Les intervenants de ce Samedi de l’École Doctorale s’interrogent sur la place des Sciences du Langage dans le champ des Humanités Numériques (HN).
Si l’on fait référence au Manifeste des Digital humanities de 2010 (
http://tcp.hypotheses.org/318), les HN se définissent comme une « transdiscipline, porteuse des méthodes, des dispositifs et des perspectives heuristiques liés au numérique dans le domaine des Sciences humaines et sociales ». Le manifeste promeut non seulement la mise en place de formations en HN au sein des cursus en Sciences humaines et sociales, en Arts et en Lettres, mais aussi « la création de diplômes spécifiques aux digital humanities et le développement de formations professionnelles dédiées ». La mise en place des formations est aujourd’hui d’actualité dans l’ensemble des établissements universitaires.
La présence du numérique et de l’informatique en Sciences du Langage (SDL) n’est pas récente (linguistique de corpus, textométrie, TAL) ; les SDL peuvent légitimement revendiquer une riche expérience dans le champ des HN, l'informatique d'abord et le numérique ensuite étant d'emblée intégrés dans la réflexion et les méthodologies linguistiques, avec les influences de la linguistique de corpus, de la textométrie, du TAL.
Mais quelle est la part véritable des linguistes (et des SDL) dans les différents projets qui prennent forme actuellement en HN ? Les SDL sont-elles considérées comme une discipline pionnière et experte, où sont-elles considérées comme une discipline ancillaire ? Quelle épingle les SDL peuvent-elles tirer du jeu numérique, en termes de recherche et de formation ? La dénomination Linguistique de corpus doit-elle être supplantée par celle d’Humanités Numériques pour que soient plus simplement reconnues par le monde académique et économique les compétences des chercheurs et des doctorants ? Les SDL doivent-elles être confinées aux seuls aspects numérique et informatique des HN, où ont-elles encore autorité sur des questions fondamentalement linguistiques comme celles de la textualité ou de l’archive ? Ce sont ces questions et ces problématiques qui seront abordées lors de cette journée de l’ED.