Le cinéma nous influence bien au-delà du lieu de la projection : les films nous habitent, ils alimentent nos discussions et peuvent orienter nos actions. C’est ce que l’on pourrait appeler la dimension performative du cinéma.
Comment un film peut-il modifier notre regard et notre écoute, susciter des discussions sur nos postures morales, influencer nos manières de faire et de penser, mais surtout d’interroger le cinéma ? Ce colloque est l’occasion d’adopter une posture singulière – proposée par le philosophe Stanley Cavell – qui consiste à partir de son expérience personnelle de spectateur : « si c’est un bon film, il devrait m’aider, si je veux bien me laisser faire, à apprendre à réfléchir au rapport que j’entretiens avec lui » (À la recherche du bonheur). Au-delà des clivages entre le spectateur et l’« expert », nous voudrions interroger l’expérience commune et ordinaire qu’est le visionnage d’un film. En ce sens, le « nous » de l’expression « ce que nous font les films » exprime et appelle un dialogue entre les chercheurs, les praticiens et les spectateurs.
Ces échanges témoigneront, nous l’espérons, de l’importance et de la place du cinéma dans nos vies académique, créative, ordinaire.