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Centre de recherche
Le Cerlim (Centre d’Etudes et de Recherches sur la Littérature Italienne du Moyen Âge) a été fondé à la Sorbonne Nouvelle par Claude Perrus en 1992.
Il s’agit du seul centre de recherche en France se consacrant spécifiquement à la culture italienne du Moyen Âge. Il agrège, au-delà des seuls enseignants chercheurs et doctorants de Paris 3, nombre de participants extérieurs réguliers (enseignants, enseignants chercheurs d’autres universités, chercheurs étrangers en séjour en France, ou de passage), qui participent aux séminaires et aux manifestations diverses promues par le Centre.
Si la littérature reste son objet premier (avec à la fois ses auteurs majeurs, Dante, Pétrarque et Boccace, et les ‘mineurs’, dans les champs de la poésie, des écritures narratives, des écrits théoriques), il a néanmoins permis au fil des ans que se développent des recherches portant aussi bien sur les productions visuelles que sur l’histoire des idées, des courants culturels, religieux, etc.
A noter aussi que les intérêts des membres du Cerlim peuvent les conduire jusqu’en plein Quattrocento, en raison des motifs de continuité constitutifs par essence de toute histoire in fieri, transcendant les cloisons instituées, souvent paresseusement répétées : l’Humanisme, notamment, élément discriminant des partitions ordinaires, atteint déjà une sorte de maturité avec Pétrarque, auteur ‘médiéval’ souvent à l’honneur dans les travaux du Centre.
L’avantage d’une telle diversité pour l’équipe et ceux qu’elle attire, est qu’elle permet à une palette large de jeunes talents de trouver à s’y exprimer, dans un souci d’enrichissement mutuel, d’ouverture et de diversification. Le Cerlim a en effet vocation à accueillir en son sein et à former les doctorants intéressés par les études médiévales italiennes. Le séminaire du Centre est le lieu où ceux-ci, ainsi que les candidats à l’HDR (habilitation à diriger des recherches), présentent et discutent leurs travaux. Les cotutelles sont favorisées. L’adossement à une école doctorale (ED 122), comme l’implication dans des programmes internationaux peuvent permettre d’accéder plus facilement à des financements. La diversité des intérêts et des orientations peut faciliter les débouchés au sortir du doctorat.
Le Cerlim reçoit aussi en séjour postdoctoral ou en séjour d’étude des chercheurs étrangers, jeunes souvent, bénéficiant de bourses à cette fin.
Les thèmes développés, fédérateurs, sont choisis en commun pour la durée des contrats quinquennaux d’établissement. Les nouvelles problématiques abordées cherchent à s’inscrire d’une manière ou d’une autre dans le prolongement des axes précédents, à travers une pluralité de points d’articulation visibles.
Axes de recherche de l’actuel contrat quinquennal d’établissement (2019-2023)
L’axe thématique en cours porte sur le couple notionnel « Intérieur et extérieur », précisé comme suit : « dialectique et représentations ‘en dynamique’ ».
Le point de départ de toutes les contributions devra consister à penser les deux pôles dans leurs interactions multiples, heurt ou articulation harmonieuse, tension dialectique ou continuité sans rupture, ressemblance ou dissemblance…
Les déclinaisons du thème chercheront à se donner pour rythme des temps de développement de deux ans, afin de coïncider avec la périodicité de la revue « Arzanà ».
