Lieu : Maison de la Recherche de Paris 3 / Amphis en Sorbonne Organisateurs : Jonathan Degenève - EA 4400 - Écritures de la modernité, littérature et sciences humaines / Sylvain Santi (Université de Savoie, LLS) Contact : Jonathan Degenève Programme [PDF - 229 Ko]
L'intérêt d'envisager ainsi la tenue de ce qui se présente comme monté se situe dans la sensibilité très particulière aux relations qui est alors requise. Car il s'agit de porter une extrême attention à ce qui se passe au niveau des articulations d'un objet, tout en ayant une vision beaucoup plus large depuis cet endroit. La matière dans la construction, le travail dans l'œuvre, les différentes dimensions dans un même espace, le conflit voire la rupture dans les liens, voilà par exemple ce qui peut (se) jouer lorsque l'on a le sentiment de passer d'une chose à une autre. Par suite, la poétique montagiste peut ainsi tenir à une esthétique, une philosophie, une politique, etc., mais à partir d'un fond fragmentaire et documentaire. Est-ce là le paradoxe de ce qui n'en demeure pas moins une dialectique, comme le pense Georges Didi-Huberman dans le sillage de Benjamin, Brecht et Bloch (Quand les images prennent position) ? Ou bien, en suivant Jean-Luc Nancy, faut-il parler de contiguïtés sans continuités qui, par delà le vide et le plein, le lié et le délié, font néanmoins sens par contact (Etre singulier pluriel) ? Et, concrètement, lorsque je fabrique ou apprécie un montage, qu'est-ce qui me fait dire que ça tient ? que ça fonctionne ? que ça me touche ? que ça me parle ? Reste à savoir enfin si cette perspective ne permettrait pas d'éclairer d'autres sujets de réflexion tels que la citation, la promotion du dispositif contre la structure, les débats contemporains sur le corps ou l'identité et le problème, crucial dans le monde médiatique d'aujourd'hui, d'un montage tenu à un flux qui tantôt endort tantôt martèle l'esprit au lieu d'instaurer une relation critique.