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Apollinaire, le théâtre et la guerre

du 5 septembre 2014 au 6 septembre 2014

 

Colloque international

Lieu : Stavelot (Belgique)

Organisateur : Daniel Delbreil
UMR 7172 - THALIM (Théorie et histoire des arts et des littératures de la modernité)

Contacts : Marie-Paule Berranger et Daniel Delbreil


Présentation :


 
Parmi les genres pratiqués par Apollinaire, le théâtre est sans doute celui qui est le moins pris en compte par la critique universitaire. Il est vrai que l’écrivain ne s’est vraiment consacré à cet art que tardivement, essentiellement pendant la guerre, avec ses trois pièces, Les  Mamelles de Tirésias, Couleur du temps et Casanova, des pièces d’esprit et de statut très différents. Le contenu et la forme de la première ont produit un effet de scandale qui peut se prolonger aujourd’hui. Les deux autres pièces sont moins prisées parce que d’apparence moins novatrice.Plusieurs ouvrages, numéros de revue, articles et même un colloque ont été consacrés il y a quelques années à ces questions ; néanmoins, on ne dispose pas aujourd’hui d’une réflexion globale sur la production théâtrale d’Apollinaire ou sur sa position à l’égard du genre. Le colloque qui sera organisé les 5 et 6 septembre 2014 à Stavelot (Belgique) entend reprendre ces questions en appelant à de nouvelles perspectives, en diversifiant les approches, les méthodes et les interrogations. Sans ambitionner d’atteindre une synthèse définitive, il conviendra d’en tracer les pré-requis et de (re)mettre en lumière un pan entier de l’œuvre multiforme d’Apollinaire sans doute trop délaissé.

Les pistes et thèmes pouvant être suivis ou traités sont multiples. Il sera possible d’embrasser l’ensemble de la production théâtrale d’Apollinaire (non seulement les trois pièces mentionnées mais aussi d’autres oeuvres dramatiques mineures) ou bien de se focaliser sur l’une de ces œuvres ; possible également – et souhaitable – d’étudier la question de l’émergence tardive du genre chez l’écrivain, et dans une période bien précise, la guerre. Pourquoi n’a-t-il pas écrit plus tôt pour le théâtre, pourquoi l’a-t-il fait en une période particulièrement troublée et peu favorable aux représentations ? Comment la guerre est-elle présente dans ce théâtre et a-t-elle eu une influence sur les formes adoptées ? Il ne faudra pas laisser de côté non plus les relations multiples du théâtre apollinarien avec les autres types d’écriture auxquels s’est consacré l’écrivain, singulièrement la relation génétique, générique ou oppositive du théâtre avec la poésie ou la prose : par exemple, il serait intéressant de se pencher sur la question de la théâtralité de sa poésie (parfois dialoguée) ou, à l’inverse, sur la poéticité de son théâtre. Certaines œuvres publiées en prose en tant que récit ne portent-elles pas, comme « le Poète assassiné », de très fortes empreintes théâtrales ?

Le colloque devra s’ouvrir enfin sur le métadiscours d’Apollinaire sur le théâtre tel qu’il apparaît par exemple dans le prologue des Mamelles de Tirésias ou dans d’autres textes définissant les grands principes de sa poétique, valables également – on s’en doute – pour sa création dramatique. Ses réflexions dramaturgiques prennent toute leur valeur quand on les inscrit dans les débats qui, pendant la vingtaine d’années qui précède la guerre, animent la vie théâtrale. Dans quelle mesure sont-elles originales ? De quel type de théâtre Apollinaire veut-il se détacher ? De quelles autres conceptions ses idées pourraient-elles être rapprochées ? A quels autres dramaturges Apollinaire serait-il redevable ? Ses œuvres dramatiques gagnent à être comparées aux pièces, traditionnelles ou novatrices qui sont écrites et jouées au même moment. Elles illustrent, de toute façon, cet « esprit nouveau » qui traverse les arts de l’époque et annoncent les bouleversements que connaîtra, après le conflit, la scène française
 

Type :
Colloque / Journée d'étude

mise à jour le 1 septembre 2014


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