Voici les pistes de travail envisagées :
a) intériorité / extériorité : la question de l’âme dans son rapport avec le corps ; les affects et les passions et leur expression (volontaire ou involontaire) ; vices et vertus : manifestations, ostentation, simulation et dissimulation, jeux du paraître et des apparences ;
b) intériorité / extériorité : les projections du moi et la constitution du sujet (dont la question de l’autobiographie médiévale : pertinence du concept ?) ;
c) intérieur / extérieur : la vie contemplative (le modèle monastique et ses laïcisations) et la construction de ses rapports avec le dehors ; la constitution du sujet social à travers le déplacement, ou la redéfinition des frontières entre l’intime et le public ;
d) vie domestique, vie sociale, vie publique, entre assignations génériques et sociologiques, et liberté d’action, choix de vie (on peut y intégrer la question du vêtement, de la ‘mode’ comme peau sociale, exhibition du corps exteriorisé ; celle des signes de reconnaissance et des connivences qui fondent la dialectique de l’inclusion et de l’exclusion) ;
e) droit positif (extériorité de la loi) et droit naturel (comme norme anthropologique interne, inscrite au plus profond de l’être humain, sinon au cœur du vivant) ; « natura naturata » / « natura naturans » : lois objectives de la nature, condition intime ;
f) les représentations de la mort entre objectal et subjectif ; les formes de la consolation ;
g) Dieu entre expérience intime et réelle présence, présence ‘visible’ (question de la présence qu’il est possible d’élargir aux dimensions du monde ‘objectif’ dans son ensemble : cf. par exemple le problème de la Fortune, entre appréhension du monde tel qu’il se donne dans son extériorité et fonctions multiples dans les dispositifs textuels) ;
h) intégration / exclusion (frontières) : les pratiques sociales ; les prolongements politiques (guerre civile et ennemi intérieur ; bannissement, expérience de l’exil, etc.) ; autoexclusion, exil volontaire, exil comme condition existentielle ;
i) intégration / exclusion (frontières) : la cité comme ensemble clos ou ouvert ; la patrie ; paix intérieure, paix extérieure ; paix à l’intérieur et guerre contre l’ennemi (l’ennemi comme figure de la menace extérieure) ; ville / campagne ;
j) le texte, ses dehors et son dedans : le feuilletage du sens et l’interprétation comme effeuillage, dévoilement, mise à nu, ouverture en douceur ou effraction brutale ;
k) le texte, dehors et dedans (ses frontières en termes de pragmatique textuelle) : seuils, limites, frontières extérieures comme internes (selon une sémiotique d’inspiration lotmanienne, pour citer un exemple d’orientation théorique possible, ou selon toute autre perspective critique) ;
l) le texte, de sa conception à l’intérieur de la mens, puis dans le secret du cabinet ou du scriptorium, jusqu’à la “publication” ; la question spécifique du manuscrit ; de son “auteur”, du lecteur (singulier ou pluriel), etc.
Une place pourrait aussi être faite à l’occasion au filon d’étude désigné dans le monde anglo-saxon comme Medievalism, problématisé ainsi : le Moyen Âge en lui-même et hors de lui-même ; est en jeu ici aussi le “cercle herméneutique” et la question pourrait s’inscrire assez aisément dans le sillage du point j).
Manifestations envisagées au cours de la période 2018-2023
Outre les activités ordinaires du Centre, le Cerlim promeut des rencontres scientifiques internationales de haut niveau dans son domaine de compétence (v. les liens vers « Boccace et la France », les « deux Guidi », « Boccace, Fiammetta et Corbaccio)
Le Cerlim a coorganisé avec le CREM (Centre de Recherches sur l'Espagne Médiévale, Sorbonne Nouvelle) un volet médiéval spécifique du programme « Listes » de l’EA LECEMO. Cette rencontre s'est tenue en novembre 2018.
Le Cerlim entend aussi apporter sa contribution au projet ANR « Dante d'hier à aujourd'hui en France » (Dhaf) réunissant, sous la direction de Philippe Guérin, des chercheuses et des chercheurs de plusieurs établissements : l'université Sorbonne Nouvelle Paris 3 (EA 3979 LECEMO), l'université Rennes 2 (EA 3206 CELLAM), l'université Côte d'Azur (UMR 7264 CEPAM) et l'université Grenobles Alpes (UMR 5316 Litt&Arts).
Revivifier les études ‘dantesques’ en France pourrait donc devenir l’une des priorités du futur proche et des coopérations seront recherchées à cet effet (Université Paris-Sorbonne – Paris 4 ; CESR de Tours ; etc.). Les liens entretenus avec la Société dantesque de France permettront de coordonner les initiatives.
Sur le plan international, les contacts établis (« Società dantesca italiana », « Scuola estiva internazionale in Studi danteschi », etc.) permettront également d’offrir un cadre où promouvoir de telles recherches, favoriser leur épanouissement et leur rayonnement.
Ce qui n’empêche pas, bien entendu qu’au gré des occasions et des variations contextuelles, puissent se greffer sur ce qui a été préétabli d’autres rencontres, voire que se développent de nouvelles orientations de recherche.
mise à jour le 28 juin 2023