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le 3 avril 2019
9h-18h
Coordination scientifique : Amal Khaleefa & Valérie Spaëth
Organisation : Marija Apostolovic, Nadia Bacor, Danilo Bomilcar, Magali Ruet
Inscription gratuite mais obligatoire : remplir le formulaire ici.
PROGRAMME A TELECHARGER ICI.
[PDF - 918 Ko]ENREGISTREMENTS DES INTERVENTIONS. (utiliser le navigateur Firefox ou Internet Explorer et activer Flash)
Argumentaire
Depuis la fin du XXe siècle, le plurilinguisme ou la capacité de l’individu à comprendre, communiquer, agir et à créer en plusieurs langues à divers degrés est au cœur de la réflexion du conseil de l’Europe (CECRL, 2001). Alors que de nombreux chercheurs, depuis plus de 20 ans, explorent cette question en milieux scolaire, universitaire, familial, migratoire, etc., très peu de recherches l’abordent en milieux sensibles. Nous entendons par ces derniers les milieux isolés (zones de guerres et de conflits, zones occupées), d’urgence humanitaires (ex. catastrophes naturelles, camps de réfugiés) et fermés (ex. milieux pénitentiaires) (Bouillon et al., 2006 ; Simon-Lorière, 2012, Roasting, 2017). La journée d’étude que nous proposons a pour ambition de contribuer à la problématique suivante : quels sont les enjeux didactiques liés aux plurilinguismes en milieux sensibles ?
Cette journée d’étude s’intéressera ainsi aux dispositifs comme aux acteurs qui participent à cette dynamique langagière. Il s’agira de comprendre si le plurilinguisme favorise un apprentissage des langues ou plutôt un apprentissage par les langues (Galisson, 2002, Martinez, 2018) dans des environnements où existent certaines complexités politiques et administratives. Autrement dit, les langues représentent-elles le moyen ou la fin de cet apprentissage ? En effet, le manque global d’infrastructure éducatif (ex. classes) et d’outils pédagogiques (ex. livres, internet, etc.) conduisent à questionner les modalités de cet enseignement / apprentissage et de sa place pour des apprenants vivant dans des conditions souvent marquées par la quasi-absence de dispositifs institutionnels adaptés. Pourquoi et comment sortir de sa zone de confort en s’investissant dans l’apprentissage d’une nouvelle langue ? Il s’agira donc de comprendre dans ces situations difficiles ce qui pousse les sujets à se lancer dans une telle démarche. Ce raisonnement permet également de discuter des besoins langagiers des apprenants et de repenser le plurilinguisme comme un moyen de résilience (Capstick, 2018) mais aussi de survie. Dans cette perspective, il sera propice de questionner enfin l’altérité dans l’enseignement / apprentissage de la langue étrangère (Zarate et al., 2008, Moore, 2011). Comment développer la relation à l’Autre quand celui-ci est absent ou quand la rencontre se fait dans un climat de méfiance en contextes sensibles ?
Bouillon, F., Fresia, M., Tallio, V. (dir) (2006) Terrains sensibles : expériences actuelles de l’anthropologie, Paris, Édition de l’EHESS.
Capstick T., 2018, « Resilience », ELT Journal, 72, 2, p. 210‑213.
Dubouil, C. (2015) L’enseignement aux étrangers incarcérés : état des lieux et perspectives. Mémoire Master en Didactique du français langue étrangère et langues du monde.
Galisson, R. (2002), « Didactologie : de l'éducation aux langues-cultures à l'éducation par les langues-cultures », Ela. Études de linguistique appliquée 2002/4 (no 128), p. 497-510.
Khaleefa, A., Culture d’enseignement et d’apprentissage des langues en situation d’urgence. Cas d’étude : le camp de Zaatari pour les réfugiés syriens en Jordanie, Thèse de doctorat en cours de préparation dirigée par Valérie Spaëth, Paris, Université de Paris III.
Martinez, Pierre (2018), Un regard sur l’enseignement des langues. Des sciences du langage aux NBIC, Paris, éditions des archives contemporaines.
Mehaouat, B. (2018), Expériences didactiques en exil. Une approche contextualisée des cultures linguistiques, éducatives et didactiques dans les camps de réfugiés sahraouis. Mémoire Master en Didactique du français langue étrangère et langues du monde.
Moore D. (2011), « Altérité, compétence pluriculturelle et formation des enseignants », in Classes de langues et culture(s) : vers l’interculturalité ? , sous la direction de Hervé de Fontenay, Dominique Groux, Geneviève Leidelinger, L’Harmattan, Education comparée, Paris, 307-315.
Rostaing, C. (2017), « Quelques ficelles de sociologie carcérale », Criminocorpus [en ligne], prison et méthodes de recherche, Communications. URL : http://journals.openedition.org/criminocorpus/3552
Simon-Lorière, H. (2012), « Enquêter auprès des réfugiés libériens dispersés à Conakry : approche par les réseaux sociaux », e-Migrinter, [en ligne], URL : http://e-migrinter.revues.org/768 ; DOI : 10.4000/e-migrinter.
Zarate G., Lévy D. et Kramsch C. (2008), Précis du plurilinguisme et du pluriculturalisme, Paris, Éditions des archives contemporaines.
mise à jour le 15 novembre 2019