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Camille Sirota, diplômé du M2 Pro Métiers de la Production théâtrale est le fondateur de la Frithe

le 6 mai 2015

Diplômé du M2 Pro Métiers de la Production Théâtrale en 2011, Camille a créé, à l'issue de ses études, "La Frithe" - une coopérative de services pour les projets artistiques et culturels. Un cas d'école à découvrir ici...

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  • Pouvez-vous présenter votre parcours ? 

Comédien pendant plusieurs années, j'ai été lassé par les nouvelles conditions d'accès à l'assurance-chômage depuis 2003. Amoureux du théâtre, heureux dans plein d'autres domaines, je me suis questionné sur une reconversion dans laquelle je pourrais conserver mes motivations pour le spectacle vivant. Après divers emploi comme technicien et formateur en informatique, je me suis tourné vers les métiers de la production de spectacles : je suis devenu administrateur de compagnies en 2007. Dès 2008, j'ai proposé aux compagnies avec lesquelles je travaillais d'entrer dans un processus de mutualisation. C'est ainsi qu'avec 4 ingénieries de conseil des Dispositifs Locaux d'Accompagnement (DLA) des Hauts-de-Seine et du Val d'Oise, nous avons pu formuler un projet de mutualisation, à travers l'hypothèse d'une fédération d'associations.

Dans le même temps, afin d'apporter à ces compagnies et à mon parcours personnel de meilleures compétences et un réseau plus actif, j'ai soumis à mes employeurs mon projet de reprise d'études. Avec leur assentiment, et un financement de l'AFDAS, j'ai postulé pour plusieurs masters 2 professionnels. Retenu à deux d'entre eux, j'ai opté pour celui de la  Sorbonne Nouvelle, M2 Pro Métiers de la production théâtrale. Celui-ci avait pour particularité d'être construit autour des enseignements, de situations professionnelles, d'un événement culturel à concevoir et réaliser  et enfin d'un mémoire à rédiger.

Ceci m'a permis de rester dans mon emploi, à temps partiel durant la période de formation. Comme mon sujet et mon titre de mémoire était "Mutualisation, quel avenir pour les compagnies ?", en restant en poste, j'étais en plein dans mon sujet.

  • Pendant l'année du Master, vous avez créé une start-up, comment concilier le statut étudiant et celui d'entrepreneur ? 

J'ai achevé le M2 pro en septembre 2011. J'ai quitté mon emploi, grâce à une rupture conventionnelle, le 31 août 2011, afin de me consacrer pleinement à la mise en œuvre de cette mutualisation.

En octobre, j'ai postulé au dispositif régional Emploi Tremplin Créateur. J'ai été retenu et j'ai pu choisir de postuler à l'incubateur de la CCI de Paris IDF, grâce à l'école régionale de projets. Ainsi de novembre 2011 à Octobre 2012, j'ai participé à ce programme visant à accompagner les créateurs d'entreprises. Durant cette période, je me suis aperçu que les compagnies pour lesquelles j'avais bâti ce projet étaient désormais trop fragiles pour vouloir y entrer, bien que  à l'origine architecturé pour elles. Par conséquent, j'ai dû le reconfigurer ; le projet de fédération associative est alors devenu un projet de Société Coopérative d' Intérêt Collectif (SCIC). Comme la création d'une telle structure est complexe et prend du temps, j'ai décidé de commencer par monter une coopérative loi de 1947, afin de préfigurer la SCIC. C'est alors que je me suis mis en quête d'associés. Au mois de juin 2012, j'ai rencontré Yannick POLI et nous avons commencé à travailler ensemble en octobre.

  • Un parcours du combattant à l'époque  ?

