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Brise mallarméenne

Écrire avec les livres - 2017


Pastiches de Mallarmé, en alexandrins et en gardant les mots à la rime

Brise Marine
Stéphane Mallarmé

La chair est triste, hélas ! et j’ai lu tous les livres.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oiseaux sont ivres
D’être parmi l’écume inconnue et les cieux !
Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux
Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe
Ô nuits ! ni la clarté déserte de ma lampe
Sur le vide papier que la blancheur défend
Et ni la jeune femme allaitant son enfant.
Je partirai ! Steamer balançant ta mâture,
Lève l’ancre pour une exotique nature !

Un Ennui, désolé par les cruels espoirs,
Croit encore à l’adieu suprême des mouchoirs !
Et, peut-être, les mâts, invitant les orages,
Sont-ils de ceux qu’un vent penche sur les naufrages
Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles îlots …
Mais, ô mon coeur, entends le chant des matelots !

Stéphane Mallarmé, Vers et Prose, 1893
 


Zoé Gravez

Arrivée par le train, la valise de livres

Et de bouteilles vides, volées à l'homme ivre

Je ne lui souhaite rien, excepté d'être aux cieux.

Je me souviens encor de la mer dans ses yeux

Quand il hurlait à la mort la houle qui trempe,

Dansant sous les étoiles brillant comme une lampe.

Sur les pavés humides et froids il se défend

Mais regardant ses yeux j'ai aperçu l'enfant ;

Une ronde effrénée suffira-t-elle à le rendre mature

Ou le perdra toujours dans l'immense nature.
 


Bleu marine.

Léonie Thomas

 

Ta couleur, Marine, me fait peur, et dans tes livres,

Je ne lis que des phrases me rendant trop ivre.

Je ne reconnais plus les rêves des grands cieux,

Il n'y a plus que du noir au fond de nos yeux.

Je plonge au cœur de cet océan qui me trempe,

Ou toute la lumière n'appartient plus aux lampes.

Regardez bien l'avenir rouge : il se défend !

Et maintenant indignez vous, pauvres enfants.

Sous la pluie, vous serez libres, vivants, matures,

Plus rien n'abrogera votre première nature.

 

Avec tes volontés, meurent tous les espoirs

Je sens des larmes de bêtise sans mouchoir.

Ne laissons jamais éclater ce bleu-orage,

Ou quelques millions de gens meurent en naufrage.

Tous, on leur gonflera des centaines d'ilots,

Nous serons tous devenus de vrais matelots.
 


Bleu Marine

Bérangère Langer

 

Ah le programme est triste, tu n’as pas lu de livres

Père et tous ses collègues, du national sont ivres

Mais ils avaient priés, pardonnées par les cieux.

Le même esprit Marine ! Tu as les mêmes yeux.

La joie a éclaté quand le vieux Donald trempe

O vote ! je préfère rééteindre ma lampe

Sur la Bible juré les hommes blancs tu défends

Avort’ment à la benne, tu n’aimes pas les enfants

J’enfanterai avant de devenir mature

J’le laisserai mourir, pourrir dans la nature !

 

Un migrant accablé par ton refus d’espoir

Raciste tu les jette comme tes usés mouchoirs

Laisse prendre le bateau d’eau même par temps d’orange

La belle diversité, l’accueil feront naufrage

Seul sans toit, oh, sans toit, ils meurent sur des ilots

Les bretons sont les seuls aimés comme matelots.
 


Malice marine

Jeanne Quibel

 

Sur mon étagère, je retrouvais mon livre.

Celui que je ne lis que lorsque je suis ivre

Dedans je découvrais un poisson sous les cieux !

On pouvait voir le monde à travers ses deux yeux.

Il est très fort. C’est le seul poisson de sa trempe.

Ce n’est pas un saumon, ce n’est pas une lampe

C’est un héros pour tous les poissons qu’il défend

L’océan veille sur lui comme son enfant.

On n’a jamais vu un poisson aussi mâture,

C’est à lui seul une force de la nature !

 

Devant lui, les tortues n’ont plus aucun espoir,

Si elles pouvaient, elles sortiraient leur mouchoirs !

C’est lui qui choisit de déclencher les orages,

Il lui arrive de provoquer les naufrages

Alors pourquoi en se rapprochant des îlots ...

