Cette journée d’études souhaite interroger les modalités d’exercice de l’enseignement et de la recherche à l’université, dans un monde bien différent de celui qui présida, en 1968, à sa rénovation. Cette année-là s’est manifestée l’évidence du lien organique entre l’université et l’ensemble de la société. Les étudiants défilant dans la rue constituaient encore une élite que viendrait bousculer, quelques années plus tard, la réforme de l’éducation nationale instituant le collège unique. L’université accueillera dès lors une masse exponentielle d’étudiants et pour les former, elle devra réformer son fonctionnement, son recrutement, ses exigences. Le métier d’enseignant-chercheur va unifier des corps jusqu’ici dissemblables : professeur, maitre assistant, assistant…

Depuis ce mois de mai, le métier a bien changé. Partagé entre enseignement et recherche, les enseignants-chercheurs voient s’y ajouter une charge importante en tâches administratives, augmentées aujourd’hui de la nécessité, liée au nouveau statut des universités créé par la loi LRU, d’aller chercher, à travers des contrats et des appels à projets, les moyens de sa recherche. Comment concilier le nombre et la variété de ces tâches avec le cœur du métier des maitres de conférences et professeurs, l’enseignement et la recherche ? Quelles sont, de ce point de vue, les spécificités des SHS ? Comment accueillir, former au plus haut niveau, préparer à leur vie professionnelle nos étudiants actuels ? C’est à ces questions, et à bien d’autres, que ce colloque contribuera à répondre.