimé Césaire et Pablo Neruda, qu'il a eu pour ami Édouard Glissant. C'est cette tension, pour ne pas dire cette contradiction, qui sera examinée d'un peu plus près et dans ses diverses dimensions.