S’est-il coincé dans les filets des matelots !
 


 

Ce n’est rien Marine

M. A.

  

Quand je m’ennuie la nuit, j’vais piocher dans mes livres

Et quand j’ennuie vraiment, je bois et j’deviens ivre

Ca m’fait voir les étoiles, j’ai la tête dans les cieux

Mais après j’suis tout blanc, et tout rouge dans les yeux

J’ai la tête qui tourne, et j’ai mal dans la tempe

Parfois je vacille, et me cogne dans ma lampe

Alors je sursaute et là je me défend

Ma femme me surprend et me traite d’enfant

M’engueule et me reproche de n’pas être mature

Me dit y a pas pire, que toi dans la nature

 

 

Alors j’vais me coucher, et n’ayant plus d’espoir

Je fonds en larmes et vide tous les mouchoirs

Dehors le ciel se couvre de nuage c’est l’orage

Je m’endors et commence à rêver de naufrage

Le naufrage de ma vie sur de lointains ilots

Tel un naufragé qui veut être matelot
 


Pastiche de Mallarmé

Benjamin Duburcq

 

On trouve la chaleur cachée dans tous les livres.

Et aussi des olés de supporters bien ivres
Et ceux qui pensent que l’édam promet les cieux !

Rien, ni les vieux jaspes reflétés par les yeux,

Et le bon cognac où le mercure se trempe,

Laisse le numéro, la clause et cette lampe
Sur les papouilles et une blatte se défend,
De ce fennec qui s’attaque à son doux enfant.

Et bien plus tard un sténographe assez mâture,

Copiera cette anecdote sur la nature !

Certains diront « C’est un enquiquineur d’espoirs »

D’autre « Il fait l’adjudication des mouchoirs ! »

Mais lui il restera à mater les orages,
Et il se fera ventriloque des naufrages

Il aime à mater, oui mater, tous ces îlots...

Le cognac guide le chantier des matelots !
 


 

Piéra Fauriant

-Marie, mon chou, vous êtes belle comme un livre.

-Mais Alphonse, mon dieu, vous paraissez être ivre !

-Sans alcool vous me faites monter dans les cieux, 

Pas besoin de vin quand on plonge dans vos yeux.

-Vous voulez que dans votre sang ma plume trempe ?

Ou que sur votre tête je casse la lampe ?

Sinon, me parler ainsi, je vous en défends !

-Vous trouvez que je suis toujours un grand enfant,

Je veux vous prouver que je peux être mature.

-Seigneur, mais quand changerez vous votre nature ?

 

-J'ai écrit une ode pour vous redonner espoir, 

Après vous m'adorerez, sortez les mouchoirs :

Ô ma Marie, quand fait rage dehors l'orage

Et qu'en mauvais marin je vais faire naufrage,

Vous êtes alors ma sauveuse, mon bel îlot 

Et moi je rêve que suis votre matelot.

 

-Alphonse ? -Oui mon chou ? -Je vous ai déjà dit que vous n'étiez pas fait pour la poésie. 
 


Romance marine

Astrid Génermont

 

On n'apprend pas à vivre / juste en lisant des livres.

Amusez-vous ! Buvez ! / N'ayez pas peur d'être ivres !

On ne pourra plus quand / on sera dans les cieux.

Je veux pouvoir voir la / joie, la vie dans vos yeux,

Je veux pouvoir voir la / confiance qui s'y trempe.

L'espoir ! Il est plus fort / que tout, il est une lampe

Qu'on doit toujours garder / allumée, qu'on défend.

Regardez en avant, / faîtes-le pour l'enfant

Alors cueillez le jour, / la-voici la mâture

Pas besoin de grand chose, / elle suffit la nature !

 

Les épines ont des roses, / alors gardez espoir,

Osez ! Risquez ! Aimez ! / Ôtez vos mouchoirs !

On battra la tempête, / on battra les orages,

On n'a peur de rien et / même pas des naufrages !

La vie continue car / nous avons des îlots.

Oui ! C'est ce que m'a dit / le chant des matelots !
 