Yannick est  arrivé au moment de la finalisation du projet et de la recherche de financements. Nous avions déjà des clients et c'est ainsi que nous avons été hébergé, durant quelques mois, par la Coopérative d'Activités et d' Emploi (Clara). Ceci nous a permis de facturer nos premières prestations et constituer ainsi une part du capital à investir dans la création de l'entreprise. La phase de recherche de financements a été fastidieuse et émaillée de quelques désappointements. Néanmoins, nous avons réussi à rassembler les partenaires et financeurs suivants :

Les Clubs Cigales Lucine et Treize à 4 feuilles, pour du financement en capital ;
Initiative Plaine Commune, à travers le dispositif NACRE, qui nous a permis d'obtenir deux prêts NACRE et un prêt d'honneur ; Le Crédit Coopératif pour un prêt d'investissement et Garances pour la garantie sur prêt.

Lorsque nous avons créé la coopérative La Frithe, le 28 mars 2013, nous avions perçu que notre chiffre d'affaires avait besoin d'une assez longue période de construction avant de devenir suffisant pour équilibrer nos besoins. Nous avons néanmoins poursuivi la prospection en direction des compagnies et commencé une campagne de communication auprès de l'ensemble des DLA de France. C'est ainsi que nous avons débuté nos premières missions de conseil en mai 2013. Depuis, nous en avons réalisé plus d'une quinzaine, nous amenant à rencontrer plus d'une trentaine d'équipes artistiques et d'associations culturelles.

Les activités de La Frithe se développent selon trois axes qui sont la déclinaison du même métier : l'accompagnement d'équipes artistiques dans la réalisation de leurs projets (stratégie, production, diffusion, communication, administration) ; le conseil auprès d'associations artistiques ou culturelles ;  la formation pour les professionnels des arts et de la culture.

Notre démarche coopérative permet de faire ensemble, c'est-à-dire de laisser chacun être maître de ses choix et de son parcours. Pour cela, dans toutes nos actions, nous mettons en œuvre des dynamiques participatives. Ainsi, nous ne dictons à personne sa conduite, nous faisons émerger des réponses aux questions posées. Afin que l'appropriation soit la plus forte possible, il nous a semblé que c'était la meilleure posture à mettre en œuvre. Curieusement, cette optique faisait déjà partie de nous, il s'agissait simplement de l'activer et la mettre au service de tous nos interlocuteurs.

  • Votre savoir-faire est reconnu en matière d'accompagnement, qu'est-ce que cela signifie  ?

Je ne sais pas si notre savoir-faire est reconnu, il est probablement trop tôt pour le dire, néanmoins, nous commençons à entendre des personnes que nous ne connaissons pas, nous dire qu'elles ont entendu parler de nous. Par ailleurs, dans nos relations avec les équipes artistiques comme avec les DLA, nous mesurons souvent que nous répondons à un besoin réel.

  • Un souvenir de votre année à la Sorbonne Nouvelle ?

Notre promotion a réalisé un événement sur le campus de la Sorbonne Nouvelle, dont l'orientation était guidée par la question suivante : Quel spectateur êtes-vous ? Ce fut un très chouette moment de partage avec l'université et les étudiants. Et puis l'événement culturel que nous avons réalisé au Théâtre de l'Aquarium, à la Cartoucherie, fut également une satisfaction importante pour moi et pour nous tous.

  • Quels conseils donneriez-vous aux étudiants de la Sorbonne Nouvelle ?

Il me paraît difficile de donner un conseil à des personnes que je ne connais pas et dont je ne connais pas les souhaits, les ambitions. En revanche, je peux parler de ce qui me paraît un moteur essentiel à l'université et à toutes les personnes qui la fréquentent : le désir de connaissance. Cette quête inépuisable est pour moi source de grande satisfaction. En élargissant mes connaissance, au-delà de mes spécialités, j'essaye de comprendre davantage notre monde. Il s'agit pour moi d'éléments essentiels pour guider ma conduite en restant fidèle à mes valeurs humanistes.


Type :
Portrait
Contact :
Brigitte Chotel : Chargée des relations entreprises

mise à jour le 27 janvier 2016


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