Fernão Pessoa Ramos est Professeur Titulaire du Département de Cinéma, Institut de l'Art, Université de Campinas (Universidade Estadual de Campinas/UNICAMP). Il a été président fondateur de la SOCINE (Societé Brésilienne des Études de Cinéma), association qu'il a dirigé entre 1997 et 2001. En 2000, il a enseigné comme professeur invité dans le Département de Cinéma et Audiovisuel, Université Sorbonne nouvelle Paris3. Son dernier ouvrage est A Imagem-Câmera (L'Image-Caméra), Papirus, 2012. En 2012, il a également publié la 3ª édition (renouvelé) de l'Encyclopédie du Cinéma Brésilien (Ed. Senac). Ses principaux livres sont : Mas Afinal... o que é mesmo documentário? (Mais après tout... qu'est-ce que c'est le documentaire ?), Ed Senac 2008 ; Cinema Marginal (1968/1973), a Representação em seu Limite (Cinéma Marginal, la Représentation dans ses limites), Ed.Brasiliense, 1987 ; História do Cinema Brasileiro (Histoire du Cinéma Brésilien), Art Editora, 1987) ; et Teoria Contemporânea do Cinema vols I e II (Théorie Contemporaine du Cinéma), Ed. Senac, 2005. Il est auteur de dizaines de chapitres de livres et d'articles scientifiques. Il a été aussi coordinateur du Programa de Pós-Graduação em Multimeios/Institut d'Art-UNICAMP (1996/2001) et président du Département de Cinéma (DECINE) du même Institut (2006/2008).
- Séminaire 1 : Mardi 10 mars 2015
Fondements pour une théorie du documentaire. La notion de « sujet de la caméra » et de « circonstance de la prise-de-vue »
Le sujet de la caméra et son corps dans la prise de vue : le « cont-act », le « cont-actile », le « cont-affect ». La mise-en-scène documentaire. La prise de vue documentaire. Procédures d'une mise-en-scène documentaire : l'action direct et l'action construite, le personnage. L'image-caméra numérique du monde et l'image numérique (« machinique ») intérieur. Le méga-énonciateur documentaire : les assertions et la voix du documentaire. Musique et bruits dans la narration documentaire.
Le sujet de la caméra en tant que chair d'un machinisme. Le sujet de la caméra permet à la caméra d'être au monde, il est l'expression et la figuration des affects par l'acteur/personnage. Le sujet de la caméra agit pour le spectateur, il se « lance » vers lui. Le « sujet du plan » dans la mise-en-scène: articulation filmique et montage. Le sujet du plan n'est pas le sujet qui fait le montage. La mise-en-scène direct, la mise-en-scène construite, la mise-en-scène d'archive, sont des façons de travailler avec le sujet-de-la-caméra, dans la circonstance de la prise-de-vue.
- Séminaire 2 : Mardi 17 mars 2015
Vision historique de la prise-de-vue documentaire et les modes du documentaire
La coupure éthique de modes documentaires. La représentation de l'Autre et la « voix du savoir » dans l'énonciation documentaire : a) le « je sais » et l'éthique de la voix éducative ; b) le « je sais, qui je ne dois pas savoir » (éthique du recul/cinéma direct) ; c) le « je sais, puisque je sais de quels façons le monde, ou le discours sur le monde, est construit » (éthique interactive et réflexive/le cinéma vérité) ; d) le « je ne sais rien, je sais seulement ce que mon corps (moi-même) peut savoir » (éthique modeste, documentaire performative/ documentaire en première personne).
L'esthétique classique c'est le « savoir » sans mauvaise conscience de l'autre. L'éthique du recul nous amène aux dilemmes existentialistes du premier cinéma moderne. L'éthique réflexive c'est le deuxième moment du cinéma moderne, c'est le documentaire « vérité » (Rouch). L'Autre apparaît en tant que cœur des procédures de mise-en-scène. Dans le documentaire contemporain d'auteur, l'éthique de la voix performative (la voix du corps propre) ne va pas au-delà de soi-même : elle est modeste, elle apporte l'énonciation et le savoir en première personne.
Les modes historiques de la stylistique documentaire sont la base de cette vision du documentaire en tant que voix éthique : l'énonciation classique affiche le savoir du discours sans mauvaise conscience (Flaherty, Britaniques, Pare Lorentz, Ivens) ; le documentaire moderne c'est l'éthique du sujet reculé (Leacock, Ruspoli, Wiseman, Drew, Maysles) ; le documentaire moderne c'est le sujet réflexive (Rouch, Marker, Brault, Perrault, Coutinho). Encore : le documentaire contemporain classique (le documentaire câble, télévisée) et le documentaire contemporain performatif (Costa, Forgacs, Marker, Watkins, Kramer, Varda, McElwee, Berliner, Couette, Riggs, Salles).
- Séminaire 3 : Mardi 24 mars 2015
Le documentaire au Brésil. La représentation de l'Autre en tant que métaphore du populaire
La figure du « peuple » comme l'Autre dans la prise-de-vue et dans la mise-en-scène. Mauvaise conscience, altérité du moi et le sujet de la caméra. Le sujet de la caméra fendu dans l'œuvre de Eduardo Coutinho. La question du populaire en tant qu'axe pour travailler l'histoire du documentaire brésilien : Mauro, Hirszman, Coutinho, Salles, Mocarzel. Le « cinéma novo » et le cinéma direct au Brésil (Hirszman, Andrade, Jabor, Sarraceni). Le cinéma direct et les propositions du groupe Farkas (Sarno, Paulo Gil Soares, Manuel Gimenez, Capovilla). La voix du savoir sociologique. Le documentaire contemporain au Brésil : les expériences formelles avec l'énonciation lyrique en première personne. Qu'est-ce que le documentaire de « dispositif » ? Les auteurs contemporains : Guimarães, Rocha, Campolina, Borges, Mascaro, Siqueira, Kogut, Goifman, Tonacci. Vicent Carelli et le projet « Vídeo nas Aldeias » (le sujet de la caméra est un indien). Le documentaire musical.