Brise marine 

Nicolas Carton 

Place prise, hélas ! Et j'ai prévu des livres.
Ça puire, ça puire ! Je vous sens encore ivres
Sniffer votre écume, donne envie d'autres cieux !
Rien, ni les vieux pinards reflétés par vos yeux
Ne me fera sortir d'où mon fessier se trempe
Ho oui ! ni le pastis, que tout le monde lampe
Ni la bonne bière, dans laquelle on s'défend
Et ni cette ivrogne, allaitant tel l'enfant.
Je chierai bien ! Sniper balançant la mâture,
Je lève la chasse, retour à la nature !

Ca m'ennuie, désolé, pour les cruels espoirs,
J'crois qu'il faudra s'finir à l'aide des mouchoirs !
Hé, c'est bon, les gars, arrêtons les orages,
On en a vu d'autres, enchaîneurs de naufrages
Sans vodka, sans vodka, il reste des îlots …
Cap sur le bon whisky ! Buvons les matelots !
 


Contrainte dite S + 7 (sept substantifs plus loin dans le dictionnaire de votre choix) à partir du poème "Brise marine" de Stéphane Mallarmé
 

S+7 – à partir du poème original - Le Robert de poche 2009
Nicolas Carton

La chalcographie est triste, hélas ! et j'ai lu tous les lobs.
Fuir ! là-bas fuir! Je sens que des oisillons sont ivres
D'être parmi l'écuyère inconnue et les ciguës !
Rien, ni les vieilles jarres reflétées par les yods
Ne retiendra ce cogito qui dans le merchandising se trempe
Ô numérateur ! ni le classeur désert de mon lampyre
Sur le vide papillote que le blason défend
Et ni le jeune feng shui allaitant son enfeu.
Je partirai ! Stynodactylo balançant ton mausolée,
Lève l'androgyne pour un exotique naufrageur !

Une énormité, désolée par les cruelles esquisses,
Croit encore à l'adjoint suprême des mouflons !
Et, peut-être, les matelots, invitant les orangeades,
Sont-ils de ceux qu'une ventouse penche sur les nautiles
Perdus, sans matelots, sans matelots, ni fertiles imaginatifs ...
Mais, ô mon cogito, entends le chantier des matérialistes !


 Brise mariole
Christelle Akoh

La chair est triste, hélas ! et j'ai lu tous les lobs.

Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiseaux sont jacasseurs

D'être parmi l'écume inconnue et les cigognes !

Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yoghourts,

Ne retiendra ce cœur qui dans la mer trépasse,

Ô nuits ! ni la clarté déserte de mon lance-bombes

Sur le vide papier que la blancheur défèque,

Et ni la jeune femme allaitant son enfermement.

Je partirai ! Steamer balançant ton mauricien,

Lève l'ancre pour une exotique nausée !

 

Un Ennui, désolé par les cruelles esquisses,

Croit encore à l'adieu suprême des moufles !

Et, peut-être, les mâts, invitant les orangeades,

Sont-ils de ceux qu'un vent penche sur les nautiles

Perdus, sans mâts, sans mâts, ni fertiles imageries...

Mais, ô mon cœur, entends le chant des matérialités !


 


Brisement marin, S+7

Astrid Génermont

 

Le chaland est triste, hélas ! et j'ai lu toutes les lixiviations.

Fuir ! là-bas fuir ! Je sens que des oiselleries sont ivres

D'être parmi l'écureuil inconnu et les cigarettes !

Rien, ni les vieux jargons reflétés par les ylangs-ylangs,

Ne retiendra ce coffrage qui dans le mercenariat se trempe,

Ô numérateurs ! ni la classification déserte de mon lampyre

Sur le vide papillon que le blanc-seing défend,

Et ni la fenêtre allaitant son enfer.

Je partirai ! Steeple-chase balançant ta maurelle,

Lève l'andésite pour une exotique nautile !

 

Une énormité, désolée par les cruelles esquisses,

Croit encore à l'adiurétine suprême des mouflons !

Et, peut-être les matches, invitant les oranges,

Sont-ils de ceux qu'un ventilateur penche sur les nausées

Perdus, sans matches, sans matches, ni fertiles imaginations...

Mais, ô mon coffrage, entends la chanterelle des matérialisations !



mise à jour le 27 juillet 2017


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